Réglage des voiles6 étapes pour un génois parfaitement réglé

Lars Bolle

 · 27.08.2025

Réglage des voiles : 6 étapes pour un génois parfaitement régléPhoto : YACHT/Tobias Störkle
Une vue majestueuse : Le génois d'un classique lors de la semaine du lac de Constance 2011
Le réglage du génois est important ! Le génois est le principal moteur des yachts modernes et permet, s'il est correctement réglé, de naviguer confortablement et surtout rapidement, que ce soit par vent faible ou fort.

La voile d'avant, qu'il s'agisse d'un foc ou d'un génois, est le principal moteur d'un yacht lors des parcours au vent et agit comme une surface portante qui crée la différence de pression nécessaire et permet la propulsion. Cela résulte de l'angle d'attaque plus favorable par rapport à la grand-voile et de l'interaction des deux profils de voile. La grand-voile sert, à l'instar d'un volet de trim sur une aile, à influencer l'écoulement autour de la voile d'avant et ne contribue elle-même que faiblement à la propulsion.

Les pièces de ce spécial réglage de voile :

En d'autres termes, la grand-voile fait passer l'air qui devrait passer au vent du génois autour de son guindant sous le vent, ce qui augmente encore la dépression à cet endroit. C'est pourquoi il est encore plus important de régler correctement le génois que la grand-voile.

Déplacement : l'espace entre le génois et la grand-voile, appelé tuyère, présente des avantages. Mais pas par une accélération du courant, comme on le pense souvent, mais par le transfert de pression de la grand-voile vers la voile d'avant.Photo : YachtDéplacement : l'espace entre le génois et la grand-voile, appelé tuyère, présente des avantages. Mais pas par une accélération du courant, comme on le pense souvent, mais par le transfert de pression de la grand-voile vers la voile d'avant.

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Un mauvais réglage du gréement peut non seulement faire perdre beaucoup de vitesse, mais aussi rendre la navigation beaucoup plus difficile. En particulier sur les parcours par vent arrière, mais aussi au portant, une voile d'avant correctement réglée peut calmer les mouvements du voilier, notamment en réduisant la gîte et l'inclinaison au vent. Le premier aspect est un net gain de confort pour l'équipage, le second ménage le bras du barreur ou la mécanique du pilote automatique.

Mais malgré l'importance du réglage du génois, il est généralement plus difficile de régler le génois que la grand-voile. Cela s'explique par le mode de fixation différent des deux voiles. Le mât offre à la grand-voile un support beaucoup plus calculable et contrôlable que l'étai du génois. De plus, la bôme de grand-voile, en tant qu'écarteur du point d'écoute, permet de grandes modifications de l'angle d'attaque sans que le profil ne soit perdu. Important : toutes les voiles d'avant ne se valent pas. Il faut tenir compte de la coupe, de la taille et surtout de l'enrouleur.

Les génoises à roulettes sont confortables - au détriment du profil

En effet, seules les génoises de fabrication très élaborée, avec des renforts d'enroulement et en matériaux robustes, maintiennent à peu près leur profil lors de l'enroulement. En effet, il n'est pas possible d'enrouler une surface à double courbure, comme c'est le cas pour une voile, sur un axe rigide. Le ventre se déplace alors souvent vers l'arrière et le profil devient plus profond. Plus la voile est ancienne, plus cet effet est généralement prononcé. Dans le pire des cas, il ne reste plus qu'un sac accroché à l'étai, qui génère trop de pression, et ce bien plus haut dans le gréement, là où il est le moins utile.

Cela doit cependant pas de plaidoyer général Leur facilité de maniement est un argument imbattable pour les navigateurs de croisière. Par vent fort, il faut cependant être conscient de leurs faiblesses lorsqu'ils sont sous voile. Même les mesures de réglage ne permettent pas de les surmonter entièrement. C'est pourquoi le principe suivant s'applique également aux génois à enrouleur : régler avant de prendre des ris.

