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Nous nous approchons de l'entrée de Bonifacio : d'abord, on ne voit pas du tout l'étroite brèche dans la roche abrupte pendant longtemps, puis on s'enfonce entre les rochers gris clair qui se dressent verticalement. Nous le savons par expérience : Le port au bout d'une baie presque en forme de créneau est plein, il faut s'annoncer par radio. Mais à peine le temps d'utiliser l'appareil que j'entends déjà les refus des yachts devant nous : tout est occupé.
Et puis l'entrée de Bonifacio : d'abord, on ne voit pas du tout l'étroite brèche dans la roche abrupte pendant longtemps, puis on s'enfile entre les rochers gris clair qui se dressent verticalement. Nous le savons par expérience : Le port au bout d'une baie presque en forme de créneau est plein, il faut s'annoncer par radio. Mais à peine installé sur l'appareil, j'entends déjà les refus des yachts devant nous : tout est occupé.
Il aurait fallu réserver un jour avant. Les premiers sortent déjà à la vapeur. Mais nous tentons notre chance dans la calanque de la Catena. Une calanque abrupte qui part à angle droit de la calanque principale vers le nord. Dans cette calanque, la capitainerie a installé des lignes de balisage sur des anneaux dans la roche. Tout est très étroit, le mistral souffle en rafales dans le coin, en travers des places d'amarrage. Une seule place, tout au fond, semble encore convenir. Il nous faut deux tentatives, puis l'équipage de l'annexe passe avec la ligne de poupe, la fixe dans le rocher et les voisins allemands de la place d'amarrage aident à passer la ligne de muraille pour la proue. Malgré le propulseur d'étrave, celle-ci est si vite repoussée que seul un enfoncement énergique dans la ligne de poupe au vent permet de maintenir le yacht contre le vent jusqu'à ce que la ligne d'amarrage soit fixée à la proue. Ouf ! Cette manœuvre exigeante est suivie d'un remerciement corse : une bière à la châtaigne pour les voisins - et pour nous. "Vous êtes les troisièmes à avoir tenté l'expérience, les autres sont tous partis après plusieurs tentatives infructueuses", racontent-ils en souriant.
Ah, la journée de navigation se termine donc doublement bien. Le soir, nous nous rendons dans le port de la ville en annexe, un semi-submersible grâce à quatre hommes. Les méga-yachts côtoient les méga-yachts, un spectacle de richesse. En remontant le chemin escarpé vers la ville, on se retrouve déjà dans la magnifique vieille ville tortueuse de Bonifacio. De jolis bars, cafés, restaurants, entrecoupés de petites boutiques.
La vieille ville a toujours été une forteresse convoitée et disputée en Méditerranée. Perchée sur le rocher, elle était difficile à prendre et souvent assiégée. C'est pourquoi les fondateurs avaient déjà construit un système d'approvisionnement ingénieux pour l'eau potable rare : lors de la construction des maisons, de grandes citernes étaient aménagées en dessous, qui récupéraient l'eau de pluie des toits grâce à un système ingénieux de tuyaux et de mini-aquifuits, permettant ainsi de résister à de longs sièges, même en été.
Les ruelles étroites offrent de l'ombre. Le village est un petit bijou et l'approche spectaculaire est une expérience. Nous terminons cette journée parfaite dans une institution de la restauration corse : U Castille" (Réserver ! Tél. : +33/495/730499) propose une cuisine corse originale et de qualité, du sanglier aux meilleurs plats de poisson. Ceux qui parviennent à décrocher une place avec vue sur la mer sont pratiquement assis dans la falaise avec vue sur la mer.
Sur le chemin du retour nocturne vers le port, la vue en contrebas de la forteresse est récompensée par un spectacle : illuminés de toutes les couleurs, les méga-yachts et leurs lumières se trouvent au pied de la montagne. Encore un spectacle. Et le premier matin en France commence vraiment de manière francophile : croissants fins et tendres, baguettes croustillantes du boulanger, café au lait sur la jetée. L'autre côté, français, du détroit de Bonifacio. Le meilleur du savoir-vivre, il faut l'aimer.
