Voyage en merSeychelles - Croisière charter dans un paradis tropical

Jan Jepsen

 · 08.10.2023

Le rêve du paradis devient réalité sur de telles plages : sur la photo, la Baie Ternay sur l'île de Mahé.
Photo : YACHT/Jan Jepsen
Les Seychelles sont un véritable enchantement avec leur diversité tropicale. De plus, elles sont plus faciles à parcourir à la voile que les Caraïbes : étapes plus courtes, pas de dégagement, pas de décalage horaire, pas d'ouragans. Au lieu de cela, la nature est grandiose et s'étend à perte de vue.

Six heures du matin aux Seychelles. L'avion descend et la température monte d'un coup. Jusqu'à 30 degrés tropicaux. La première inspiration sur la passerelle fait penser à une infusion aux arômes exotiques. Les pores de la sueur s'ouvrent dès le passage dans le terminal acclimaté pour y récupérer le tampon d'entrée et le sac à voile.

Samedi matin, Mahé, l'île principale des Seychelles, est en sommeil. La base de location sur l'île d'Eden est encore fermée. Même sur "Maui", le catamaran de type Lagoon 450 S que nous espérons pouvoir prendre en charge bientôt, on sommeille encore - et on ronfle. A bord, un équipage russe de dix personnes qui laisse malheureusement le bateau dans un état déplorable : vaisselle inachevée, déchets et désordre général. Une cuisinière tellement abîmée qu'elle doit être remplacée. En d'autres termes, la première journée commence un peu difficilement : en attendant, en transpirant, en buvant.

Ancrage dans le parc national

En fin de journée, le moment est enfin venu. L'équipage peut prendre la mer. Un petit coup en direction du parc national de Sainte-Anne-Marine avant que la nuit ne tombe. Et ce sera plutôt ponctuel et rapide sous les tropiques. L'essentiel est de jeter l'ancre quelque part où il y a un peu de vent et où l'équipage ébranlé peut se laisser bercer sur le pont pour s'endormir. Une idée que semblent avoir tous les bateaux charters de la capitale de l'île, Victoria, comme le révèlent les 40 à 50 feux de mouillage autour de nous.

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La nuit s'en va, le jour arrive. Et avec lui, deux rangers qui s'amarrent le long du bateau et encaissent le droit de stationnement. Comme un prix d'entrée pour un cinéma en plein air. À peine a-t-on reçu la quittance que le spectacle commence : un lever de soleil spectaculaire, au-delà du spectre des couleurs européennes. Un enfer flamboyant. Un bain rapide, puis un départ rapide et une mise à la voile. Reste à savoir où se diriger et avec quel vent ?

Il est probable que tous les autres catamarans partent directement vers les autres îles : Praslin ou La Digue - le petit tour classique en charter. Pourtant, le sud de Mahé est aussi très beau et sauvage. À l'ouest de l'île principale, il y a des plages magnifiques : Police Bay, Anse Intendance, Anse Takamaka. Et à cette époque de l'année, mi-mars, avec la direction des vents dominants, on devrait y être à l'abri.

Mettre les voiles

Mais la petite brise tiède qui souffle ici et maintenant, en cette saison hivernale généralement peu ventée, est-elle suffisante pour naviguer ? Nous essayons, mettons les voiles pour forcer la brise. Heureusement que les distances entre les îles intérieures des Seychelles ne sont pas très grandes.

C'est une question de tactique de croisière aux Seychelles : D'octobre à avril, la mousson du nord-ouest, plus faible, souffle, l'eau est plus claire, mais il fait souvent chaud. De mai à septembre, c'est la mousson du sud-est, plus constante, qui apporte des températures supportables, mais qui envoie aussi de la houle dans les mouillages. Les côtés des îles qui peuvent être utilisés dépendent donc de la période de voyage.

Peu importe ce que l'on choisit, on ne reste jamais plus de cinq à six heures d'affilée sur la route. La prochaine destination est toujours en vue. Ce qui est une bonne chose si l'on considère que le jour se lève déjà vers 18 heures. Le mot d'ordre est : Carpe diem - profite de la journée !

