Difficile de faire plus dur : le bateau test était un bateau charter et faisait partie de la flotte de Mola à Großenbrode. Après 15 ans de location, le Bavaria est désormais à vendre. Une longue période qui peut avoir un effet dissuasif sur les acheteurs, le bateau ayant finalement été beaucoup plus déplacé par des équipages changeants qu'un bateau de propriétaire traditionnel. D'un autre côté, ce test est aussi une très bonne occasion de porter un jugement sur la qualité de construction. En effet, il est plus facile pour un bateau peu utilisé de faire bonne figure lors du test. Le bateau peut ainsi montrer ce dont il est capable, même après des années de forte sollicitation.
En 2009, le Bavaria Cruiser 32 a été présenté. Pour marquer la nouvelle série de modèles dans son nom, la désignation "Cruiser" a été placée devant la longueur en pieds. C'était une rupture avec les traditions du chantier naval : la construction du bureau de design américain Farr était plus imposante que les modèles précédents. Les fenêtres de la superstructure en forme de meurtrières, créées en collaboration avec BMW Group Designworks, donnaient notamment une impression d'angularité. Mais le bateau a su convaincre lors du test de l'époque. Le bateau a été qualifié de "simple et amusant" dans le rapport de test. Le gréement, plus haut que celui du modèle précédent, a été particulièrement mis en avant. Le mât à deux alignements a des haubans fixés à l'extérieur de la coque, ce qui réduit les forces et assure une bonne introduction dans la coque. La commande dans le cockpit s'est avérée intuitive et les performances de navigation bonnes. Le tout à un prix attractif, moins de 65 000 euros à l'époque.
Ce sont également de bonnes conditions pour l'achat d'un bateau d'occasion. Le 32 était déjà populaire auprès des plaisanciers lors de sa présentation, il a été vendu 60 fois dès les deux premières semaines et est maintenant aussi régulièrement disponible comme bateau d'occasion dans les bourses aux bateaux. De plus, la coque a également été réutilisée pour le Cruiser 33 de 2012 et le Bavaria Cruiser 34 de 2016. Le design de la coque a été utilisé sur environ 1900 bateaux. L'agencement du cockpit et la superstructure ont été revus. Sous le pont et en ce qui concerne les caractéristiques de navigation, les deux modèles sont très similaires. Sur le 34, il existe également des variantes avec deux compartiments arrière. Les acheteurs de bateaux d'occasion intéressés disposent donc ici d'un bon choix et d'une grande variété.
Nous sortons du lac intérieur de Großenbrod pour le test. Le vent souffle en offshore avec 8 à 10 nœuds. Les deux voiles sont enroulées. C'est pratique, l'équipage n'a pas besoin de quitter le cockpit pour cela. D'un autre côté, une grand-voile se présente aussi entièrement sans lattes. La garde-robe de près est visiblement très utilisée, ce qui n'est pas étonnant pour un bateau d'occasion, surtout s'il a beaucoup bougé. Malgré son profil déjà un peu déformé, le Cruiser 32 prend rapidement de la vitesse. Quatre nœuds au vent, cinq à 90 degrés. Des valeurs solides au vu des voiles. D'autant plus que le coefficient de port de voile caractérise le 32 comme un pur bateau de croisière. Cette valeur caractérise le rapport entre le déplacement et la surface de voile et est de 4,1 pour le Bavaria 32.
Grâce aux haubans extérieurs, il n'est pas possible d'avoir un génois qui se chevauche fortement. Les manœuvres sont donc simples, car il n'y a pas beaucoup de toile à dompter devant le mât. Sur les parcours plus profonds, le manque de surface de voile peut être compensé par un gennaker. Lors du test, le Bavaria se révèle être un bateau facile à manœuvrer, qui fait exactement ce que l'équipage souhaite. Très bien ! L'agencement est parfait pour deux personnes : Une derrière la roue et la seconde devant. L'écoute de grand-voile, accrochée à la table de cockpit, peut aussi être manœuvrée depuis la roue.
