Plus d'espace pour vivre sur et dans trois coques, avec en plus les avantages techniques de navigation d'un trimaran par rapport à un catamaran traditionnel. Ce sont des arguments qui peuvent également être combinés, selon l'idée directrice initiale d'Eric Bruneel, fondateur, innovateur et au moins partiellement à l'origine du nom de la marque Neel Trimarans. Au fil des années, le chantier naval de La Rochelle a développé son concept spécifique et l'a optimisé en permanence grâce à un entretien intensif des modèles. Par ailleurs, de nouvelles capacités de production ont été régulièrement mises en place. Aujourd'hui, le chantier naval construit environ 30 à 35 trimarans par an et est ainsi devenu un concurrent respectable pour les marques de multicoques établies.
Après un succès rapide, Eric Bruneel a remis son entreprise entre d'autres mains et n'agit plus qu'en arrière-plan en tant que conseiller. Le Neel 52 est le premier bateau entièrement redessiné sous la nouvelle direction et succède au Neel 51, qui avait reçu en 2018 le titre de yacht européen de l'année pour son concept innovant. Le 51, construit par Joubert/Nivelt, était le premier trimaran de ce type à être équipé d'un aménagement intérieur pour l'habitation, y compris dans les coques latérales.
La construction du nouveau 52er sort désormais du studio de Marc Lombard Yacht Design. Les coques latérales élancées sont légèrement plus courtes que la coque centrale, mais disposent d'une carène profonde avec un ressaut prononcé. Les designers veulent ainsi que le trimaran soit stable sur les trois coques lorsqu'il flotte au neutre dans le port et qu'il ne bascule pas sur le côté, comme on le voit souvent sur les trimarans de course. En même temps, la ligne de flottaison doit rester aussi courte que possible et donc la surface mouillée réduite. Sous voile, la géométrie est conçue de manière à ce que le bateau gîte toujours légèrement au vent, ce qui permet au flotteur de venir durablement sur l'eau au vent.
Ce qui a déjà été démontré lors d'autres tests avec les bateaux de Neel : Les trimarans se déplacent différemment dans les vagues que les bateaux à deux coques. Le mouvement de roulis qui caractérise souvent les catamarans est moins prononcé et le bateau tangue moins dans les vagues. Cela s'explique par le fait que le centre de flottaison et le centre de gravité des bateaux à trois coques sont plus proches les uns des autres que sur les catamarans traditionnels. Plus les centres de gravité sont centrés, plus le bateau navigue de manière calme et équilibrée et plus le confort en mer est élevé.
Avec un grand génois (115% de recouvrement) et une taille de latte avec un square-top, le Neel 52 atteint lors du test une vitesse sur le fond de 6,4 nœuds par vent faible de seulement trois forces de vent. Toutefois, l'angle de virement de 120 degrés dans ces conditions reste plutôt décevant. On peut certes barrer le Neel 52 plus haut, mais avec des pertes douloureuses sur le loch. Les virements de bord doivent donc être effectués rapidement, car le bateau, avec ses trois coques, s'arrête assez vite au moment de l'accostage. En revanche, le trimaran navigue de manière vivante et dynamique sur les parcours au largue et surtout avec le gennaker ou le code zéro disponibles en option. Malgré trois coques, la construction ne prévoit qu'un seul grand safran sur la coque centrale. Le bateau se laisse ainsi diriger activement et avec beaucoup de sensibilité et se montre en outre très réactif.
Le cockpit de pilotage est monté sur le côté et offre un espace généreux pour jusqu'à trois personnes qui se croisent à peine lors des manœuvres. Toutes les écoutes, drisses et lignes de réglage sont ramenées ici aussi par le toit de la cabine dans la zone de travail sur trois grands treuils puissants, qui peuvent tous être commandés électriquement au choix. Depuis le poste de pilotage, trois marches mènent au flybridge et à son agréable salon de bronzage.
La visite de l'intérieur se transforme en un voyage d'expérience et de découverte passionnant sur le grand trimaran de Neel. Dans le salon, l'énorme volume de l'espace disponible surprend. L'agencement est très particulier, car difficilement comparable. Pour l'essentiel, les différents espaces de vie et fonctionnels se répartissent sur un niveau continu, un peu comme dans un loft. Seule la spacieuse cabine du propriétaire, située à tribord, est complètement séparée de l'espace, mais elle reste tout de même couplée visuellement au salon grâce à une longue rangée de fenêtres. Des rideaux et des stores assurent l'intimité si nécessaire.
La cabine très spacieuse n'occupe cependant qu'un quart de la surface au sol. Cela laisse suffisamment de place pour une cuisine inhabituellement grande et presque entièrement fermée, ainsi que pour un salon somptueux à l'arrière. La navigation est construite directement sur la baie vitrée du salon. Celui qui travaille ici bénéficie d'une vue presque illimitée vers l'avant, sur les côtés et dans les voiles et peut également diriger le bateau de l'intérieur en cas de mauvais temps grâce à la télécommande du pilote automatique.