Un autre adage, qui n'est pas tout à fait nouveau, dit que deux nœuds de vitesse au vent, c'est trop peu quand on n'a affrété le bateau que pour une semaine. De plus, même à l'ombre, il fait très chaud. Il ne reste qu'une chose à faire : mettre le moteur en marche ! La grand-voile peut rester à quai pour le moment. L'espoir meurt en dernier, c'est bien connu. Et l'équipage est reconnaissant pour le vent qu'il a lui-même créé.

Après la houle, une plage de rêve

À l'est, l'île principale de Mahé est bordée d'un récif presque sur toute sa longueur, ce qui nous permet de garder une distance raisonnable. Les montagnes plus hautes restent à l'arrière, les constructions se font plus rares. À tribord, nous passons devant l'aéroport. À peine avons-nous franchi le cap, la Pointe du Sud, également appelé Cap Malheureux, que nous commençons à avoir une idée de la signification de ce nom. Nous sommes confrontés à une houle venue de Madagascar. Une longue houle du sud-ouest, qui passe cependant docilement sous les deux coques du "Maui" et se brise à moins de 200 mètres à terre, d'un blanc et d'un turquoise pur, sur une plage de rêve.

La première baie, Police Bay, est tellement fantastique qu'on ne peut pas la contourner. Malheureusement, il n'est pas possible d'y accoster en raison des vagues. Néanmoins, il suffit de jeter l'ancre, de s'émerveiller, d'écouter et de se baigner. C'est déjà suffisant pour l'instant. Rien que les couleurs : le turquoise total !

Les provisions à bord sont un avantage aux Seychelles

Pour la nuit, la Baie Lazare s'impose. La baie est un peu plus encaissée. Certes, une houle considérable se brise encore sur le récif. Mais le grondement régulier au loin est plutôt apaisant quand on sait que l'ancre est bien enfoncée dans le sable fin. Et le léger balancement dû à la houle ne peut pas nuire à un catamaran - c'est pourquoi il y a nettement plus de multicoques que de monocoques à louer aux Seychelles. Seule la sortie à terre doit à nouveau attendre. Heureusement que nous avons fait des provisions pour deux ou trois repas à bord. Car on ne trouve pas de marinas aux Seychelles.

En fait, nous voulons faire la traversée vers La Digue le lendemain. Mais cela ne se fera pas. L'équipage n'est pas le seul à avoir chaud, le moteur aussi. Un signal d'alarme retentit. Les contrôles habituels ne servent à rien, le diagnostic à distance avec le chef de base Jude ne nous aide pas non plus. Il nous ordonne de nous rendre au nord, dans la baie touristique de Beau Vallon. Là, un simple faux contact dans le panneau de commande s'avère être la racine de tous les maux ; le problème est rapidement résolu.

Au moins, il y a ensuite une brise qui permet de naviguer. Même si c'est de face. Nous croisons un peu, mais plus nous nous éloignons de l'île, plus le vent s'affaiblit. Et l'angle de virement du catamaran est plutôt modeste. C'est d'autant plus étonnant que nous ne croiserons qu'un seul monocoque durant cette semaine.

Tropiques et exotisme en avance

Nous décidons de passer la nuit dans le parc national marin de Baie-Ternay. Deux rangers sympathiques et sous-employés nous attendent. Malheureusement, l'eau est trop agitée pour pouvoir faire du snorkeling sur le récif, nous disent-ils, et la visibilité n'est tout simplement pas bonne. En revanche, nous ne partageons la petite plage, l'Anse de Riz, qu'avec quelques crabes de plage ou crabes fantômes et pouvons débarquer en annexe. Difficile de faire plus tropical et exotique. Je ne peux m'empêcher de penser à la scène de plage de James Bond avec Ursula Andress.

Nous parcourons ensuite les 25 miles qui nous séparent de La Digue, escortés par des dauphins et des poissons volants. De loin, on reconnaît déjà les yachts ancrés devant le petit port, tous des catamarans. La Digue semble être la destination préférée des yachts de location. Rien d'étonnant à cela, puisque c'est ici que se trouve la plage la plus célèbre et la plus photographiée au monde : l'Anse Source d'Argent.

Excursion à terre

Le lendemain, alors que nous amarrons très tôt l'annexe dans le petit port animé de La Passe, une raie fait des ronds autour de notre bateau. Nous renonçons à l'indispensable vélo de location et préférons flâner sur l'île, en grande partie interdite aux voitures. Nous traversons d'abord le village, puis passons sur la plage devant le La Digue Lodge et une épave surélevée et envahie par la végétation. Il vaut la peine d'être parmi les premiers le matin si l'on veut voir et photographier la plage de l'Anse Source d'Argent sans les innombrables visiteurs. Et c'est ce que l'on veut. Sans hésiter. L'oiseau matinal fait la meilleure photo. Mais une plage ne peut pas être plus belle.