Le haut taud peut également servir de siège. Mais il faut alors bien tendre le bras vers la roue. Ce n'est pas idéal, mais cela permet d'accéder seul aux winches de génois, à la roue et à l'écoute de grand-voile. Mais le pas vers l'arrière n'est pas si vite franchi, car le passage par le guindeau est inévitable. Le gouvernail de 90 centimètres ne laisse pas d'espace pour les dérives. Si l'on navigue en équipage, on peut s'installer confortablement derrière la barre, sur le bord supérieur de la plateforme de bain. En position verticale, elle fait office de siège. La trappe était en outre déjà comprise dans le standard et se trouve donc aussi sur tous les modèles d'occasion. La grand-voile avec emmagasineur est toutefois un supplément.
L'étai arrière est fixé à l'aide d'un point d'écoute et se règle simplement par talonnage. Ici, il est théoriquement possible de réduire la profondeur du profil en courbant un peu plus le mât. L'effet serait certainement encore plus prononcé avec des voiles neuves. Le gouvernail passe de dur à dur en un tour de roue. La commande très directe renvoie néanmoins suffisamment de retour sous forme de légère pression, ce qui permet de piloter de manière assez sensible.
Le retour au port sous moteur montre de très bonnes qualités de manœuvre. Dans le bateau d'essai, la machine fonctionne avec près de 30 CV, elle est donc plus performante que le coqueron standard de 18 CV. À 3.000 tours, la coque de près de dix mètres est poussée sur l'eau à 7,3 nœuds. En marche (2.400 tours), il atteint encore un très bon 6,5 nœuds. Grâce à son moteur puissant, le Bavaria s'arrête aussi très rapidement et vire de bord dès que l'on accélère, gouvernail baissé, dans un espace très restreint, ce qui est très avantageux pour les manœuvres portuaires où l'espace est limité.
Même en marche arrière, le bateau obéit bien. Pour deux personnes, le 32 est donc facile à mettre à l'eau et à retirer. Il ne faut toutefois pas sous-estimer la largeur. Une longueur de 3,42 mètres peut être trop importante pour des boxes plus petits. Le franc-bord de 1,15 mètre peut également rendre difficile l'accostage d'un ponton flottant bas. Le problème peut toutefois être facilement résolu en accostant en arrière et en larguant la plate-forme de bain.
Les dimensions volumineuses se remarquent avantageusement sous le pont. On y trouve une répartition classique avec une table de navigation à bâbord et une cuisine en L à tribord. La porte d'accès à l'avant est légèrement décentrée à bâbord, ce qui permet de passer plus facilement devant la table du carré et la banquette à tribord forme un coin confortable.
Les surfaces synthétiques claires améliorent la sensation d'espace. L'ambiance sous le pont est agréable, bien que les fenêtres de la superstructure soient extrêmement plates. Il faut cependant souligner le fait qu'elles s'ouvrent toutes, ce qui permet une aération transversale.
Les bancs du salon peuvent également être utilisés comme couchettes. La longueur d'un peu moins de deux mètres le permet, et la largeur de plus de 60 centimètres est un peu juste, mais encore faisable. À cela s'ajoute la couchette à l'avant, là aussi avec de bonnes dimensions de confort pour deux personnes. Dans la chambre arrière, il y a également beaucoup de place pour deux adultes, avec la seule restriction que sur une moitié, le cockpit limite l'espace vers le haut.
La salle d'eau offre beaucoup de place à bâbord. Sur le bateau d'essai, il manquait la grille au-dessus du bac à douche. La cuisine donne l'impression d'être bien utilisée. L'arceau en inox qui l'entoure est agréable et assure une bonne tenue en mer. Mais l'espace de rangement est un peu juste. Il est encore suffisant pour les casseroles et les assiettes, mais à part le réfrigérateur, il n'y a pas de place pour les aliments frais. Ils doivent alors trouver un coin sous la banquette du salon. Mais ici, à bâbord, la plus grande partie de l'espace est déjà occupée par les batteries. Si les six couchettes possibles sont occupées, l'équipage devra en tout cas faire preuve d'économie en matière de bagages. Il faut souligner la présence d'une multitude de poignées, tant au niveau de la descente qu'à proximité du navigateur et dans la salle d'eau. Les étagères du salon sont également si massives qu'on peut s'y tenir sans crainte.
