Depuis le mois d'août, les prestataires de services de location dans les eaux espagnoles doivent s'adapter à des règles plus strictes ainsi qu'à des charges administratives plus importantes. Les nouvelles règles concernent tous les exploitants de bateaux de location, qu'ils battent pavillon espagnol ou étranger. Parallèlement, un projet de modification du décret des Baléares 21/2017 a été publié, qui renforcera encore les exigences pour les entreprises de location dans cette région.
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Ces mesures visent à mieux contrôler les activités d'affrètement en Espagne et impliquent de nouvelles obligations importantes en matière de documentation et de preuve.
Les nouvelles règles mettent particulièrement l'accent sur l'identification claire de l'opérateur d'affrètement. Il doit être clairement documenté si c'est le propriétaire lui-même ou une société de gestion qui gère l'activité d'affrètement. Parmi les documents requis figure un contrat d'exploitation qui définit clairement les responsabilités. Si l'exploitant n'a pas d'adresse en Espagne, il faut désigner une personne de contact qui fera office d'interlocuteur pour les autorités. En outre, l'enregistrement dans la catégorie d'exploitant correspondante est obligatoire. Ces mesures visent à garantir qu'un interlocuteur responsable soit toujours disponible en cas de questions ou de problèmes et à faciliter la surveillance par les autorités.
Les nouvelles réglementations mettent également l'accent sur la documentation complète du navire affrété. L'utilisation commerciale doit être clairement attestée dans les documents du navire et toutes les règles de pavillon doivent être respectées. Les exploitants doivent également être en mesure de fournir des preuves d'une assurance responsabilité civile, d'une assurance spéciale pour les passagers et du paiement de la taxe d'affrètement. Une nouveauté particulière est l'obligation d'avoir à bord un pavillon de signalisation international (Maritime Code Flag) qui identifie le navire comme un bateau charter. Ces obligations documentaires étendues visent à garantir la sécurité des passagers tout en permettant de distinguer clairement les bateaux utilisés à titre privé de ceux utilisés à titre commercial.
Les nouvelles règles réglementent également en détail les exigences relatives au lieu de l'activité de charter. Celui-ci doit être approuvé par les autorités portuaires compétentes, les exploitants de bouées ou l'administration côtière. Un point particulièrement important : tout changement de lieu pendant l'activité d'affrètement doit être signalé au préalable à l'autorité compétente. Cette réglementation représente un durcissement considérable, car elle limite la flexibilité des entreprises de charter et implique une charge administrative supplémentaire. En même temps, elle permet aux autorités de mieux contrôler les mouvements des bateaux de location dans les eaux espagnoles et peut contribuer à éviter la congestion des mouillages populaires.
L'une des nouveautés les plus importantes concerne la documentation de toutes les personnes à bord. Les opérateurs de charters devront à l'avenir tenir un livre de bord dans lequel seront consignées des informations détaillées sur toutes les personnes qui embarquent et débarquent. Cela comprend le nom, le numéro de passeport, la nationalité et l'adresse de chaque passager et membre d'équipage. Cette mesure vise non seulement à assurer la sécurité, mais aussi à mieux contrôler l'utilisation effective des bateaux de location. L'obligation de documentation vaut pour toute la durée de l'activité d'affrètement et doit être effectuée sans faille.
Les autorités espagnoles indiquent clairement qu'elles feront preuve de fermeté dans l'application des nouvelles règles. Toute déclaration incomplète, erronée ou fausse peut entraîner l'interdiction immédiate de l'activité d'affrètement. En outre, les infractions peuvent donner lieu à une procédure de sanction, ce qui peut signifier de lourdes pénalités pour les opérateurs. Ces conséquences sévères soulignent le sérieux avec lequel les autorités espagnoles réglementent le marché de l'affrètement. Pour les opérateurs d'affrètement, cela signifie qu'ils doivent vérifier et adapter leurs processus de documentation et de déclaration suffisamment tôt avant l'entrée en vigueur des nouvelles règles.