YACHT-Redaktion
· 31.05.2024
Une dernière nuit avant le départ, nous sommes amarrés à Port-Louis, en face de Lorient. C'est ici qu'il y a trois siècles, les navires marchands de la Compagnie française des Indes orientales arrivaient pour décharger les soies les plus fines, les épices précieuses et les bois précieux des Indes et des Moluques. Quand ils arrivaient. Environ un quart des navires partis de Port-Louis un an plus tôt ne sont jamais revenus. Ils ont coulé dans la tempête, se sont échoués sur des rochers en raison d'une navigation imprécise, ont été capturés par des pirates.
Certains ont même échoué le tout dernier jour, alors que le port d'attache était déjà presque en vue. Ils se sont perdus dans les eaux de la Bretagne, riches en courants et parsemées de hauts-fonds. La plupart du temps, ils tentaient d'aborder Port-Louis malgré le brouillard ou la tempête de terre. Qui pourrait leur reprocher d'aspirer, après des mois de privation en mer, à s'amarrer enfin dans un port familier ?
Avec notre Hallberg-Rassy 39 "Gwenavel", nous voulons aller voir de plus près cette côte imposante de l'ouest de la Bretagne, en particulier la région de la Pointe du Raz, également appelée "Cap Horn d'Europe". Il se trouve à environ 30 miles nautiques au sud-ouest de Brest, ce qui constitue l'examen final de navigation à marée pour tous les apprentis navigateurs bretons. "Cap Horn" parce qu'il n'a rien à envier à la pointe sud de l'Amérique en termes de décor rocheux imposant, de fréquence des brumes et des tempêtes ainsi que de puissants courants de marée.
Notre première journée ne doit nous mener qu'à l'île de Groix, située à quatre miles de la côte. Mais il ne faut pas croire qu'il est possible d'y naviguer en un clin d'œil ! En période de vives eaux, il y a jusqu'à quatre nœuds de courant sous la citadelle de Port-Louis, à la sortie sud de la profonde baie de Lorient. Il est donc conseillé de ne pas essayer de partir à marée haute. D'ailleurs, les tableaux de marées et les atlas de courants seront notre pain quotidien dans les prochains jours. Il s'agit avant tout d'éviter les vents contraires dans les passages à fort courant. Dans ce cas, une mer déchaînée se forme sur certaines parties de la côte.
Port Tudy, le port pittoresque de la petite île rocheuse de Groix, est encore assez fréquenté à la fin de l'été. Sur les trois courts pontons flottants, toutes les places sont occupées. Nous attrapons encore une bouée de mouillage libre dans l'avant-port, si bien que la sortie à terre commence par le gonflage de l'annexe. Chez "Ty Beudeff", le charmant, bien qu'un peu délabré, bar culte des plaisanciers, il n'y a pas que les gens de la mer de l'île qui se retrouvent pour boire une bière le soir. On le trouve en remontant vers le centre du village.
Nous interpellons le patron sur le thon qui orne la flèche du clocher. Alain, petit-fils du fondateur du bar, raconte volontiers comment, il y a plus d'un siècle, à l'apogée de la pêche au thon, des centaines de "thoniers" en bois débarquaient chaque jour leurs prises à la fin de l'été, ici à Groix. Cela permettait non seulement de subvenir aux besoins de la population de l'île, mais aussi de créer une certaine prospérité temporaire grâce à la revente. Aujourd'hui, les familles de l'île sont entretenues par leurs pères, leurs fils et leurs filles qui gagnent leur salaire dans la marine ou la navigation commerciale.
Le lendemain matin, il faut se lever tôt. Nous voulons profiter du courant descendant vers le nord-ouest pour parcourir 30 milles dans la journée jusqu'à l'archipel le plus proche, les Îles de Glénan. Mais à l'arrière de la dépression d'hier, un fort vent de nord-ouest nous souffle sur le nez. Bien sûr, la Pointe du Raz n'est donnée à personne ! Et c'est ainsi que les 30 milles de route directe se transforment en une croisière sportive d'environ 50 milles par 6 Beaufort. En eau libre, ce n'est pas un problème, le courant de marée est ici assez faible, avec seulement un nœud environ.