Tour de l'île en bateau

Ou bien si ? La Digue a encore d'autres plages de grande classe - que même les oligarques en fuite savent apparemment apprécier. Vers l'après-midi, nous faisons le tour de l'île en bateau. Lorsque l'équipage met le cap sur l'Anse Coco, le superyacht "Nord" est là, martial, presque militaire. Construit par Lürssen à Brême. Valeur : 500 millions d'euros. Frais courants annuels d'environ 50 millions d'euros. Le propriétaire est le milliardaire Alexei Mordashov. La rencontre éveille un sentiment étrange qui trouble l'idylle. On n'a jamais été aussi proche de la kleptocratie. Et qu'est-ce que c'est que ce château gonflable à l'arrière, ou quoi que ce soit d'autre ? Un pare-vue, un iceberg artificiel ? La décadence ne connaît pas de limites.

Le plus grand capital des Seychelles

Il ne reste plus qu'à quitter le quartier. Continuer vers Praslin avant qu'il ne fasse trop sombre. Comme je l'ai dit, c'est inhabituellement rapide sous les tropiques. Et comme nous l'avons également déjà mentionné, les couleurs sont spectaculaires pratiquement tous les jours. Nous jetons l'ancre à l'Anse Volbert, pour naviguer le lendemain dans l'une des plus belles baies de Praslin : l'Anse Lazio. C'est là qu'il faut admettre que le plus grand atout des Seychelles, ce sont sans doute les plus belles plages du monde. C'est pourquoi même sur les îles privées comme North Island, elles sont accessibles par la loi. La propriété ne commence que là où poussent les premiers palmiers.

Il y a des exceptions. Les réserves naturelles comme Aride, par exemple. L'île est protégée. L'ancrage est autorisé, mais le débarquement individuel en annexe est interdit. C'est une des raisons pour lesquelles la faune des Seychelles est d'une beauté unique. Nous y passons la nuit à proximité immédiate d'une gigantesque colonie d'oiseaux. Ceux qui pensent que le silence s'installe à la tombée de la nuit se trompent. Les sternes pierregarin et fée semblent être de véritables noctambules. Ou est-ce la pleine lune ? En tout cas, dans le ciel, c'est l'enfer, à tel point qu'il faudrait presque des boules Quiès pour dormir dehors dans le filet, comme certains membres de l'équipage en ont pris l'habitude.

Visite guidée avec des rangers aux Seychelles

Le lendemain matin, les rangers viennent nous chercher en annexe. S'ensuit une leçon de débarquement sur les vagues. "Tout le monde s'accroche, s'il vous plaît !" Avec la première vague, nous déferlons sur la plage et pouvons en sortir les pieds au sec. Peu après, on inspecte le sac à dos photo pour s'assurer que l'on ne ramène pas de rats ou de cafards, qui ont déjà décimé la faune et la flore locales dans de nombreux paradis tropicaux et sont devenus un fléau.

Ensuite, la visite commence pour un peu moins de 45 euros par personne. Alors que l'équipage n'en finit pas de s'extasier et de s'émerveiller, la jeune bénévole du parc national compte chaque jour. Et pas seulement des œufs d'oiseaux. Elle a le mal du pays, dit-elle. Et sa famille lui manque. Elle doit encore tenir six mois. Il n'en reste qu'un. On essaie de la comprendre. Elle n'y parvient pas tout à fait. Au milieu d'une filiale du paradis. Pleine de vie sauvage. Et avec un requin domestique du nom de Bobby, comme le dit Martha. Je me demande si nous l'avons déjà vu lors d'une plongée en apnée.

L'équipage répond par la négative et n'est pas triste du tout. Les magnifiques tortues de mer le font aussi. Le beau banyantre ancestral, les frégates, les élégants oiseaux tropicaux à queue blanche, les hirondelles, les chiens volants, les poissons volants et ainsi de suite. Toute cette expérience de la nature est difficile à décrire avec des mots, c'est ce qui rend le territoire si spécial.

