Sören Gehlhaus
· 13.11.2024
Le nom ne serait que trop bien adapté, donc littéralement : "Magic Carpet e" - un supermaxi à foils. Toutefois, il s'agira probablement d'un exemplaire flottant, si tant est qu'il y en ait un, voir les détails plus bas dans l'article. Mais il correspondrait aussi aux campagnes ambitieuses de Sir Lindsay Owen-Jones. L'ex-coureur britannique est un régatier passionné, cette année encore sur son Wally de 100 pieds "Magic Carpet 3", une construction Reichel/Pugh vieille de plus de dix ans et hautement décorée. Sous le nom de Wallycento, il appartenait à l'origine à la Wally Class, qui s'est toutefois visiblement effritée ces dernières années. Les propriétaires ont élevé leur racer, qui était à l'origine un modèle habitable, afin de rester compétitifs dans le maxi-circuit ouvert. Pour le "Magic Carpet 3", cela s'est traduit en 2018 par un nouveau gréement aéro. Une constante : Jochen Schümann a toujours conseillé l'ancien PDG du groupe de cosmétiques L'Oréal.
Il est maintenant temps de bousculer le circuit des maxi avec une nouvelle construction. Chez Persico Marine à La Spezia, un projectile de 30 mètres a été mis à l'eau avec des lignes de Guillaume Verdier. Le Français est connu pour ses Imoca, dont trois ont vu le jour chez Persico, et le 100 pieds "Andoo Comanche". Dans le domaine des superyachts, le Français a récemment été actif sur deux coques avec le catamaran de 47 mètres "Artexplorer".
"Magic Carpet e" se présentait dans le célèbre bleu marine, mais sans rétrécissement à l'arrière. Verdier mise sur une forme delta. Le mini-cockpit et le mât non traversant sont placés loin à l'arrière. Les rails de génois sont clairement situés à l'arrière du pont. Les A-Sails devraient être récupérés par la grande trappe avec les rails blancs devant. Il est bien possible qu'il y ait une quille de cantonnement, car elle était interdite dans la classe Wally et donc taboue dans le cahier des charges initial du "Magic Carpet 3". Le rapport longueur/largeur apparemment plus élevé du nouveau tapis volant sous voile s'y prêterait également. Il n'y a pas de données techniques, seulement une autre photo de Sir Lindsay Owen-Jones et de son épouse, debout à côté d'une pale, rattrapée il est vrai, du double safran.
C'est le CEO du chantier naval Marcello Persico qui a annoncé l'annulation du foiler : "Des projets comme 'Magic Carpet e' nous poussent à dépasser les limites. À une époque où il semble que tout voilier innovant et rapide doit être un foiler, ce projet prouve qu'il n'y a pratiquement aucune limite aux concepts révolutionnaires qui peuvent être développés pour un "yacht traditionnel". "Magic Carpet e" place définitivement la barre dans le domaine de la technologie de haute performance à un niveau encore jamais atteint". La Persico Marine de Nembro, en Lombardie, près de Bergame, a été le fournisseur officiel des bras à foils de l'AC75 du 37e championnat du monde de voile. Coupes de l'America.
À partir d'une certaine taille, les foilers à voile atteignent leurs limites. Ainsi, le Baltic-Bau de 34 mètres a "Raven" a certes reçu des bras de foil surdimensionnés, mais doit rester à l'écrémage et ne pas décoller complètement. En mode vol, les charges dans la coque et le gréement augmentent de manière disproportionnée par rapport à l'augmentation de la surface des voiles et des ailes. D'une part, les ailes immergées génèrent un moment de redressement nettement plus élevé, d'autre part, les vitesses élevées entraînent des vents apparents forts, des angles de vent apparents aigus et donc des voiles réglées très à plat. Il en résulte de fortes contraintes sur le gréement et la structure de la coque. De plus, plus le poids au décollage est faible, plus on décolle tôt. Avec une quille - une mesure de sécurité à laquelle on tient aussi "FlyingNikka"Il faut donc faire attention à chaque gramme.
"Magic Carpet e" n'est toutefois pas seulement taillé pour la régate, mais doit également offrir un intérieur exceptionnel et un grand confort. Le dévoilement officiel au printemps 2025 à Saint-Tropez montrera à quel point. Une dernière spéculation est permise : le "e" dans le nom pourrait signifier des systèmes de voile et de propulsion électriques. Le 100 pieds ne devrait toutefois pas se passer totalement de générateurs diesel.