Comme le mistral n'a fait que souffler hier et qu'il devrait vraiment se déchaîner cet après-midi, nous décidons de prendre les devants : contourner le cap sud de la Corse en remontant la côte est de l'île sous le vent, avec le mistral dans le dos, pour rejoindre la deuxième ville insulaire du sud, Porto-Vecchio. Pas de vagues, moitié moins de vent, de nombreux mouillages sur le chemin. Ça a l'air bien. Et c'est ce qui se passe : le Dufour prend des ailes et, avec un vent de plus en plus fort, nous parcourons les dix miles qui nous séparent du Cap. Le plaisir de naviguer à l'état pur.
Mais au lieu de passer, nous sommes attirés par l'une des plus belles baies de mouillage de Corse : Rondinara. Une baie en forme de demi-cercle, parfaitement protégée par le mistral, avec un super bar de plage, du sable très fin et beaucoup de place pour jeter l'ancre et se baigner. Nous ne pouvons pas résister. Encore un de ces spots impeccables. La zone a vraiment une destination de choix tous les cinq miles. À peine le bateau est-il à l'ancre que Marc, un autre navigateur, balaie la baie avec son kite, nous regardons, le risotto mijote déjà sous le pont. Ensuite, café gourmand (laissez-vous surprendre ...) et Sundowner au bar de la plage. Combien de jours de navigation aussi parfaits vont-ils encore se succéder ?
Le lendemain, le trajet jusqu'à Porto-Vecchio n'est plus qu'un saut de puce. C'est à nouveau une ville d'une beauté unique, perchée sur un versant de montagne verdoyant, avec les hautes montagnes corses en arrière-plan. Tout est un peu plus petit et plus tranquille qu'à Bonifacio, mais pas moins beau. Ici, une façade envahie par la vigne sauvage, l'église du village avec des ornements originaux uniquement peints au plafond - on trouve toujours un petit point fort.
Si vous voulez acheter la spécialité corse, la saucisse de sanglier, ou les fameux fromages de brebis épicés, vous êtes au bon endroit. Avec les fameux couteaux de poche corses, magnifiquement travaillés, on peut aussi découper le tout le soir dans le cockpit, comme il se doit. De plus, il y a une vraie marina avec beaucoup de place, sans devoir se faire trop de soucis pour les réservations. Jusqu'à Porto-Vecchio, les équipages sont nettement moins nombreux.
On n'a pas du tout envie de partir, mais la semaine est courte, alors on rentre en Italie, car le mistral doit se calmer demain. Et à nouveau ces criques douloureusement belles. Cette fois-ci, sur le côté nord-est de Maddalena, la Cala Garibaldi, avec le Club Med abandonné en haut de la crête. Un petit bois borde la plage sur la rive, les bateaux sont ancrés dans un étroit canal. Une atmosphère calme et paisible plane sur la baie. Il y en a tant, et dans tant d'entre elles, on peut littéralement se perdre, en harmonie avec la chaleur du jour, la baignade et l'eau turquoise.
Idéal pour la nuit, magnifique, mais nous voulons terminer par Cala Gavetta, le port principal de l'île de la Maddalena, qui fait partie intégrante d'une croisière dans la région. Il est trop bien situé entre les maisons aux couleurs pastel. Autour du bassin très fréquenté (il vaut mieux réserver le matin, tél. : +39/0789/790624), des bars et des restaurants confortables. Et surtout le meilleur glacier de l'île, la gelateria "La Finestrella", dont la vendeuse est une vieille dame au foulard rouge vif. Ensuite, du poisson fraîchement pêché et, bien sûr, du Vermentino, le fameux vin blanc sec de Sardaigne. Un détour par la meilleure boutique de spécialités gastronomiques de l'île, "Miro dal 1891", dans la Via Italia, est également incontournable lors de la cinquième croisière.
Des jambons nobles sont suspendus au plafond comme à la parade, on y trouve du pain sarde, le pane carasau, de la mortadelle sensationnelle et tout ce que les Européens du Nord aiment dans la cuisine italienne. Celui qui sort d'ici sans avoir ramené un petit quelque chose pour ceux qui sont restés à la maison ne peut pas être aidé. L'Italie comme dans un livre d'images.