Sur le pont, le coffre à bâbord offre un grand espace de rangement : il mesure 1,45 x 0,94 x 1,01 mètre. La table de cockpit est également particulièrement spacieuse pour cette taille de bateau.
L'évaluation de l'état du Bavaria Cruiser 32 est particulièrement passionnante. Le gelcoat du pont et de la coque semblent encore en bon état. Seul le revêtement en teck du cockpit et de la plateforme de bain doit être traité au moins avec un fongicide, voire poncé. Les cadres des fenêtres de la superstructure ont besoin d'un nouveau revêtement, sur le bateau d'essai, il s'écaille un peu. Le gréement courant et les écoutes sont également déjà relativement rigides, et un nouveau matériau améliorera ici le confort lors des manœuvres et du réglage. Mais ce n'est pas inhabituel sur un bateau d'occasion. L'aménagement intérieur est une bonne surprise. On peut certes y voir des traces d'usure au niveau de la descente et de la cuisine. Mais après 15 ans d'affrètement, il n'y a rien d'autre à attendre. Les dommages sont toutefois superficiels et se situent au niveau de la peinture. De plus, toutes les arêtes et les chants sont très massifs. Il est donc possible de poncer un peu les endroits particulièrement sollicités sans problème.
Il n'y a pas de compteur d'heures de fonctionnement sur le moteur. On peut supposer qu'il y en a beaucoup. On a l'impression qu'il y a éventuellement une fuite au niveau du collecteur d'échappement. Les futurs propriétaires devraient définitivement se renseigner sur ce point. Mais si tout le reste de la machine est en ordre, les réparations restent dans un cadre raisonnable.
Ce qui nous amène au prix, qui surprend : 69.500 euros ! C'est plus de 5.000 de plus que le prix neuf. Pour un bateau vieux de 15 ans. D'autres offres confirment toutefois l'impression qu'il ne s'agit pas d'un seul dérapage vers le haut. Les yachts d'occasion sont très demandés en ce moment. Chez Mola, on nous dit que c'est aussi dû à la hausse extrême des prix des bateaux neufs. Ici, de nombreux clients optent pour un yacht d'occasion, ce qui augmente la demande et donc aussi les prix. Ainsi, le Bavaria Cruiser 32 a réussi ici quelque chose qui était jusqu'à présent plutôt réservé aux modèles Hallberg-Rassy populaires : une très bonne conservation de la valeur et même une augmentation de la valeur au fil des ans.
Bonne répartition de l'espace
plate-forme de bain en standard
Petites fenêtres en saillie
Grande stabilité au vent
Facilité d'utilisation
Un cockpit bien conçu
Chambre arrière spacieuse
Six couchettes
Peu d'espace de rangement dans l'office
Très bon deck layout
Douche de cockpit
/(+)Le grand rouleau est pratique, mais ne se tient pas très bien
Sandwich en fibre de verre (noyau en mousse 16 mm) en appui manuel. Stratifié complet sous la ligne de flottaison. Résines isophtaliques pour les couches extérieures. Le design de la coque a été réutilisé sur les Cruiser 32, 33 (2012) et 34 (2016). Le pont et le cockpit ont été perfectionnés. Ainsi, un grand nombre de pièces, mais aussi différentes variantes, sont disponibles en tant que bateaux d'occasion. Le Cruiser 34 avec la coque Farr peut toujours être commandé et est le plus petit Bavaria (lisez ici le test détaillé).
En raison du nombre élevé d'unités au fil des ans et de l'histoire du modèle, il est fréquent de trouver plusieurs 32 en vente sur les portails de bateaux d'occasion.
Il n'y a pas de points faibles particuliers. En général, c'est le plus souvent le revêtement en teck du cockpit qui a besoin d'être révisé. Il faut s'attendre à une usure lorsque le bateau est en marche et qu'il navigue. Des fissures capillaires peuvent apparaître sous les supports de bastingage.
Le Delphia se concentre clairement sur l'espace habitable, mais les caractéristiques de navigation ne sont pas pour autant négligées.
Un cruiser agréable à l'œil et très performant sous voile. Facile à manœuvrer grâce à son foc auto-vireur.
Un bateau de croisière solide avec un concept global simple et rond. L'Oceanis 31 est particulièrement agréable à vivre.
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