Avec le Viko S 21, le chantier naval a construit un grand yacht en petit format. Il suffit de poser la main sur la photo ci-dessus de manière à ce que les personnes dans le cockpit soient couvertes. On a alors l'impression qu'il s'agit d'un 40 pieds. Cette illusion est créée d'une part par les lignes volumineuses qui, malgré un franc-bord élevé, n'ont rien de pataud, et d'autre part par les fenêtres de la coque. Visuellement, le Viko S 21 est déjà un compromis tout à fait réussi entre un maximum d'espace habitable sur une petite surface et une apparence moderne.
Des rafales de 4 Beaufort ont régné dans la baie de Neustadt pour le test du petit croiseur polonais, des conditions qui peuvent rendre la tâche difficile à un bateau de cette taille. Le Viko s'en est bien sorti, enregistrant des vitesses comprises entre 4 et 5 nœuds. Le bateau naviguait déjà à la limite du ris. Cela est dû au gréement puissant, dimensionné pour les eaux intérieures. En travaillant activement avec l'écoute de grand-voile, les rafales n'ont toutefois pas posé de problème. Le bateau est certes devenu assez avide de vent, notamment en raison de l'abondante surface de voile du bord, mais il s'est bien laissé contrôler.
Le cockpit est très haut, afin de laisser de la place en dessous pour une couchette. Cela permet de mieux percevoir la position en navigation. En effet, la poupe assez large et la position assise haute créent un effet d'ascenseur en cas de gîte, l'équipage dans le cockpit se trouve alors relativement loin au-dessus de l'eau. Mais ce n'est pas grave, on est bien assis dans le cockpit. La partie opposée du siège offre un bon appui pour les pieds. En alternative, un repose-pieds dans le plancher du cockpit assure un soutien. Il y a aussi des dossiers en option : Les supports cylindriques rembourrés sont simplement insérés dans le bas de caisse plat ; ils sont tout aussi rapidement retirés et rangés sous le pont. C'est utile lorsque l'on met le gennaker, par exemple, car les dossiers, par ailleurs confortables, gênent alors les écoutes. Sans les coussins, l'équipage peut aussi s'asseoir sur le bord haut.
Grâce à la position assise surélevée et donc à la grande distance par rapport à la ligne de flottaison, les navigateurs sur le Viko S 21 sont largement épargnés par les projections d'eau. La barre franche en acier inoxydable permet de naviguer. Celle-ci est dotée d'une grande poignée ronde, comme sur un bateau-école ou un yacht de régate plus grand et plus ancien. L'écoute de grand-voile est guidée dans le cockpit et se trouve à portée de main. Les écoutes d'avant sont manœuvrées par des winchs sur le toit de la superstructure. Le winch Lewmar de 7 à bâbord n'est pas auto-rétractable, une pince se trouve sur la cloison de descente. A tribord, en revanche, il y a un selftailer, car ce winch est également utilisé pour remonter la quille.
Le concept du bateau est clair, André Hochfeld de Yachthandel Hamburg explique : "Avec le Viko S 21, on s'adresse aux familles, pas aux régatiers ou aux navigateurs en solitaire. Le bateau est également destiné aux débutants et offre un espace phénoménal sous le pont pour une longueur de 6,50 mètres". De plus, le prix de départ de 22 990 euros est imbattable, ajoute-t-il. Un point qui reste à vérifier.
Le chemin qui descend le long de la descente vers la cabine impressionne. Quatre marches à gravir, un mètre à descendre avant d'atteindre le sol du salon. Une fois de plus, on a l'impression qu'il manque en fait trois mètres de longueur de coque, car il s'agit d'un grand yacht qui a été légèrement raccourci. C'est justement sous le pont que l'on se rend compte de la hauteur des ridelles. Même si la hauteur de 1,65 m n'est pas encore suffisante pour se tenir debout, la sensation d'espace est impressionnante pour un bateau de 21 pieds.
L'espace de couchage à l'avant n'est pas cloisonné, tout est ouvert. La couchette transversale sous le cockpit est également facile d'accès si l'on se glisse devant le bloc de pantry. L'escalier de descente peut être retiré en un tour de main pour créer plus d'espace. Dans la table du salon se trouve la quille relevable, qui descend à 1,40 mètre. Et c'est à peine croyable : il y a même un espace WC. Avec ses 80 centimètres de long, 90 centimètres de large et 148 centimètres de haut, il n'est pas particulièrement volumineux. Mais à cette taille de bateau, la présence compte déjà. Et avec un petit hublot, il est même possible d'aérer.
Dans le reste de l'habitacle, cela se fait par le biais de l'écoutille et de la descente. La lumière pénètre aussi abondamment vers le bas grâce aux fenêtres de la coque. Dans la version testée du Viko S 21, les fenêtres de coque avant sont réelles, celles de l'arrière sont des films collés sur la coque. De véritables fenêtres sont toutefois disponibles en option. La coque est en polyester entièrement laminé avec une coque intérieure. Celle-ci s'étend jusqu'à la ligne de flottaison. Le pont est réalisé en sandwich avec un noyau en mousse. La finition semble bonne, aucune imperfection n'est visible. Les boiseries du salon laissent également une bonne impression.
