Une petite assurance vie, un héritage, une épargne assidue ou le versement de prestations génératrices de patrimoine plus la vente de son propre bateau - 40 000 euros ne sont pas une somme inaccessible.
Bien sûr, le navigateur enthousiaste veut investir ses économies dans un nouveau bateau. Mais comment obtenir la meilleure affaire pour son argent ?
Communauté de propriétaires
Si l'on aborde le thème de l'achat d'un bateau d'occasion non pas du point de vue du bateau, c'est-à-dire en se limitant à un modèle précis, mais du point de vue du budget, les possibilités augmentent au carré. En allant très loin, il serait possible d'investir dans une communauté de propriétaires - 40 000 euros deviendraient 80 000 euros si deux parties se partageaient les frais. Pour cela, il est possible d'acheter de grands bateaux. Pourquoi pas ? Nous avons déjà abordé le fonctionnement et les points auxquels les propriétaires doivent faire attention dans YACHT 19/2019.
dériveur, remorque, camping-car
Une autre possibilité serait de combiner un petit bateau comme un Polyvalken ou un Varianta 18 d'occasion avec une remorque et un camping-car. Cela permet d'accéder à de nouvelles zones de navigation et apporte de la flexibilité dans la planification des vacances. Toutefois, il ne s'agit pas d'une véritable navigation de plaisance. Si l'on veut y parvenir, il faut un support flottant adéquat. Et le terme "adéquat" divise les esprits. Pour certains, il doit être le plus grand possible, mais aussi le plus vieux et peut-être pas en parfait état. Bricoler, même pendant les vacances, fait partie du plaisir du bateau. L'autre préfère un bateau plus récent, avec une technique qui fonctionne et une propulsion fiable. Pour cela, il faut faire des concessions au niveau de la taille.
Vieux ou vraiment vieux ?
Ce qui reste, c'est la question du bon moment pour acheter. Un exemple : les anciens Winner 9.50 ont des moteurs refroidis par un seul circuit, les plus récents fonctionnent avec deux circuits de refroidissement ; ces derniers ont, comme on peut s'y attendre, une durée de vie plus longue. Mais si un modèle plus ancien, bien entretenu, plaît et coûte quelques milliers d'euros de moins, l'ancienne machine peut aussi être un avantage. Économiser sur le prix d'achat, mettre l'argent de côté, faire tourner le vieux moteur jusqu'à ce qu'il rende l'âme, puis en installer un nouveau - on est ainsi tranquille pendant longtemps du côté de l'entraînement.
Un bateau plus ancien dont l'électronique d'origine a déjà été remplacée peut être une meilleure offre par rapport à un modèle plus récent dont les composants fonctionnent encore, mais qui a pris de l'âge. Car leur remplacement est inévitable à un moment ou à un autre. Si l'on achète le bateau le plus récent et le plus cher, on paie pour ainsi dire deux fois l'électronique - une fois parce qu'elle fonctionne encore à l'achat et la deuxième fois lorsqu'elle doit être remplacée. Cela montre bien : Le neuf n'est pas toujours automatiquement meilleur.
Critère éliminatoire : la tenue de voile ?
Un autre exemple : Celui qui aime les voyages sportifs aime les bonnes voiles. Un bateau dont les toiles ont été soufflées peut alors être exactement ce qu'il faut : si l'on négocie le prix à la baisse en conséquence et que l'on investit dans une nouvelle garde-robe selon ses propres idées. C'est souvent la meilleure alternative par rapport à des toiles à moitié bonnes qui doivent encore durer quelques années parce que le budget personnel est épuisé.
Ne pas épuiser le budget
Les acheteurs de bateaux d'occasion sont d'ailleurs toujours bien avisés de ne pas épuiser leur propre budget ; il y a toujours quelque chose qui casse. Les bateaux sont souvent restés longtemps à quai. Les batteries sont alors rapidement défectueuses ou le chauffage ne démarre plus. Ou alors, il faut nettoyer le réservoir parce que la peste du diesel s'est installée. Au début, les bateaux d'occasion semblent parfois vouloir tester le nouveau propriétaire pour voir s'il est vraiment sérieux. Il faut donc être prêt financièrement.
Mais il y a aussi des choses que les propriétaires peuvent réparer eux-mêmes, comme des dégâts sur le gelcoat ou un winch défectueux. La plupart des navigateurs devront toutefois laisser d'autres tâches à des professionnels, comme les travaux sur la propulsion, les nouvelles voiles ou la fabrication de la capote et de l'auvent. Il en va de même pour le matériel à l'arrêt, que peu de gens sont capables de presser eux-mêmes.
