Les prévisions ne laissent rien présager de bon. Des champs de vent rouge profond apparaissent dans les applications météorologiques courantes. Dans la baie habituellement si paisible et pittoresque de Saint-Raphaël, sur la Côte d'Azur française, le mistral fait rage. Déjà dans le port, l'anémomètre en tête de mât indique par moments jusqu'à 30 nœuds de vent dans les rafales.
Pour tester le nouveau Leopard 46, le deuxième ris est donc préparé dès le départ. Le skipper annonce qu'il ne déroulera que partiellement le génois dans un premier temps. Le canot pneumatique destiné au photographe doit cependant rester au port, ce qui explique que l'aspect charmant de l'accroche ne corresponde pas vraiment à la dure réalité du test de YACHT sur place.
Avec une surface de voile fortement réduite, le croisement s'avère d'abord difficile. Le catamaran a du mal à prendre de la hauteur et la pression élevée sur le gouvernail rend difficile un pilotage précis au vent. Lorsque le vent tombe un peu, le génois est complètement déroulé. Les caractéristiques de navigation s'en trouvent nettement améliorées, notamment la pression sur le gouvernail qui diminue presque totalement. Sur un cap d'environ 55 degrés par rapport à la direction du vent vrai, le Léopard atteint alors plus de huit nœuds de vitesse. Sur la route du vent spatial, avec un angle de vent vrai d'environ 120 degrés, le loch affiche même par moments des valeurs à deux chiffres. Ces données ont été obtenues avec des vitesses de vent de 20 à 25 nœuds.
Malgré les conditions exigeantes, la rapidité et l'agilité de ce catamaran sont remarquables, tout comme la précision de son pilotage et de ses manœuvres. La rédaction du test de YACHT a déjà pu constater les bonnes qualités de navigation du modèle précédent, le Leopard 45, ainsi que du plus petit type, le Leopard 42, dans des conditions très différentes. Les constructions de tous les modèles actuels de catamarans Leopard (42, 46 et 52) proviennent désormais du studio de design Simonis/Voogd Yacht Design aux Pays-Bas et suivent un langage formel assez homogène.
Par rapport au Leopard 45, le nouveau 46 est équipé d'un mât nettement plus haut et donc d'une surface de voile plus importante. Mais comme le bateau est aussi plus lourd que son prédécesseur, la valeur de la portance de la voile reste inchangée, soit 4,5. Un génois relativement grand avec un recouvrement de 110 pour cent est fourni en standard. Le chantier naval ne propose toujours pas de foc auto-vireur.
Les drisses, les écoutes ainsi que les cordages de ris et de trim sont acheminés par le toit directement devant le poste de pilotage surélevé sur le côté et y sont organisés de manière très claire. Sur le nouveau modèle, le chantier naval a aménagé cette zone de manière nettement plus généreuse, de sorte que deux personnes peuvent désormais travailler simultanément dans le cockpit sans se gêner mutuellement. Les manœuvres de virement de bord et d'empannage se déroulent ainsi sans problème, même en équipe et malgré le génois qui se chevauche.
Leopard ne propose pas non plus en option de chariot pour l'écoute de grand-voile sur le bimini. Selon les représentants du chantier naval, cela nécessiterait d'importants renforts structurels dans le toit, ce qui entraînerait un poids supplémentaire. A la place, le catamaran est équipé de deux palans à talons séparés qui permettent de régler la grand-voile de manière très efficace.
Le concept de base du pont est resté inchangé, avec un grand cockpit avant profondément encastré, ce qui est une marque de fabrique de Leopard. Le toit de la superstructure de la cabine s'étend vers l'avant, bien au-dessus du salon, où il sert de bimini de protection. La dînette avant est accessible directement depuis le salon par une porte massive et étanche. Avec le cockpit arrière qui s'y rattache, on obtient ainsi un espace de vie et de séjour généreux et fonctionnellement cohérent sur un niveau continu de l'avant à l'arrière du bateau.
Alors que sur le modèle précédent Leopard 45, le flybridge sur le toit de la cabine n'était disponible qu'en option dans la version L (Lounge), la dînette sur le pont supérieur fait désormais partie de la version standard du nouveau 46, comme c'est désormais le cas sur tous les bateaux de la concurrence. Sur le Léopard, l'espace lounge en hauteur est particulièrement spacieux. La grande bôme est en outre accrochée suffisamment haut pour ne pas mettre en danger les hôtes de l'étage supérieur pendant les manœuvres, pour autant qu'ils restent assis.