Comme les hublots de coque et le décor acajou sur le plancher du salon, les coussins, l'éclairage, l'eau douce, une cuisinière, le cabinet de toilette séparé et la quille relevable sont en option à bord ; en standard, une quille pivotante est suspendue sous la coque. Comparés au prix d'entrée extrêmement avantageux, ces extras semblent chers. Mais ici, Flexiteak, Torqeedo, Furlex et autres sont des produits de marque qui apparaissent sur la liste des accessoires à un prix raisonnable.
Les possibilités de rangement pour les bagages sont nombreuses sous la couchette avant. Un espace ouvert avec une barre d'amarrage à l'avant permet d'accéder rapidement à l'équipement. Derrière la couchette arrière, il y a encore un très grand espace de rangement à l'arrière, qui s'étend sur la largeur du bateau de 2,50 mètres. Sous la couchette, le réservoir flexible contient 40 litres d'eau douce pour l'évier. Et dans le bloc de pantry, il y a encore de la place pour les ustensiles de cuisine. La table de salon de 120 par 60 centimètres est assez grande pour quatre personnes. Sur le pont, les défenses et les amarres disparaissent dans le coffre à bâbord et dans la baille à mouillage.
De retour sur le pont, on constate que le vent est un peu tombé - le moment idéal pour sortir le gennaker. Les 26 mètres carrés de toile sont guidés par une corde de cou jusqu'au beaupré en stratifié massif. Celui-ci fait également office de marchepied et est une option. Bien que le vent nous laisse un peu sur notre faim, nous enregistrons 4,5 nœuds. Lorsque la rafale tant attendue arrive, la pince de la corde de cou se déchire du toit de la superstructure. Les deux vis n'avaient guère de prise sur le stratifié, il faudrait les boulonner - le chantier naval doit améliorer ce point. L'argument selon lequel le bateau est conçu pour les eaux intérieures ne tient pas ici. En effet, il est bien connu qu'il y a parfois de la pression et des rafales.
La surface de voile assez généreuse témoigne de l'orientation vers des zones de navigation moins ventées. Par rapport au poids du bateau, on obtient un coefficient de port de voile de 4,9, ce qui laisse supposer un bateau très sportif, mais ce n'est pas le cas du Viko S 21. En effet, si l'on compte 300 kilos pour deux navigateurs, plus les bagages et l'équipement, cette valeur tombe à 4,4. Chaque kilo supplémentaire a un effet particulièrement négatif sur les caractéristiques de navigation par rapport à un bateau léger. C'est aussi là que se trouve le plus grand danger : Comme il y a beaucoup de place et d'espace de rangement sous le pont, on les utilise et le bateau est surchargé.
À mi-parcours, nous enregistrons nettement plus de 5 nœuds, et le Viko S 21 navigue à nouveau très droit. Le lest de 300 kilos fournit beaucoup de moment de redressement. De plus, la coque large et la carène plate apportent déjà une bonne stabilité initiale. La rigidité du port, importante sur les petits bateaux, se remarque dès les premiers pas à bord.
Peu avant l'entrée du port, les voiles sont récupérées, tout est dévié vers le cockpit. La grand-voile bien lattée tombe dans les lazy jacks. Le Torqeedo est simplement rabattu et s'éveille à la vie par une légère rotation de la barre franche. Depuis le cockpit, il est accessible en position assise. Il est ainsi possible d'aider à une manœuvre dans un espace restreint en emportant la propulsion et de tourner presque sur place.
La remorque attend déjà sous la grue, le Viko S 21 doit aller directement chez le client. Avant cela, le mât doit être posé et la quille relevée. Avec le petit winch de 7, c'est un tour de force, mais qui se déroule finalement sans problème. Il suffit d'enlever un couvercle de la table du salon, puis la quille peut être treuillée jusque sous le plafond de la cabine. Elle est guidée par quatre galets et limitée vers le bas par un fil de fer ; c'est aussi la seule butée. La quille a quelques millimètres de jeu et claque, ce qui se remarque particulièrement par vent arrière et par vagues.
Le gouvernail est ensuite relevé et la grue peut être mise en place. La petite tonne est facilement soulevée hors de l'eau sur la remorque, ce qui permet de découvrir deux lampes sous-marines, également en option. Le petit Viko ne veut pas seulement rivaliser avec les plus grands en termes de volume, mais aussi avec les plus petits.
08/2024, comment les prix affichés sont définis, vous trouverez ici!
Yachthandel Hamburg, Jacobsrade 38-40, 22962 Siek, www.viko-hh.de
Le Viko S 21 est un compromis bien réussi entre un grand espace, un look moderne et des caractéristiques de navigation correctes. De plus, le prix est très attractif, même si de nombreux achats sont encore nécessaires pour que le bateau soit prêt à naviguer.
Cet article a été publié pour la première fois dans YACHT 25-26/2016 et a été mis à jour pour cette version en ligne.