Substance vs. cosmétique
Celui qui paie pour la bonne substance inchangée du bateau sans trop dépenser pour des périphériques qui devront de toute façon être remplacés un jour, fait le bon choix. Ceux qui ont le temps et l'argent pour le faire achètent un bateau en bon état, mais qui donne déjà l'impression d'être un peu usé par le temps. Les pièces à remplacer sont alors remplacées, un peu de travail personnel est ajouté et on obtient un bateau quasiment neuf à un prix raisonnable.
Nous présentons ici des candidats dans la fourchette des 40.000 euros. Il s'agit de cinq bateaux assez différents, afin d'illustrer un peu l'éventail des possibilités. Vous y trouverez peut-être le bateau qui vous convient. La première partie est consacrée à l'intérieur.
Le vaisseau spatial : le Bavaria 30
Depuis 2006, le Cruiser 30 testé a fonctionné en charter, en moyenne 20 semaines par an. Le testeur s'attend donc à un intérieur pour le moins usé. Mais ce n'est pas le cas. Bon, l'escalier de la descente a souffert, mais c'est une question de quelques heures de ponceuse excentrique, de vernis et de pinceau.
Le placage sur les parties en bois, souvent décrié comme trop fin, s'est parfaitement maintenu, on ne voit presque pas de rayures ou même de trous. Le plancher est lui aussi en bon état, c'est souvent là que l'on voit en premier des traces d'usure inesthétiques. Mais le Bavaria n'a certainement pas eu une vie facile, comme on le verra dans la prochaine partie avec le layout du pont très abîmé.
Sur le plan ergonomique, le modèle franconien ne présente pratiquement aucune faiblesse. Toutes les couchettes sont longues et suffisamment larges à hauteur du matelas. Probablement en raison du franc-bord élevé, une barre de stabilisation court de l'avant vers l'arrière des deux côtés du bateau. La plupart du temps, on ne le remarque pas ; à l'avant, il est camouflé des deux côtés en étagère. Malheureusement, à hauteur d'épaule, il prend une grande partie de la largeur autrement généreuse de 1,75 mètre ; au final, il ne reste qu'environ 1,20 mètre entre les étagères, ce qui est juste.
Mais il y a de la place pour un vrai GPS, la cuisine et la salle d'eau sont également généreuses en comparaison. Les hauteurs debout d'environ 1,80 mètre sont suffisantes. Beaucoup de bateaux !
Le manque de clarté : Dehler 31 TOP
Moderne n'est pas toujours meilleur. Au début des années 90, Dehler lance le TOP, une évolution du célèbre Duette 94, qui deviendra plus tard le Dehler 31. La barre franche est remplacée sur demande par une roue, et sous le pont, les surfaces blanches dominent le tableau.
Les pièces thermoformées en ABS sont très prisées chez Dehler. Elles sont peu coûteuses à fabriquer et relativement légères. Le chantier naval les utilise pour le plancher et le plafond, ainsi que pour les surfaces blanches de la cuisine et de la navigation. Le salon, quant à lui, a été conçu pour être confortable et a été plaqué en acajou. Le résultat : un mélange sauvage qui, vu d'aujourd'hui, semble très agité.
Les dimensions extérieures moins généreuses que celles du Bavaria font que l'espace est restreint. On ne peut pas s'asseoir sur la couchette, ni à l'avant ni à l'arrière, par exemple pour s'habiller. Le revêtement du plafond à l'arrière, une sorte de substitut du velours, a absorbé beaucoup de saletés au fil du temps, ce qui est inesthétique. À l'avant, la couchette se prolonge jusqu'à l'avant. Les 2,30 mètres de longueur ne sont donc pas utilisables.
La hauteur debout dans le salon est de 1,83 mètre, ce qui est normal, mais diminue vers l'avant. Les toilettes sont tout à fait correctes. La hauteur debout dans la salle d'eau est de 1,71 mètre. Les couchettes du salon sont bien utilisables, grâce aux coussins de dossier rabattables. Si tu veux un Dehler, cherche plutôt un Duetta 94.
La plus maniable : Dufour 30
C'est peut-être parce que le Dufour 30 était le plus petit candidat du test et qu'il a donc bénéficié d'une sorte de protection pour les chiots - mais il a tout de suite plu à tous les testeurs. Mais c'est peut-être aussi parce qu'elle ne soulève pas de questions ; on monte à bord et on se sent tout de suite à l'aise.
Le vaisseau est clairement structuré et sa finition est soignée. On cherche en vain des solutions bizarres. Tout semble très simple, mais complet, presque trop propre. Les boiseries sont propres, mais les rangements dans le salon n'ont pas d'abattants ou de portes.
Il est possible de ranger des objets sous les bancs du salon et à l'arrière dans la chambre ainsi que dans la cuisine.
On a le sentiment que Dufour voulait construire un vrai yacht de neuf mètres de long, quel qu'en soit le prix. Les centimètres ont donc été négociés partout. Le plancher du salon a été abaissé de quelques centimètres derrière la structure de la quille, ce qui permet d'avoir au moins 1,78 mètre de hauteur intérieure ; ailleurs, c'est moins.
