Michael Good
· 09.04.2024
Baptiste Paquier a passé près de 20 heures sur la route, en camionnette et en remorque, depuis Plescop en Bretagne, où il travaille dans le chantier naval des trimarans Tricat, jusqu'au lac de Constance pour un test avec le YACHT. Il a ramené le dernier et le plus petit modèle de sa marque, le Tricat 20, bien emballé et arrimé pour le transport.
Entre le moment où il arrive au port de Langenargen et celui où il est mis à l'eau sur la cale de mise à l'eau, il faut compter à peu près une heure, y compris le détachement, la mise en place du mât et l'amarrage de la voile. L'installation optionnelle d'un système de haubanage avec une solide cloison aide au gréement, ce que deux personnes peuvent faire très facilement et sans trop d'efforts. Ceux qui le souhaitent peuvent en outre ajouter des guides de haubans latéraux, afin que le mâtage puisse également être réalisé seul.
La mise à l'eau elle-même se déroule sans problème. La remorque routière proposée par le chantier naval peut être pliée grâce à des charnières. Ainsi, le Tri peut être mis à l'eau même sur une rampe plate, sans que le véhicule tracteur doive aller très loin dans le lac.
Pour le test de la Tricat 20, il n'y a malheureusement pas beaucoup de vent sur le lac de Constance. Un peu de thermique de 6 nœuds maximum suffit toutefois pour s'amuser avec le petit tripode. Le bateau accélère immédiatement et fait preuve d'une grande réactivité malgré ses trois coques. Sur un angle d'environ 45 degrés par rapport au vent, le petit français atteint tout de même 5,1 nœuds de vitesse, ce qui est déjà beaucoup pour les conditions. Nous aurions aimé pouvoir tester le Tricat 20 dans des conditions plus ventées, ce qui promet beaucoup de plaisir de navigation sportive.
Il faut toutefois préciser que le bateau de test, le numéro de construction 4 de la série en cours, est équipé d'un gréement nettement plus haut en fibre de carbone ainsi que de meilleures voiles en laminé. Un pack Performance regroupe l'ensemble des équipements spéciaux destinés à augmenter les performances, avec une surface de voile supplémentaire de 3,5 mètres carrés au total. Les clients peuvent également opter pour un gennaker et un beaupré rétractable. En standard, le Tricat 20 est livré avec un mât en aluminium et un simple jeu de voiles en Dacron.
Les coques latérales mobiles et le mécanisme de réduction de la largeur sont un sujet important pour les trimarans remorquables. Les fabricants abordent cette tâche de manière très différente. Chez Tricat, les flotteurs sont basculés vers l'arrière jusqu'à ce qu'ils soient proches de la coque. Ainsi, la largeur de 4,50 mètres peut être réduite facilement et rapidement à une dimension de 2,40 mètres adaptée à la route. Les coques latérales sont déployées pour la navigation à l'aide d'une tirette d'écoute, ce qui ne fonctionne en pratique que si l'équipage à bord donne un coup de main énergique avec les bras et les jambes. De plus, le winch monté à cet effet sur le pont latéral est trop petit et trop faible. Un palan puissant rendrait de meilleurs services à cet endroit.
Les bateaux de Tricat sont entièrement construits dans le chantier naval breton, y compris le plus grand 25 Evolution ainsi que le 30, le vaisseau amiral (test dans YACHT 8/2018). Les coques et les ponts sont fabriqués selon un procédé d'infusion sous vide avec un noyau de mousse et de la résine polyester.
Particularité du concept Tricat, les dérives en fibre de carbone sont placées dans les coques latérales, mais sur le petit Tricat 20, elles ont un jeu inacceptable, ce qui se traduit par des claquements permanents et désagréables en navigation ; le chantier naval doit encore améliorer les guidages des profilés. Les beams pivotants sont également fabriqués en carbone et sont renforcés à l'intérieur par des profilés carrés en aluminium. Les liaisons entre les coques sont rigides et le mécanisme de pivotement est techniquement assez abouti.
Ce qui frappe et qui n'est peut-être pas forcément agréable à l'œil, c'est la superstructure de la cabine sur la coque centrale, qui semble presque surdimensionnée pour ce petit bateau. L'avantage : sous le pont, deux personnes peuvent non seulement passer la nuit confortablement lors d'une courte excursion, mais aussi s'asseoir à l'intérieur, debout et détendues. Un petit module de cuisine pratique avec réchaud à gaz et espace de rangement pour les provisions est disponible en option.
Avec le nouveau Tricat 20, c'est un autre petit trimaran passionnant et polyvalent qui a été lancé sur le marché, comme day-sailer ou weekender. Le bateau fait ce qu'il doit faire et même un peu plus. Et en plus, il offre une portion supplémentaire de plaisir de navigation.
Construction sandwich en fibre de verre, construite par infusion sous vide. Gouvernail, dérives et beams en fibre de carbone
Tricat, 56890 Plescop (France) ; www.trimaran-tricat.com
Petit trio français bien conçu et habitable pour un large éventail d'utilisations. Lors du test par vent faible, le bateau de test équipé en option du pack Performance a montré un grand potentiel
L'article est paru pour la première fois dans YACHT 01/2020 et a été mis à jour pour la version en ligne.