Jill Grigoleit
· 24.06.2025
En août 2024, la direction du parc national de la Maddalena avait Interdiction de passer la nuit au mouillage dans toutes les baies et introduit des sanctions draconiennes. Un coup dur pour cette zone de mouillage très appréciée à la pointe nord-est de la Sardaigne. Le parc national des Maddalenas comprend pratiquement toutes les îles, grandes et petites, de la pointe nord-est de la Sardaigne : La Maddalena, Caprerea, Santo Stefano, Spargi, Budelli, Razzoli, St. Maria et quelques autres.
Par l'arrêté n° 1 du 6 août 2024 relatif aux "dispositions générales de sauvegarde et de protection des habitats et des fonds marins [...] dans le parc national", l'administration du parc avait sanctionné le mouillage entre 21 heures et 8 heures. Les équipages devaient payer à partir de 596 euros s'ils étaient trouvés au mouillage pendant l'heure d'interdiction. L'interdiction de mouiller a été justifiée par la protection de l'herbier de posidonie dans le parc national. On sait depuis des années que les ancres des yachts endommagent fortement les herbiers. C'est pourquoi il est interdit depuis longtemps - dans toute l'UE - de jeter l'ancre au-dessus de celles-ci. Il n'est toutefois pas certain que les herbiers soient moins menacés le jour que la nuit. Il serait probablement plus judicieux d'augmenter le nombre de bouées du parc national.
Dans les semaines qui ont suivi la promulgation du décret sur les parcs, les entreprises de location ont tiré la sonnette d'alarme. L'impact de l'interdiction se serait déjà fait sentir sur le volume des réservations. "Conséquence directe de cette réglementation, de nombreux clients optent pour des destinations de navigation alternatives, qui offrent plus de flexibilité et permettent de passer la nuit au mouillage. Nous observons déjà une baisse sensible des réservations pour la saison 2025 pour les bateaux qui naviguent dans cette région. Si cette tendance se poursuit, cela entraînera inévitablement une perte de revenus considérable pour toutes les entreprises concernées", a écrit l'association allemande des entreprises de location de yachts (Vereinigung Deutscher Yacht-Charterunternehmen e.V.) dans un communiqué publié après l'annonce de l'interdiction. En collaboration avec la VDC et l'association des plaisanciers du nord-est de la Sardaigne, Boomerang Yachting avait lancé une initiative et déposé une plainte contre l'interdiction. Le 18.06.2025, la décision a été prise en faveur des plaignants. Du moins pour le moment. L'ordonnance de référé suspend le règlement jusqu'à l'audience principale du 28.01.2026. D'ici là, il sera à nouveau possible de jeter l'ancre pendant la nuit dans toutes les zones du parc et dans les zones autorisées par les règles de mouillage, que ce soit avec ou sans utilisation de bouées d'amarrage.
Les initiateurs de la plainte "comprennent parfaitement l'importance des mesures de protection de l'environnement". Mais les restrictions auraient un impact négatif considérable sur l'attractivité de La Maddalena pour le tourisme à la voile - un facteur économique important pour la région. En outre, ils se demandent si une interdiction sélective des mouillages de nuit est réellement bénéfique pour la protection de l'environnement.
Lisez aussi notre Yachtwoche sur le sujet :
Dans la motivation de la suspension de l'ordonnance, le tribunal administratif suit également l'avis des requérants selon lequel les règles ne servent pas les objectifs de protection de l'environnement. Au contraire, le règlement favoriserait les compagnies maritimes de La Maddalena au détriment de toutes les autres, qui se verraient interdire le mouillage nocturne. En effet, alors que l'article 1er du règlement attaqué interdisait le mouillage dans tout l'archipel de 21 heures à 8 heures du matin, un second article limitait cette interdiction : elle ne devait pas s'appliquer aux "embarcations de plaisance appartenant à des plaisanciers résidant dans la commune de La Maddalena ou appartenant à des entreprises ayant leur siège dans la commune de La Maddalena depuis au moins cinq ans à compter de la date d'approbation du présent règlement".
Selon le VDC, les sociétés d'affrètement souhaitent entamer un dialogue avec l'administration régionale afin de discuter des solutions ou des mesures correctives possibles pour trouver un équilibre entre la protection de l'environnement et les besoins économiques du secteur local de l'affrètement.