Les Kats de Leopard sont construits dans le chantier naval Robertson and Caine en Afrique du Sud. Tous les composants en fibre de verre, y compris la coque, le pont et la structure de la cabine, y sont fabriqués selon le procédé d'infusion sous vide. Le chantier naval intègre en outre une traverse en acier dans la poutre avant afin de renforcer encore la structure et de réduire la torsion entre les coques. Les quilles tronquées sans ballast sont simplement collées à la coque, sans être vissées ni stratifiées. En cas d'échouage, ils doivent se cisailler sans endommager la structure. Ils sont néanmoins suffisamment solides pour que le catamaran puisse être posé dessus sans problème.
En ce qui concerne le concept d'aménagement des coques, Leopard emprunte de nouvelles voies et sort des standards habituels de la classe. La coque tribord est désormais accessible depuis le salon par deux descentes séparées. L'escalier arrière mène à la grande cabine du propriétaire avec une salle de bain très spacieuse. La deuxième descente permet d'accéder à la cabine double avant, dont le lit est désormais installé perpendiculairement au sens de la marche. Cet espace de vie est également complété par une salle d'eau séparée, qui est toutefois très encastrée dans la proue relativement élancée. L'espace disponible est donc limité, surtout dans la salle de douche.
Deux autres cabines doubles sont prévues à bâbord, chacune avec son cabinet de toilette et sa douche séparée. Les propriétaires peuvent faire aménager en option un espace utilitaire à l'avant du bateau. Cet espace polyvalent peut être utilisé, selon les besoins, comme penderie, espace de rangement pour les longs voyages ou comme bureau de bord ; des adaptations structurelles correspondantes sont possibles.
Leopard mise également de plus en plus sur la durabilité en matière de motorisation et propose, en plus des moteurs diesel standard, un système hybride composé de deux moteurs électriques et d'un générateur comme source d'électricité. Le système "Smart Electric" provient du fabricant français Joool, qui fournit également Fountaine Pajot. Le bateau de test est également équipé de cette variante de propulsion. Lors du test de YACHT dans le sud de la France, le système a toutefois connu des dysfonctionnements et s'est temporairement complètement arrêté. Il n'a donc pas été possible d'essayer la propulsion dans son intégralité.
Avec un prix de base de près de 845 000 euros bruts, le Leopard 46 est relativement cher par rapport à d'autres modèles similaires. Ce prix est toutefois partiellement relativisé par l'équipement de base complet et de haute qualité ainsi que par la construction robuste. Les acheteurs doivent toutefois savoir que ce prix s'entend départ chantier naval en Afrique du Sud. Le transport, aussi bien par cargo que sur sa propre quille, vers l'Europe entraîne des frais supplémentaires d'au moins 45 000 euros.
Pour connaître l'état en 2025 de la définition des prix affichés, voir ici!
Le nouveau Leopard 46 surprend par sa grande diversité d'idées fraîches et de nouvelles façons de penser. Les constructeurs de catamarans en Afrique du Sud ont réfléchi à plusieurs choses pour se démarquer de la concurrence et pour apporter plus de diversité dans l'offre habituellement homogène des catamarans de croisière de cette taille. Au final, tout cela s'accorde aussi très bien.
Concept de trajets équilibré
Cockpit avant spacieux
Construction de qualité
Réactions rapides sur le gouvernail
Un agencement bien pensé au poste de pilotage
Pas de foc auto-vireur disponible
Aménagement intérieur clair et confortable
Descentes séparées dans les cabines
Très petite salle de bain à l'avant
Possibilité de plate-forme de bain abaissable
Composants de haute qualité
Aucune trappe d'évacuation disponible
Sandwich en fibre de verre avec âme en mousse et résine vinylester. Construit par infusion sous vide.
La grand-voile simple et le génois à recouvrement font partie de l'équipement standard. En alternative, un surclassement de performance est disponible avec des voiles laminées et un grand-voile square-top. Le supplément pour cela s'élève à environ 28.000 euros bruts.
Standard : 2 x 45 diesel encastrés de Yanmar (4JH45) avec Saildrive. En option, 2 x 57 CV (supplément : 14.600 euros). Le système hybride avec deux moteurs électriques de 25 kW, des batteries et un générateur coûte environ 197.000 euros supplémentaires.
Robertson and Caine, Le Cap (Afrique du Sud) ; www.robertsonandcaine.com
Leopard Catamarans, Saint-Raphaël (France) ; www.leopardcatamarans.com
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