Alors, comment fonctionne le réglage parfait du génois ? Il n'y a pas de réponse toute faite à cette question. Elle dépend trop des caractéristiques du yacht, de son poids et de son lest, de sa surface de voile et de sa répartition. Malgré les différences parfois importantes, il existe aussi différentes possibilités de réglage qui sont présentes sur presque tous les yachts. Il s'agit notamment de la drisse de génois et de l'étai arrière, de l'écoute de grand-voile et de la possibilité de régler le point d'écoute. Les effets qu'ils ont sur la toile triangulaire sont expliqués en détail dans les pages suivantes.

Régler le point de repère dans le sens de la longueur

La position du point d'impact dans le sens de la longueur influence la profondeur de la bande de roulement et le torsionnement.

Chaque génois a sa propre position de point d'écoute. Celle-ci détermine la proportion de la traction exercée par l'écoute sur la ralingue inférieure et la chute. La règle de base est la suivante : la direction de la tension de l'écoute doit être le prolongement d'une ligne droite qui part du milieu du guindant et passe par le point d'écoute.

Une ligne droite partant du milieu du guindant et passant par le point d'écoute est le point de départ de la position du point d'écoute (à gauche). Lors de l'enroulement et de l'affalage des génois sur enrouleur, le point d'écoute doit être déplacé, sinon l'angle de l'écoute n'est plus correct et le génois se dérègle (à droite).Photo : YACHT/Lars BolleUne ligne droite partant du milieu du guindant et passant par le point d'écoute est le point de départ de la position du point d'écoute (à gauche). Lors de l'enroulement et de l'affalage des génois sur enrouleur, le point d'écoute doit être déplacé, sinon l'angle de l'écoute n'est plus correct et le génois se dérègle (à droite).

Pour un réglage plus poussé, il est indispensable d'utiliser des manches à air. Au moins trois paires doivent être réparties uniformément derrière le guindant. La position du point d'écoute est correcte lorsque les trois lacets de près se lèvent en même temps lors d'un empannage lent sur un parcours haut au vent. En déplaçant le point d'écoute dans le sens de la longueur, il est possible de modifier la torsion du génois. En même temps, la profondeur du profil est ajustée.

Trop tendu : le point d'écoute est trop à l'arrière, le bas du génois est une planche.Photo : YACHT/Nils GünterTrop tendu : le point d'écoute est trop à l'arrière, le bas du génois est une planche.

Déplacer le point d'écoute vers l'avant augmente la traction sur la chute qui se ferme davantage. La ralingue inférieure est soulagée, la distance entre le point d'écoute et le guindant est réduite. Le profil est ainsi plus arrondi et plus profond, il génère plus de pression, ce qui peut être avantageux par vent moyen et mer agitée ou sur les yachts lourds. En revanche, on perd un peu de hauteur au vent. Le point d'écoute est trop en avant, lorsque le fil sous le vent se détache de la paire de manches à air supérieure. Le courant s'interrompt alors à cet endroit en raison de la forte courbure du profil.

À gauche : En déplaçant le point d'amure vers l'avant, on augmente la profondeur du profil et on ferme la chute. A droite : si le point d'écoute est déplacé vers l'arrière, le profil du génois s'aplatit et la chute s'ouvre, libérant ainsi de la pression.Photo : YACHT/Lars BolleÀ gauche : En déplaçant le point d'amure vers l'avant, on augmente la profondeur du profil et on ferme la chute. A droite : si le point d'écoute est déplacé vers l'arrière, le profil du génois s'aplatit et la chute s'ouvre, libérant ainsi de la pression.

Lorsque la pression dans la voile d'avant devient trop importante avec le vent, ce qui se traduit par une gîte et une augmentation de l'avidité au vent, un déplacement du point d'amure vers l'arrière est une première mesure à prendre avant la prise de ris. Le génois ouvre ainsi la chute dans la partie supérieure et relâche ainsi la pression là où elle contribue le plus à l'inclinaison au vent. En même temps, le profil est aplati, ce qui a pour effet de réduire la pression. De plus, le bord d'attaque plat permet de naviguer avec un peu plus de hauteur.


Bien doser la tension de l'écoute

L'écoute de génois est le dispositif de réglage le plus important pour la voile d'avant.

