La TVA est jusqu'à présent de 20 % en France. Dans une proposition d'amendement pour la loi de finances 2026, LFI demande que certains produits de luxe soient à l'avenir taxés à 33 %. Parmi ceux-ci, les yachts à voile et les bateaux à moteur devraient être explicitement inclus.
La proposition de la gauche a déjà franchi le premier obstacle. La commission des finances de l'Assemblée nationale l'a inscrite à l'ordre du jour. Dans le cadre du débat public, les représentants de l'industrie du nautisme expriment désormais leurs inquiétudes quant à l'impact potentiel d'une telle taxe de luxe sur le marché des yachts et des bateaux.
On craint ainsi des répercussions directes sur les constructeurs et les fournisseurs de bateaux locaux. Un marché qui, rien qu'en France, représente une force économique considérable avec environ 5 milliards de chiffre d'affaires et plus de 50.000 employés. Les experts craignent plusieurs conséquences concrètes d'une taxe de luxe sur le marché de la plaisance :
Ainsi, les nouveaux acheteurs pourraient se tourner vers d'autres pays de l'UE où la TVA est moins élevée et, par conséquent, le marché des bateaux neufs en France pourrait s'effondrer. Cela aurait un impact direct sur les bénéfices des entreprises françaises et donnerait un avantage concurrentiel aux pays sans taxe de luxe. En outre, il y aurait un risque que davantage de propriétaires immatriculent leurs bateaux sous un pavillon étranger afin d'éviter la charge fiscale.
La dernière fois que l'on a vu à quel point une réforme fiscale dans le domaine des sports nautiques pouvait rapidement transformer l'industrie dans un pays européen, c'était en Italie en 2011. Après l'introduction de la "Tassa di stazionamento", une taxe annuelle sur la propriété des bateaux de plus de 10 mètres, de nombreux yachts ont été délocalisés à l'étranger. Le secteur des services s'est effondré et l'État a enregistré des pertes fiscales et une hausse du chômage dans les régions côtières. Des taxes élevées sur les yachts et les bateaux n'ont donc effectivement pas permis d'augmenter les recettes fiscales, mais ont porté préjudice au marché national italien.
Il semble toutefois peu probable qu'une taxe de luxe puisse être imposée au Parlement français par le biais de la TVA. En effet, cette construction fiscale est non seulement contraire aux règles du jeu juridiques et économiques de l'Union européenne, mais elle ne trouvera vraisemblablement pas de majorité politique en France.
Un taux de TVA de 33 % serait nettement supérieur aux normes établies dans l'UE. Pour y déroger, la France devrait demander une dérogation à l'UE. Celle-ci nécessiterait l'accord unanime des 27 États membres. A cela s'ajoute le fait que la Commission européenne a déjà pris des mesures concrètes pour garantir une taxation correcte des yachts. L'exemple le plus récent est la lutte contre les modèles de leasing illégaux visant à contourner la TVA - par exemple à Malte et à Chypre.
Lors de l'achat d'un nouveau bateau, la TVA standard du pays de livraison de l'UE s'applique. Il convient de noter que les yachts à voile ne bénéficient pas de taux réduits dans aucun État membre de l'UE. En revanche, la plupart des bateaux d'occasion vendus dans le secteur privé ne sont pas soumis à une nouvelle TVA. Taxe sur la valeur ajoutée est due, puisqu'elle a déjà été payée. En revanche, dans ces cas, seule la preuve de la TVA est suffisante.
Les bateaux qui n'ont pas quitté l'UE depuis plus de trois ans sont considérés comme des marchandises de l'Union. En règle générale, un contrat d'achat actuel avec preuve de paiement et des factures d'amarrage suffisent à le prouver. Il est toutefois important de noter que ce statut est également perdu lorsqu'un bateau a quitté le territoire de l'Union depuis plus de trois ans.