La couchette intérieure arrière est trop courte, la tête repose pratiquement sur le saildrive. C'est dommage, car elle aurait pu être avancée de 15 centimètres, ce qui aurait permis d'avoir deux couchettes bien utilisables. Il ne faut pas être trop grand pour le Dufour. Mais sa facilité d'accès en fait un bateau parfait pour les débutants, même à la voile.
La polyvalente : Winner 9.50
On se sent bien sous le pont du Winner, qui est clair, spacieux et offre de bonnes places assises. Le regard se promène sur le bois bien travaillé. C'est au-dessus de la porte du pont avant qu'il est le plus rond. Les premiers modèles avaient une ouverture à angle droit ; des fissures se formaient parfois sous le poids du gréement, l'arrondi transmet mieux les forces.
A propos de l'introduction : Le cadre en acier galvanisé est presque invisible. Il a disparu sous une épaisse couche de topcoat. Il faut néanmoins faire attention aux fissures. Si un point de rouille apparaît quelque part, il faut absolument inspecter la soudure de la quille de l'extérieur. Si elle est intacte et que la zone de rouille ne présente pas de fissures, il suffit généralement de poncer la rouille et d'appliquer un vernis au zinc. Dans le cas contraire, il convient de faire appel à un expert.
La particularité du Winner est sa chambre arrière ouverte. Elle libère de l'espace à bord, car une cloison avec porte n'est plus nécessaire. L'accès à la couchette se fait par le coin navigation, ce qui permet d'agrandir la cuisine.
La petite salle d'eau se trouve à l'avant, elle sépare le salon de l'avant du bateau - idéal pour les familles avec enfants, ceux-ci peuvent dormir tranquillement le soir à l'avant pendant que les grands sont encore assis dans le salon.
C'est aussi là que l'un des deux skippers voudra dormir : 1,34 m de largeur à l'arrière ne suffisent pas pour un sommeil réparateur à deux.
La plus sportive : X-342
Qu'est-ce qu'un mètre de long peut bien faire. En effet, bien que le 342 soit une représentante plutôt sportive de sa catégorie, ce qui ne plaide généralement pas en faveur de miracles d'espace sous le pont, le salon fait plaisir à voir grâce à son aspect aéré.
De grandes fenêtres y contribuent bien sûr, tout comme le revêtement clair du plafond - mais aussi 1,20 mètre de plus en longueur que la Bavaria, à largeur égale.
Le constructeur Niels Jeppesen a investi cette longueur supplémentaire surtout dans les couchettes. C'est une bonne chose en soi, mais cela ne sert à rien si la largeur diminue tellement vers la proue qu'on ne peut pas y mettre deux paires de pieds.
C'est mieux dans la couchette arrière, même si elle aussi se rétrécit à 93 centimètres de large.
Le mât traversant assure l'humidité dans la cale, le petit marais est donc un détail bienvenu.
Il en va de même pour l'armoire à huile derrière la salle d'eau, qui débouche elle aussi dans la cale. C'est également là que se trouve le Strongback, qui reçoit les boulons de quille. Il faut absolument vérifier que la liaison avec la coque est intacte et qu'il n'y a pas de traces de rouille.
L'intérieur se montre en bon état, un peu d'entretien ici et là, et tout s'ajuste à nouveau. Les coussins sont fichus. Les housses et les mousses doivent être mises au rebut. En les remplaçant, le X paraît tout de suite plus frais - et c'est un yacht passionnant.
Conclusion : bien à l'intérieur
Sous le pont, aucun des navires n'est vraiment à la hauteur. Les différences sont toutefois bien visibles.
Si l'on ne considère que l'espace intérieur, il y a un gagnant : le Bavaria 30 a tout bon. Les dimensions des couchettes, la hauteur debout, la luminosité, les possibilités d'aération - tout est au top de la comparaison.
Le seul point négatif est le veinage irrégulier des surfaces en bois, en particulier sur les portes des placards. Mais c'est une question de goût.
Il en va de même pour le mélange de couleurs sur le Dehler. De nombreux propriétaires apprécient la zone claire de la descente et se réjouissent de l'acajou foncé dans le salon.
Le Winner est plus lumineux, plus homogène. C'est le seul à avoir une répartition différente : salle d'eau à l'avant, chambre arrière ouverte à tribord. Cela donne de l'air et une sensation d'espace, mais n'offre guère d'intimité.
Le Dufour est quasiment le Bavaria en miniature : tout est un peu plus court et plus bas, mais la solution est tout aussi concluante. Le X342 profite d'un mètre de plus de longueur de coque ; tout est parfait sous le pont. La qualité de l'aménagement intérieur était très élevée chez tous les participants.