L'écoute permet également de corriger la profondeur du profil et le twist du génois, mais avec d'autres dépendances que le réglage du point d'écoute.

Affalage de l'écoute de grand-voile

Lors de l'affalage de l'écoute de génois, les distances entre le point d'écoute et la tête et le creux de la voile se réduisent. La chute s'ouvre davantage et le profil devient plus profond. L'angle d'attaque augmente légèrement. L'écoute est donc légèrement affalée lorsqu'il faut plus de pression, par exemple au démarrage après un virement de bord ou dans les lacs courts et raides. En d'autres termes, chaque fois qu'il est nécessaire de tirer beaucoup de chevaux de la voile d'avant.

e fait d'ouvrir légèrement l'écoute donne un profil plus arrondi. Cela génère plus de pression et la chute s'ouvre, ce qui entraîne une nouvelle perte de pression.Photo : YACHT/Nils Günter, YACHT/Lars Bollee fait d'ouvrir légèrement l'écoute donne un profil plus arrondi. Cela génère plus de pression et la chute s'ouvre, ce qui entraîne une nouvelle perte de pression.

Fermer l'écoute

Lors de la prise d'étanchéité, l'effet s'inverse. L'angle d'attaque diminue, le profil devient plus plat et plus fermé à l'arrière. Il est possible de prendre plus de hauteur, par exemple en eau peu profonde. Si la voile développe alors trop de pression, un déplacement du point d'écoute vers l'arrière peut y remédier. Le meilleur moyen de connaître la tension de l'écoute est de la lire sur la chute, par exemple sur la position des barres de flèche. Celles-ci devraient être marquées.

Lorsque l'écoute de génois est serrée, le profil s'aplatit et la chute se ferme. En même temps, l'angle d'attaque diminue, ce qui permet de prendre plus de hauteur.Photo : YACHT/Nils Günter, YACHT/Lars BolleLorsque l'écoute de génois est serrée, le profil s'aplatit et la chute se ferme. En même temps, l'angle d'attaque diminue, ce qui permet de prendre plus de hauteur.

Régler la tension de chute

La position du profil dans le sens de la longueur a une influence sur la sensation de pilotage.

Avec le vent, le ventre du génois se déplace vers l'arrière. L'affaissement de la drisse permet de contrer ce phénomène. Il est possible d'obtenir de bons résultats avec des voiles anciennes qui ont déjà l'aspect d'un sac. Mais dès qu'un pli vertical se forme sur le guindant, il y a trop de tension sur la drisse. Les voiles modernes en laminé réagissent moins à ce dispositif de réglage. Pour elles, seuls les plis doivent être éliminés. Le déplacement du profil peut également être assuré par le pataras.

Trop lâche : Les plis horizontaux ne sont bons que par vent faiblePhoto : Nils GünterTrop lâche : Les plis horizontaux ne sont bons que par vent faible

Dans certaines classes de régate, on utilise peu de tension de drisse et beaucoup d'étai arrière, même par vent fort. Ainsi, le bord d'attaque du génois reste plat et on ne perd pas de hauteur.

Avec beaucoup de tension de chute, la plus grande profondeur de cambrure se déplace vers l'avant. Le bord d'attaque s'arrondit donc, ce qui peut faire perdre de la hauteur au vent. En revanche, ce réglage permet de pardonner davantage d'erreurs de pilotage.Photo : YACHT/Lars BolleAvec beaucoup de tension de chute, la plus grande profondeur de cambrure se déplace vers l'avant. Le bord d'attaque s'arrondit donc, ce qui peut faire perdre de la hauteur au vent. En revanche, ce réglage permet de pardonner davantage d'erreurs de pilotage.

Réglage du point d'écoute transversal

Les changements de position permettent de diminuer l'angle d'attaque au vent et de réduire le vrillage excessif lors de la montée et de la descente.

Plus le génois est tendu (étroit), plus la chute s'ouvre lors de l'affalage de l'écoute. Cela est particulièrement évident avec les focs auto-vireurs. Il suffit d'une petite inclinaison pour que le tiers supérieur s'éloigne sans effet. Pour y remédier, il faut déplacer le point d'amure vers l'extérieur. Pour ce faire, il est possible de fixer un snatchblock sur l'écoute puis sur la barre de pieds.