Pour l'agencement dans les coques latérales, le client peut également choisir parmi de nombreuses possibilités dans le cadre des possibilités. L'aménagement standard comprend deux cabines doubles et une salle d'eau centrale avec espace douche. Selon les besoins, les cabines peuvent également être aménagées en bureau, en atelier ou en buanderie avec machine à laver. En outre, il est possible d'aménager à l'arrière des cabines avec des toilettes privées pour le ou les skippers. Dans la coque centrale, une cabine double centrale est à nouveau prévue sous le salon, quasiment au sous-sol. Toutefois, cet espace sans fenêtre reste sombre et donc plutôt inconfortable. Mais ici aussi, il existe des possibilités d'utilisation alternative, par exemple comme espace de rangement gigantesque et accessible.
Une trappe dans le plancher du cockpit, sous le poste de pilotage surélevé, garantit l'accès au grand local technique situé à l'arrière de la coque centrale. Il y a de la place pour tous les équipements techniques comme le chauffe-eau, la bouilloire et les batteries. Au milieu, l'imposant moteur quatre cylindres de 110 ch est largement dégagé, ce qui le rend très accessible pour les inspections et les réparations. Contrairement au catamaran avec deux moteurs encastrés séparés, le Neel 52 avec un seul moteur dans la coque centrale présente de nets inconvénients pour les manœuvres et le stationnement dans le port. Le propulseur d'étrave fait donc partie de l'équipement de base indispensable et est déjà installé en standard au départ du chantier naval. Un deuxième projecteur à l'arrière s'avère être une aide précieuse pour l'accostage latéral, mais il n'est disponible qu'en option moyennant un supplément de prix correspondant.
Un acheteur doit pouvoir débourser 1,5 million d'euros bruts pour un Neel 52. C'est beaucoup d'argent, même en comparaison avec les catamarans de série concurrents de taille comparable, qui sont un peu moins chers avec des prix de base compris entre 1,1 et 1,3 million d'euros. Toutefois, lors de l'évaluation des coûts, il faut également tenir compte de la construction solide de toutes les pièces par infusion sous vide ainsi que de l'équipement de base complet et de haute qualité dans le calcul.
Le chantier naval de La Rochelle construit toutes les pièces de ses trimarans en sandwich selon un procédé d'infusion sous vide complexe, mais qui permet d'économiser du poids. Depuis la Lancement du Neel 43 (test 18/2021) le chantier naval a également modifié les matériaux utilisés et mise sur des alternatives écologiquement durables. Dans la mesure du possible, les composants de tous les bateaux de la marque sont désormais construits avec des fibres de lin et non plus de verre, et le matériau central est constitué de liège naturel ou de plaques de mousse en PET recyclé. Les trois coques disposent chacune d'un crash box à l'avant et sont en outre cloisonnées à plusieurs reprises. Selon la philosophie de la marque, un trimaran Neel doit rester insubmersible en toutes circonstances et à tout moment. La crainte d'une rupture du safran ou d'une attaque d'orque devrait ainsi être réduite.
Même après bientôt 15 ans de présence sur le marché, la marque Neel semble toujours revendiquer l'exclusivité du créneau des purs bateaux de croisière à trois coques. Ceux qui s'intéressent à la catégorie des grands multicoques d'environ 50 pieds de long doivent en tout cas aussi examiner l'alternative sur trois coques. La comparaison est passionnante et vaut la peine.
Constructions en sandwich avec du PRV et des fibres de lin ainsi qu'une âme en mousse PET. Toutes les pièces de la coque et du pont sont assemblées par infusion sous vide.
Le gréement standard est en aluminium avec des haubans en acier inoxydable. Le gréement Performance prévoit un mât en fibre de carbone plus haut de 70 centimètres avec des haubans en textile. En combinaison avec des voiles de haute qualité, l'amélioration des performances coûte environ 167 000 euros (brut) supplémentaires.
Le moteur diesel Yanmar à quatre cylindres encastré avec entraînement Saildrive est installé dans la coque centrale. Un propulseur d'étrave (24 V) est également prévu de série.
Pour connaître la situation en 2024 et la définition des prix affichés, voir ici!
Neel Trimarans, 17000 La Rochelle Cedex (France), www.neel-trimarans.com
Le Neel 52 permet de progresser rapidement sur les longues traversées tout en vivant confortablement. Le bateau est très transformable, spécialement pour l'aménagement dans les coques
position unique sur le marché
Un concept global bien pensé
Prix élevé
Manipulation facile
Bonne sensation de pilotage
Peu de hauteur au vent
Nombreuses cabines, confort élevé
Aération limitée
Peu de possibilités de s'accrocher
Propulseur d'étrave en standard
Équipement de haute qualité
Local technique accessible