Le soir, nous nous retrouvons donc heureux au restaurant. Soudain, devant nos tables, une procession d'église et sa chapelle se dirigent vers le port. Là, ils s'arrêtent devant un magnifique bateau en bois dans le style des anciens bateaux de pêche latins sardes, le "Leonidas". Le pope monte à bord, invoque le Seigneur en chantant et bénit dignement le bateau et les deux membres de l'équipage, chante à pleins poumons quelques cantiques dans le plus beau latin, et le cortège de fidèles continue son chemin.
Qu'est-ce que c'était ? C'est ce que nous voulons savoir du skipper. Celui-ci est un jeune constructeur de bateaux qui a construit lui-même le bateau en bois d'un peu plus de 13 mètres de long il y a quelques années et qui le loue et le skiffe aujourd'hui comme bateau d'excursion à la journée. "Le prêtre nous bénit chaque année après la procession, afin que nous puissions toujours retrouver le port en toute sécurité". Ah, l'Italie, on ne peut que l'aimer. Tout comme la France. C'est bien de pouvoir vivre le meilleur de deux mondes en une semaine.
Arrivée : Vols vers Olbia depuis de nombreux aéroports de départ allemands. Prix selon la saison à partir d'environ 350-400 euros. Transfert à la base charter de Marina dell'Isola en 30 minutes environ. Il est préférable de réserver via la base, le samedi en saison, les taxis sont parfois difficiles à obtenir à court terme.
Charte : Nous sommes partis avec un Dufour 38 de huit ans d'âge de la société de location allemande Sun Charter. Le bateau était techniquement impeccable. La flotte est un mélange de Bavaria, Sun Odyssey, Dufour et quelques catamarans de Lagoon et Nautitech. Un Bavaria 37 de deux ans d'âge coûte 2.970 euros pour une réservation avant la fin de l'année avec une remise de 20 pour cent pour les réservations anticipées en juin. La base de Marina dell'-Isola est un magnifique complexe situé dans une baie tranquille, avec un café, une plage, un lieu de baignade et des restaurants à proximité. Probablement la plus belle station de la région ! Réservable auprès de : Sun Charter, www.suncharter.de08171/29905 ou info@suncharter.de
Le commissariat : Dans la zone de navigation, il y a de nombreux bas-fonds et rochers dont il faut absolument tenir compte. Les équipages s'échouent régulièrement, surtout sous pilote automatique ou lors de brèves incursions dans la baie suivante. Notre Bavaria 46, qui avait été réservé il y a une semaine, a dû être remis en chantier juste avant notre départ ! Une planification minutieuse et un travail de cartographie/traçage sont donc indispensables. Il faut tenir compte des parcs nationaux des îles de la Maddalena du côté italien. (lamaddalenapark.it) et celui des Lavezzias en français. Avant de naviguer dans le parc italien, les équipages doivent s'enregistrer en ligne pour la durée de la croisière et payer la taxe du parc national. La région est strictement zonée, la carte est disponible en téléchargement, des interdictions de mouillage et de navigation sont parfois en vigueur. Important : dans la plupart des zones, il faut respecter une distance de 300 mètres par rapport à la rive, il est interdit de poser des amarres ou autres, et des contrôles sont également effectués. Ici, comme dans les lavezzi français, il est strictement interdit de jeter l'ancre sur les algues !
Vent et météo : Entre la Corse et la Sardaigne, le détroit de Bonifacio forme un goulet qui, par vent fort du nord-ouest à l'ouest ou à l'est, constitue une buse de vent. Si le mistral menace, il souffle rapidement avec 6 à 8 Beaufort et la mer est donc grosse. Dans ce cas, la route vers Bonifacio n'est pas recommandée. Les meilleures prévisions de mistral sont fournies par le service météorologique français meteofrance.com.
Ports et mouillages : Sur la côte de la Sardaigne, diverses grandes marinas avec de bonnes places et de bons services. La plupart des équipages restent toutefois dans les îles. Là, La Maddalena avec Cala Gaveta et le ponton flottant Marina Cala Mangiavolpe constituent une bonne escale. Dans le sud de la Corse, Bonifacio et Porto-Vecchio. Le choix de baies est gigantesque, on trouve presque toujours une place. Souvent, il y a aussi des bouées payantes, des caissiers font le tour avec le semi-rigide.
Littérature & cartes marines : Klaus-Jürgen Röhring : Corse, Sardaigne Elbe, Delius Klasing, 39,90 Euro. ISBN : 978-3-667-12585-9