Après la pluie d'hier, tombée d'un stratus gris pâle, nous profitons aujourd'hui de la couverture nuageuse qui se déchire de plus en plus. L'après-midi, nous pouvons enfin apercevoir à l'horizon le phare de Penfret, la plus orientale des îles Glénan. Sous le vent de l'archipel, l'état de la mer diminue de minute en minute et nous hissons enfin la grand-voile et la voile d'avant après une journée de navigation éprouvante. Au moteur, nous nous aventurons dans le labyrinthe de bancs de sable et de rochers qui s'offre à nous.
En regardant la carte marine des Glénans, on se dit spontanément : "Impossible d'y naviguer avec un voilier ayant un tirant d'eau de deux mètres". En effet, la carte indique parfois entre les îles des profondeurs d'eau de seulement un demi-mètre. Mais nous ne sommes pas en Méditerranée, mais dans l'Atlantique, avec un coefficient de marée ici énorme. Dans l'archipel des Glénan, la variation du niveau d'eau entre la marée haute et la marée basse peut atteindre six mètres en période de vives eaux ! Même en période de morte-eau, la différence est encore de deux mètres.
Mais même s'il y a suffisamment d'eau, ce n'est toujours pas facile : entre les sept îlots qui émergent en permanence de l'eau se trouvent des centaines de petits et minuscules rochers qui, selon le niveau de la marée, sont parfois visibles, parfois juste sous la surface de l'eau, à l'affût d'une proie.
Trois des îles sont occupées pendant le semestre d'été par les élèves de l'École de Voile des Glénan. Seule une île est habitée presque toute l'année par une poignée de Bretons résistants aux intempéries. Grâce aux romans du "Commissaire Dupin", de nombreux non-voileurs connaissent désormais les îles mystiques des Glénan et leurs protagonistes énigmatiques.
De Groix, nous avons ramené quatre baguettes, trois douzaines d'huîtres, du beurre salé, du fromage et quelques bouteilles de muscadet. Il n'y a pas d'épicerie pour se ravitailler sur l'archipel des Glénan. Nous passons donc la soirée au mouillage au milieu de l'archipel, avec vue sur le Fort Cigogne, une ancienne forteresse de pirates.
Mais avant d'aller nous coucher, nous devons encore faire des calculs : Demain, il y aura d'abord 20 miles nautiques vers l'ouest jusqu'à la pointe de Penmarc'h, avant d'entamer les 35 miles vers le nord-ouest jusqu'au "Raz". C'est ainsi que les locaux appellent le fameux passage, large de deux milles seulement, entre la Pointe du Raz et l'île de Sein, balayée par les tempêtes. "Raz" est un mot celte qui signifie "passage à fort courant et dangereux devant un cap".
Avant l'apparition de bulletins météo fiables, de radars et d'atlas des courants, le "raz de Sein" faisait régulièrement payer son tribut aux navigateurs. Les plus anciens pêcheurs bretons citent encore parfois le dicton "Qui voit Sein, voit sa fin" - "Qui voit (l'île) Sein, voit sa fin". Concrètement, cela signifiait qu'il y a cent ans, celui qui s'approchait de la côte avec un voilier par vent fort de terre, avec une mauvaise visibilité, une position imprécise et sans moteur auxiliaire, n'avait que peu de chances d'arriver sain et sauf à un port sûr.
Les 55 milles jusqu'au Raz nous semblent un peu longs pour le lendemain. Il ne sera pas possible de prévoir avec suffisamment de précision le moment où nous y arriverons, avec un vent toujours de nord-ouest. Mais c'est absolument nécessaire pour éviter de se retrouver dans une situation de vent contre courant. Le passage ne peut se faire qu'avec un courant de marée adéquat. Alors que faire ?
Le petit port de pêche d'Audierne n'est qu'à une dizaine de miles à l'est de la Pointe du Raz. Cependant, son accès dépend également de la marée. Des bancs de sable à l'entrée du port bloquent le passage à marée basse. Une entrée sûre n'est possible qu'à partir de la moitié de la marée. L'alternative serait de jeter l'ancre à l'ouest des bancs de sable. Mais dans ce cas, il faudrait que le vent continue à souffler de terre. Les prévisions météorologiques nous donnent de l'espoir à ce sujet.