En revanche, si l'on souhaite naviguer de manière plus musclée, il est préférable, du moins pendant les mois d'hiver européens, de se rendre dans les Caraïbes où les alizés sont stables. Aux Seychelles, le bateau sert plutôt de compagnon de voyage confortable. C'est aussi beau !


Infos sur le territoire

Arrivée : Le vendredi avec Condor directement de Francfort à partir de 800 euros. Durée du vol : 10 heures, arrivée : 6 heures du matin. Il n'y a que trois heures de décalage horaire.

Charte : Nous sommes partis avec un Lagoon 450 S de VPM. La semaine coûte à partir de 5600 euros en été européen et 8750 euros à Noël/Nouvel An. Le skipper et le cuisinier peuvent être réservés pour 320 euros/jour. Les personnes qui s'inscrivent seules/en couple peuvent participer à des croisières dites "yacht à voile" sur des catamarans plus grands. Prix : 1.330 à 1.750 p. p./semaine. Réservations : Barone Yachting, tél. 0761/38 06 30, barone.de.

Le commissariat : Les 115 îles des Seychelles sont situées entre 4 et 6 degrés sud. On distingue les îles intérieures et extérieures, dont le territoire s'étend sur une surface maritime de 390.000 kilomètres carrés. Les plaisanciers ne peuvent naviguer que vers les îles intérieures. Elles comprennent Mahé, Praslin, Silhouette et La Digue, ainsi que plusieurs îles plus petites, ce qui est suffisant pour une croisière de deux semaines.

Navigation & Matelot :Territoire adapté aux familles ; la navigation se fait à vue. Les passages d'une île à l'autre sont faciles à effectuer pendant la journée. L'amplitude de la marée d'environ 1,50 mètre crée un peu de courant dans les endroits étroits. Après avoir quitté la marina d'Eden Island, on jette généralement l'ancre. Si l'on a besoin de faire le plein d'eau et que l'on ne veut pas retourner à la base VPM, on peut le faire à Praslin sur le ponton de Dream Yacht Charter (payant).

Vent et météo : La saison des pluies dure d'octobre à avril, la saison sèche de mai à septembre. En moyenne, la force du vent varie entre 10 et 25 nœuds. Nous avons voyagé en mars et avons plutôt eu affaire à une moyenne de 2 Beaufort et à très peu d'averses. De décembre à mars, c'est la mousson du nord-ouest qui prédomine. Après une phase de transition plutôt pauvre en vent en avril, la période plus venteuse de la mousson du sud-est s'installe de mai à septembre. Les températures baissent alors à des valeurs plus agréables, mais de nombreuses baies deviennent inutilisables comme mouillage. Les Seychelles se situent au-delà de la zone de passage des cyclones.

Livres & cartes : Sur demande, on obtient via Barone Yachting un PDF avec des informations sur la région. Pour la visite à terre : "Seychelles", Dumont, 23,95 euros.


Conseils de croisière aux Seychelles

  • Anse Takamaka/Mahé : Si la houle est gênante, continuer vers l'Anse à la Mouche, peu profonde. Tenir au milieu ! On peut y débarquer en annexe. Sur la plage se trouve la "Lunch Box", un take-away qui propose des currys créoles bon marché.
  • Parc national de la Baie-Ternay/Mahé : Les rangers attribuent les mouillages. Avec un peu de chance, on y est seul, on regarde les roussettes le soir ou on fait une excursion en dinghy à l'Anse du Riz. A proximité, il y a un récif pour faire de la plongée avec tuba.
  • La Digue : Mouiller devant le village principal et aller sur l'île tôt le matin, il y fait plus frais et il n'y a pas trop de monde. Pour aller à l'Anse Source d'Argent, il faut marcher une bonne demi-heure. L'entrée se fait par le terrain de l'Union Estate, une plantation de cocotiers avec une vieille maison coloniale et un enclos à tortues.
  • Aride : Alternative peu fréquentée à l'île Cousin. Y jeter l'ancre pour la nuit. Le matin, on vient vous chercher en annexe. Les 45 euros d'entrée valent la visite. Emporter son maillot de bain !
  • Anse Lazio/Praslin : Probablement la plus belle plage de l'île. En faisant du snorkeling, on y voit souvent des tortues de mer. Le "Honesty Bar" est un peu isolé et offre une atmosphère rustique de jungle.

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