Les îles BaléaresFin de la location privée de bateaux

Ursula Meer

 · 04.08.2025

Les îles Baléares : Fin de la location privée de bateauxPhoto : iStock/ Juergen Sack
Passer la nuit dans un décor de rêve peut être attrayant pour les touristes et permettre aux propriétaires de gagner quelques euros supplémentaires en louant leur bateau. Mais aux Baléares, cela reste interdit.
Une nouvelle disposition en Espagne le rend possible : celui qui possède un bateau privé peut le louer trois mois par an. Certains propriétaires de bateaux à Majorque, Ibiza ou sur les îles voisines ont peut-être déjà rêvé de gagner quelques euros supplémentaires en louant leurs couchettes de temps en temps. Les autorités et les entrepreneurs locaux des îles se sont toutefois insurgés : ils mettent en garde contre une surcharge des capacités touristiques déjà mises à rude épreuve. Le gouvernement régional a désormais mis un terme au "Airbnb sur l'eau". Un décret en ce sens devrait entrer en vigueur le 15 août.

"Airbnb sur l'eau" : Majorque freine Madrid

C'est également le 15 août qu'entrera en vigueur dans le reste de l'Espagne le nouveau décret du ministère des Transports qui réglemente les conditions de ce que l'on appelle "l'utilisation mixte" des bateaux de plaisance. En attendant son entrée en vigueur, le gouvernement a déjà publié le 22 juillet au Journal officiel (Boletín Oficial del Estado, BOE) a publié des dispositions transitoires autorisant dès à présent la location privée à des fins d'hébergement.

La réglementation du gouvernement central espagnol, appelée "Airbnb sur l'eau", a provoqué des remous à Majorque, car le gouvernement madrilène du Premier ministre Pedro Sánchez a ainsi passé outre les objections des gouvernements régionaux. Après les protestations massives des politiciens, des loueurs et des écologistes aux Baléares, Sánchez a partiellement cédé et promis une exception pour l'archipel - mais seulement à partir de la saison prochaine. Pour la première ministre des Baléares, Marga Prohens, c'est trop tard. Elle souligne la surcharge déjà existante des zones côtières et le manque aigu de places d'amarrage. Au vu des plus de 7.000 demandes existantes pour des places de port, il n'est pas possible, selon elle, d'utiliser deux fois les ressources limitées.

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Limitation aux navires commerciaux et contrôles plus stricts

Le nouveau règlement du gouvernement des Baléares limite désormais la location aux bateaux commerciaux. En outre, l'utilisation commerciale des bateaux ne pourra désormais se faire que dans des zones expressément autorisées à cet effet.

Les personnes qui achètent un bateau à Majorque doivent opter pour un certain type d'utilisation lors de l'inscription. Pour l'utilisation privée, l'inscription se fait sur la liste 7a ; le yacht peut alors être utilisé exclusivement pour des trajets personnels et ne peut pas être réaffecté temporairement à une exploitation commerciale, comme le prévoit la législation nationale. Pour l'utilisation commerciale, il existe la liste 6a. Les bateaux de cette liste doivent être accompagnés d'un contrat de location à chaque sortie. La Guardia Civil contrôle cela systématiquement, au moins une fois par an.

Ports IB, la société publique de gestion des ports autonomes des Baléares, a également déjà pris des mesures concrètes. La société elle-même est responsable d'une cinquantaine de postes d'amarrage publics et gère elle-même une partie des ports des Baléares. Mais la majorité est en mains privées : des concessionnaires exploitent des marinas, les places de port sont rares, chères et très convoitées. Les mouillages sont donc fréquents, même là où ils ne sont pas autorisés. Ports IB a adopté une décision interdisant l'utilisation commerciale des places d'amarrage pour les personnes privées. En outre, les opérateurs portuaires ont été priés de présenter un rapport détaillé sur l'utilisation de leurs installations dans un délai de dix jours.

Des obstacles importants pour les loueurs privés dans toute l'Espagne

Dans le reste du pays, la location privée de bateaux à des fins touristiques se heurte également à des obstacles importants. Tout d'abord, les propriétaires de bateaux doivent remplir des conditions qui impliquent des coûts d'investissement élevés. Il s'agit notamment du contrôle technique obligatoire "Itb", d'une assurance responsabilité civile et d'une assurance casco, ainsi que d'une longue liste d'équipements de sauvetage comme des gilets de sauvetage normalisés, des signaux sonores ou des fusées de détresse. Les propriétaires doivent en outre présenter des certificats valables ainsi qu'un avis positif d'un organisme de contrôle certifié. Une fois ces conditions remplies, les bateaux de la liste 7a ne peuvent être loués à des fins commerciales que trois mois par an. Cette période doit être consécutive et les propriétaires ne peuvent pas utiliser le bateau à des fins privées pendant cette période.

La location elle-même ne peut pas être effectuée directement par le propriétaire, mais doit passer par une société de charter. Une commission est due à cet effet. De plus, les recettes doivent être imposées. Sans entreprise de location en arrière-plan, le client doit engager lui-même un skipper professionnel et un équipage. Le propriétaire lui-même n'est pas autorisé à fournir des services à bord, à moins qu'il ne possède un certificat de compétence. Pour une identification claire, les bateaux doivent porter les lettres "CT" de manière visible sur les deux côtés de la proue pendant l'utilisation commerciale.

Pas de nouveau boom des bateaux aux Baléares

Les coûts élevés et les conditions plus strictes pourraient contribuer à ce que le nouveau modèle de location ne devienne pas un grand succès en Espagne. Néanmoins, aux Baléares, on y voyait un potentiel dangereux de surcharge de la mer, surtout après le boom des locations depuis la pandémie de Corona. Les inquiétudes portaient surtout sur le fait que les propriétaires de bateaux d'autres régions d'Espagne pourraient louer leurs bateaux sans disposer d'un poste d'amarrage fixe sur les îles - avec un effet d'attraction correspondant pour les imitateurs. En revanche, le gouvernement régional considère sa décision d'interdiction comme un modèle de gestion durable des zones côtières et de prévention des décisions de l'État qui, selon le gouvernement insulaire, ne correspondent pas à la réalité sur le terrain.


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