En effet, Éole et Poséidon se montrent de bonne humeur le lendemain matin et nous pouvons, d'un long coup de barre à l'ouest-sud-ouest, laisser la pointe de Penmarc'h et ses deux puissants phares à tribord. Mieux encore : vers midi, le vent tourne à l'ouest, de sorte que nous n'avons pas besoin de croiser sur la route d'Audierne. La meilleure voile de l'Atlantique. Nous nous approchons de la Pointe du Raz à plus de six nœuds sous un ciel de cumulus bleu et blanc.
La tentation est grande de mettre l'étrave dans le fameux passage dès ce soir. Mais il suffit de jeter un coup d'œil à l'atlas des courants et au calendrier des marées pour redescendre rapidement sur terre. Ce n'est pas possible aujourd'hui. Alors, jeter l'ancre à Sainte-Evette ? La nuit, avec le vent d'ouest qui souffle désormais, cela deviendrait une folle roulade. Alors, direction Audierne ? Certes, il reste encore 20 miles nautiques jusqu'à là-bas. Mais avec nos six nœuds de vitesse, on pourrait y arriver à temps. Nous essayons !
Qui ose gagne - nous passons la tête de môle d'Audierne vers 19h30 avec encore un bon mètre d'eau sous la quille. Contre le courant de marée descendante, nous nous dirigeons vers le port au moteur, à près de trois nœuds par rapport au fond. Heureusement, la houle a diminué et nous ne craignons pas de nous échouer dans un creux de vague. Nous nous amarrons le long d'un bateau de pêche, puis nous allons au restaurant du port pour déguster une sole et quelques verres de Sancerre. À la veille de la traversée du Raz de Sein, tant attendue et tant redoutée, on pourrait imaginer pire comme dernier repas.
Après le dîner, on fait les comptes pour le point culminant de la croisière : demain, il y a environ dix milles jusqu'au Raz. Nous serions donc directement devant l'approche sud après environ deux heures. La marée basse est prévue vers 11h30. Cela signifie que nous devons être au-dessus des bancs de sable de la sortie du port d'Audierne au plus tard à la moitié de la marée basse, vers 8h30. La marée basse s'installera ensuite encore trois heures dans le Raz de Sein, du nord au sud, avant que l'eau ne soit calme pendant environ une demi-heure. Ensuite, le courant de marée poussera vers le nord, d'abord à trois ou quatre nœuds, puis à cinq ou six nœuds.
Il en résulte qu'après avoir passé les bancs de sable d'Audierne, nous arriverions environ une heure trop tôt à l'approche du Raz. En d'autres termes, nous aurions une heure de réserve. Que veut le navigateur de plus !
La question essentielle reste cependant posée : Quelle sera la situation dans le Raz ? Si nous voulons utiliser le courant de marée, il y a un vent de nord-ouest de 5 Beaufort, ce qui se traduit par des brisants de deux mètres de haut à environ cinq nœuds de courant. Mais l'alternative consiste à naviguer vers le nord à contre-courant de la marée basse, environ une heure avant l'étale, avec seulement deux nœuds sur le fond. La mer sera alors relativement calme, car le vent aura à peu près la même direction que le courant.
Notre décision : mieux vaut naviguer dans la direction souhaitée à seulement deux nœuds et par mer relativement calme que de risquer une chevauchée sauvage dans un chaudron de sorcière avec onze nœuds de vitesse sur le fond. Mais le temps sera-t-il suffisant pour franchir le passage du Raz, long d'environ deux milles, contre la marée basse ? Cela risque d'être à nouveau très court.
Heureusement, il existe une troisième alternative : au lieu de traverser tout le passage du raz en une seule fois, on pourrait changer de cap vers l'ouest à mi-chemin. Là, il y a une approche vers l'île de Sein, qui se trouve à environ deux milles à l'ouest du milieu du raz de Sein. Là, plus près de l'île, le courant de marée est nettement plus faible.
Les conditions générales sont en tout cas excellentes : bonne visibilité, vent moyennement fort et calculable, un équipage très motivé, un bateau, des voiles et une machine en bon état. Grâce à deux GPS à bord, il devrait en outre être possible à tout moment de déterminer avec précision le cap et le trajet sur le fond. Last but not least, le skipper n'en est pas à son coup d'essai. Alors, en route pour la Pointe du Raz !