La chute s'ouvre lorsque l'écoute de génois est affalée (en haut). Un point d'écoute situé à l'extérieur agit comme un traveller. Seul l'angle d'attaque est modifié, pas le profil.Photo : YACHT/Lars BolleLa chute s'ouvre lorsque l'écoute de génois est affalée (en haut). Un point d'écoute situé à l'extérieur agit comme un traveller. Seul l'angle d'attaque est modifié, pas le profil.La différence d'une écoute de génois sur la chute (à gauche) par rapport à un point d'écoute extérieur (à droite).Photo : YACHT/Nils GünterLa différence d'une écoute de génois sur la chute (à gauche) par rapport à un point d'écoute extérieur (à droite).

Pour une meilleure hauteur au vent, le point d'écoute peut être déplacé vers l'intérieur. Pour les génois qui se chevauchent peu, cela fonctionne souvent en serrant davantage l'écoute au vent. L'angle d'attaque est ainsi réduit. Mais cela entraîne aussi une perte de propulsion, c'est pourquoi cette mesure de réglage n'est souvent avantageuse que sur eau lisse, lorsque peu de pression est nécessaire.

Le point d'amure du génois déplacé vers l'intérieur réduit l'angle d'attaque, la propulsion est plus latérale.Photo : YACHT/Lars BolleLe point d'amure du génois déplacé vers l'intérieur réduit l'angle d'attaque, la propulsion est plus latérale.

Trim de génois sur l'étai arrière

En fonction du type de gréement, le réglage de l'étai est une aide pour contrôler la position de la plus grande profondeur de profil ainsi que le vrillage.

Une tension élevée de l'étai est toujours souhaitable à partir d'un vent moyen. Par vent faible, un étai légèrement affaissé peut présenter des avantages, car la distance entre le guindant et la chute est raccourcie, le profil s'arrondit, surtout dans la partie supérieure et moyenne, et génère plus de pression. Mais en même temps, on perd de la hauteur au vent. Dès qu'il s'agit de réduire la pression, par exemple en cas de forte inclinaison au vent, un étai tendu est souhaitable. Il amène le bord d'attaque aussi loin que possible au vent et le génois s'ouvre légèrement dans la partie supérieure.

Etai tendu (à gauche) : le profil est régulier. Etai lâche (à droite) : Le profil est très bas en haut et s'accroche vers l'intérieur.Photo : YACHT/Nils GünterEtai tendu (à gauche) : le profil est régulier. Etai lâche (à droite) : Le profil est très bas en haut et s'accroche vers l'intérieur.

Sur les gréements à gréement supérieur, la tension de l'étai peut être augmentée en enfonçant l'étai arrière. Sur les gréements fractionnés, on utilise pour cela des pataras. C'est un peu plus difficile pour les gréements fractionnés avec des barres de flèche sans pataras, mais avec un étai arrière. Dans ce cas, une partie de la force de traction est transmise à la courbure du mât et peut, selon le nombre et la tension des bas haubans, avoir l'effet inverse. En effet, le mât est également comprimé par la flexion, la distance au pont diminue légèrement et la tension de l'étai diminue.

Si l'étai est trop affaissé, il se déplace vers l'arrière et sous le vent. C'est surtout le mouvement sous le vent qui fait perdre de la hauteur au vent, car le bord d'attaque s'éloigne du vent et doit être abattu.
Il faut donc le déplacer.Photo : YACHT/Lars BolleSi l'étai est trop affaissé, il se déplace vers l'arrière et sous le vent. C'est surtout le mouvement sous le vent qui fait perdre de la hauteur au vent, car le bord d'attaque s'éloigne du vent et doit être abattu. Il faut donc le déplacer.

Le genuatrime en vidéo

Le reportage suivant de YACHT-TV montre à quoi ressemblent les différentes positions des voiles sur l'eau et comment les changements se répercutent sur le profil :


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