C'est avec un taux d'adrénaline un peu plus élevé que nous nous trouvons le lendemain vers 13h30 à l'entrée sud. Les dauphins nous accompagnent, ils font baisser un peu la tension à bord. La marée descend toujours vers le sud, comme prévu, à environ trois nœuds. Nous naviguons au vent fort vers le nord avec autant de nœuds sur le fond et six nœuds de vitesse dans l'eau. La mer est étonnamment calme dans ces eaux mal famées.
Le courant de marée descendante s'affaiblit presque de minute en minute et nous parvenons, comme prévu, à repérer la balise rouge de l'île de Sein Cornoc-Ar-Vaz-Nevez directement à l'ouest. Les deux phares devant la Pointe du Raz, La Vieille et La Plate, se dressent fièrement devant l'imposant cap rocheux à tribord. Il est temps d'enrouler la voile d'avant. Nous ne pouvons pas naviguer aussi haut en direction de Sein et il y a trop de pierres sur le chemin. Alors, on met la machine en marche. Un mille plus loin, à l'ouest, nous sommes enfin sortis du piège du courant, en naviguant au moteur et avec la grand-voile à l'arrêt. Encore un petit slalom entre trois ou quatre rochers, et nous pouvons nous amarrer à une bouée dans l'avant-port de l'île de Sein. C'est fait !
À la tombée de la nuit, le ciel tout autour se pare de couleurs. Des feux dans toutes les directions : Nous sommes directement dans le secteur vert du feu de jetée Men Brial, plus au nord, Tevennec nous éclaire de son feu rouge clignotant. La Vieille, la tour classée devant la Pointe du Raz, nous montre son secteur directeur blanc, et le grand phare de Sein envoie périodiquement ses quatre éclairs blancs tout autour sur l'Atlantique.
L'île de Sein vaut la peine de sacrifier une journée de navigation pour une longue visite à terre. Certes, il nous faut moins de trois heures pour faire le tour de l'île à pied sur les pierres polies par les vagues. En revanche, le déjeuner chez Brigitte dure un peu plus longtemps. Le ragoût de homard est au menu et une demi-heure plus tard, il est sur la table devant nous : du homard pêché entre l'île de Sein et la pointe du Raz. Si nous racontons cela à nos amis navigateurs en Allemagne, ils diront que nous avons seulement rêvé tout cela.
Il en va de même pour l'histoire du curé de l'île qui raconte qu'il y a un siècle, ses prédécesseurs décédés avaient probablement supplié le Seigneur, lors de certaines messes dominicales hivernales, d'envoyer enfin à nouveau un bateau sur les rochers. C'était en effet le seul moyen pour la population pauvre de l'île d'obtenir de la nourriture et du bois de chauffage pendant la saison froide et orageuse, lorsque la pêche était trop dangereuse et la traversée vers le continent impossible.
Au cours des deux derniers millénaires, les Grecs d'abord, les Romains ensuite, puis les Vikings, les cogues de la Hanse, les cargos des différentes compagnies des Indes orientales et enfin les cargos de bananes en provenance du golfe de Gascogne ont navigué au large de cette porte. En route vers Brest ou vers la Manche, il n'était jamais totalement exclu de s'approcher des côtes de Sein et d'Ouessant, parsemées de hauts-fonds. Certes, on ne naviguait pas dans le raz de Sein, mais le plus loin possible à l'ouest de la Chaussée de Sein - c'est ainsi que l'on désigne les 1000 pierres qui s'avancent comme une pointe d'aiguille dans l'Atlantique jusqu'à 20 milles à l'ouest de l'île de Sein. Malgré tout, il y avait toujours un certain risque de se fracasser sur l'un de ces bas-fonds.
Aux problèmes de navigation dus aux marées s'ajoute une probabilité de brouillard de 30 % dans les eaux au large de la pointe ouest de la France, surtout en été. Les anciennes cartes marines, sur lesquelles sont indiquées les épaves qui se trouvent en dehors des chenaux, témoignent d'une réalité macabre : ici, à l'ouest de l'Europe, se trouve un immense cimetière de bateaux. Seules les îles de Scilly, à l'ouest de Land's End, au large des Cornouailles, peuvent rivaliser avec ce phénomène.
Mais revenons au présent : quelqu'un n'avait-il pas parlé d'une chevauchée sauvage dans le Raz de Sein ? Pour l'instant, nous n'avons rien vu de tel. Si la météo est bonne, nous prévoyons plutôt de poursuivre notre route demain en direction de Camaret. Les prévisions annoncent un vent d'ouest constant de 4 Beaufort. C'est tout ce dont nous avons besoin. Cette fois, ce sera tout de même un peu plus sportif, car nous voulons profiter de la marée montante qui se déplace vers le nord, alors que le vent est perpendiculaire au courant. Ce n'est pas une constellation trop explosive, mais il faut s'attendre à une mer un peu plus agitée que lors de l'approche de Sein deux jours auparavant.
En effet, sur le chemin du retour vers l'est dans le Raz, on ne voit plus que le gréement de certains yachts qui naviguent également vers le nord. Les coques disparaissent dans les creux des vagues, la houle a augmenté. En un clin d'œil, nous sommes nous aussi pris dans le courant. Comme par magie, les phares de La Vieille et de La Plate, au large de la Pointe du Raz, passent à tribord. Le GPS indique la vitesse de 11,6 nœuds par rapport au fond, ce qui représente au moins cinq nœuds de courant !
Au milieu des rochers devant le cap, un pêcheur local navigue à contre-courant, tandis que son bateau roule de 40 degrés de chaque côté. Deux milles plus au nord, le courant diminue nettement, mais à plus de huit nœuds par rapport au fond, nous approchons du dernier port avant Brest : Camaret.
Jusque dans les années 1930, l'endroit était un port de pêche à la langouste. Son histoire maritime riche en traditions est illustrée de manière impressionnante par les épaves des coques en bois qui, tombées à sec, se décomposent lentement devant la longue jetée. Il est intéressant de constater que depuis quelques années, on voit à nouveau des langoustes bretonnes dans les caisses des pêcheurs locaux. C'est étonnant, car pendant près d'un siècle, on pensait que ces animaux avaient été exterminés en Bretagne à cause de la surpêche.
Nous sommes amarrés pour une nuit au Port Vauban, une petite marina qui accueille volontiers des yachts de passage venant du golfe de Gascogne ou naviguant depuis la Manche en direction de La Corogne. En cette fin d'été, des équipages de yachts venus d'Allemagne, du Danemark, d'Angleterre, de Suède, de Norvège et des Pays-Bas se mélangent ici. Tous ont pour objectif de "partir au chaud". Certains veulent aller en Méditerranée, d'autres aux Canaries, d'autres encore aux Caraïbes.
Il ne nous reste plus que huit milles à parcourir jusqu'à Brest. Et puis c'est fait, l'examen final de notre équipage est maîtrisé, la joie de ce que nous avons accompli ensemble est grande, à juste titre. Et qui sait, peut-être que l'un ou l'autre racontera plus tard à ses petits-enfants la grande aventure du "Cap Horn de l'Europe".
La Bretagne est une zone de navigation soumise aux marées, exigeante, qui ravira les navigateurs ambitieux. À Brest, le coefficient de marée varie entre deux et neuf mètres en fonction de la phase lunaire. La côte est variée, avec de nombreux mouillages entre des caps rocheux ainsi que de nombreuses marinas et de simples ports de pêche. De plus, il y a de bonnes possibilités de mouillage autour des nombreuses îles au large. La nourriture est excellente, on peut acheter des fruits de mer frais dans chaque port.
En avion ou en train jusqu'à Paris. Ensuite, à partir de Paris/Gare Montparnasse, prendre le TGV pour Lorient ou Brest en trois heures. Il est possible de prendre l'avion de Paris à Lorient ou Brest, mais cela ne vaut pas la peine à cause des longs temps d'attente dans les aéroports.
La meilleure période pour naviguer est d'avril à octobre. En été, la vitesse moyenne du vent est de 3 à 4 Beaufort. Cependant, des dépressions atlantiques peuvent passer à tout moment avec des vents forts allant jusqu'à 8 Beaufort. En hiver, la force moyenne des vents est de 4 à 5 Beaufort, mais les dépressions orageuses sont alors plus fréquentes. La température de l'air en été oscille entre 15 et 28 degrés Celsius, la température de l'eau varie entre 16 et 18 degrés pendant les mois d'été.