Première partie du reportage de croisière avec Sint Maarten et St. Barth vous trouverez ici !
Le lendemain, la partie offshore du voyage commence : 75 miles de navigation de nuit de Saint-Barth à Antigua. C'est nécessaire parce que le trajet ne peut pas être effectué à la lumière et que les flottes charter interdisent la navigation de nuit à proximité de la terre. Il est interdit d'aborder des ports ou des baies dans l'obscurité. La navigation de nuit doit faire l'objet d'une demande préalable et le skipper doit justifier d'une expérience suffisante de la navigation. C'est le plan, partir l'après-midi, naviguer toute la nuit et arriver le matin aux premières lueurs.
Et ce ne sera pas facile : l'alizé d'est souffle depuis plusieurs jours dans les îles Sous-le-Vent avec une persistance et surtout une force inattendue du sud-est. Comme notre catamaran a du mal à prendre de la hauteur dans les vagues, la croisière sera longue. Nous partons dans les dernières lueurs et passons du mode vacances au mode veille. En short et en t-shirt, tout semble confortable. Mais ensuite, les premières vagues de 30 nœuds arrivent, accompagnées d'une pluie torrentielle.
Arriver, se mettre à l'abri sous le bimini, sortir. Dans l'obscurité, les rafales ne sont plus très visibles. Le vent se lève, les premiers blousons sont sortis. Si l'on navigue trop haut, le catamaran s'enlise, si l'on navigue trop bas, on perd une hauteur précieuse. Les premiers ont le mal de mer. Voilà ce que peut être la navigation en eau bleue.
Et puis, après un départ solitaire peu avant Antigua, nous sommes soudain entourés de bateaux. De plus en plus de feux de position apparaissent, l'AIS signale de nombreux yachts. Nous sommes tombés dans l'arrière-garde de la course populaire Caribbean 600. Elle se fraie un chemin jusqu'à l'arrivée à Antigua, tout comme nous. Aux premières lueurs, nous entrons dans Falmouth Harbour.
Les coureurs chauds pullulent, des Maxi aux Class 40 en passant par les Volvo Racer, tout le monde est au départ. Ou plutôt à l'arrivée. Nous trouvons une bouée libre. Première descente à terre. Déclaration à English Harbour. Là-bas, la bureaucratie est plus stricte que sur les îles françaises, plus décontractées et d'origine européenne.
Les fonctionnaires sont assis derrière des vitres, l'air glacial, le ton sec, ils font volontiers attendre. Habitués à la vie sans frontières de l'UE, cela semble étrange, mais cela fait aussi partie de la navigation en eau bleue dans les îles Sous-le-Vent : les fonctionnaires sont ici des personnes respectées. La sérénité des Caraïbes est de mise. Les habitants de l'île l'ont.
Tout semble se dérouler ici plus confortablement, plus lentement. L'île est si différente des îles françaises. De la musique reggae en direct sort des bars, des rires, des sourires amicaux partout. L'odeur de la marijuana flotte ici et là.
Et Antigua a tellement plus à offrir : la très ancienne base navale des Britanniques, magnifiquement restaurée. English Harbour avec Nelson's Dockyard est sans doute le plus beau port des Caraïbes. Les maisons en pierre de style anglais, l'ancienne voilerie, l'atelier de gréement et le chantier naval forment un petit village qui donne une impression de ce qu'était la vie à l'époque de Nelson.
Au lieu de voiliers carrés, ce sont aujourd'hui des méga-yachts qui sont amarrés les uns à côté des autres, les mâts si hauts qu'ils doivent porter des feux rouges pour avertir le trafic aérien Et c'est ainsi que, comme les marins il y a 300 ans, nous coulons des jours heureux.
Mouiller dans de belles baies pas trop fréquentées comme Carlisle Bay, assister à la fête obligatoire du steeldrum et du reggae le dimanche soir sur la montagne de Shirley Heights, comme l'ont fait des générations de débutants dans les Caraïbes. Nelson a dû faire preuve de discipline pour empêcher son équipage de déserter pour le paradis. Nous comprenons profondément la désobéissance de l'époque.
Et pourtant, le deuxième coup se prépare, environ 45 miles vers la Guadeloupe. Direction le sud, ce qui permet au moins une belle escale. La destination pour l'embarquement est la ville endormie de Deshaies, au nord-est. Nous ne restons qu'une nuit, car demain est un jour spécial : le carnaval. En revanche, nous naviguons le long de la magnifique côte ouest de la Guadeloupe.
Les montagnes se dressent à pic devant les plages de palmiers, culminant avec le cône volcanique de la Soufrière et sa forêt tropicale. Plongée libre au large de Pigeon Island, dans la réserve protégée de Jacques Cousteau, où la diversité des poissons colorés et confiants est tout simplement époustouflante.
Le prochain archipel porte le joli nom d'Îles des Saintes. Avec beaucoup de vent, nous nous jetons à la bouée à Terre-de-Haut. C'est là que nous comprenons vraiment les navigateurs en eau bleue : le village est magnifiquement situé au pied d'une chaîne de montagnes incurvée. Des plages de palmiers, des fleurs, l'ancien fort Napoléon en haut de la montagne, d'où la vue est à couper le souffle.
La plage de rêve devant les colonnes de basalte du pain de sucre du rocher Pain du Sucre. Une jolie promenade en bord de mer. De bons restaurants et bars. Une boutique de spécialités de rhum. Le matin, on se rend en annexe à la pâtisserie française de niveau continental avec des croissants et des baguettes fraîches. On se perd tout simplement. Les journées s'écoulent, l'alizé descend de la montagne et rafraîchit.
À la fin de la croisière dans les îles Sous-le-Vent, les pensées tournent : acheter un bateau et traverser l'Atlantique ? Se retirer complètement ? Prendre un congé sabbatique ? S'enfuir avec le yacht de location ? Une belle rêverie. Mais qui sait ?
Première partie du reportage de croisière avec Sint Maarten et St. Barth vous trouverez ici !
Les îles jusqu'à la Guadeloupe font partie des îles Sous-le-Vent. Les distances y sont plus importantes que dans les BVI ou les Grenadines par exemple. Voyage Avec Air France de Paris à Saint-Martin et la Guadeloupe. En février, en haute saison, le vol coûtait entre 1.400 et 1.600 euros. Si vous voyagez en basse saison et que vous réservez tôt, vous pouvez y aller pour environ 1.000 euros.
Nous sommes partis avec un nouveau Lagoon 42 de la société de location franco-allemande VPM. Le bateau était extrêmement bien équipé avec des panneaux solaires, un watermaker, un congélateur, la climatisation et un générateur. Le Lagoon coûte, selon la saison, de 4 150 à 7 980 euros. Points d'attache : Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique. Les aller-simples coûtent généralement un supplément (vpm-yacht charter.com). Réservations via l'agence de charter allemande Barone Yachting (barone.de).
Toujours avoir des euros sur soi dans les îles françaises et simplement des dollars américains dans les autres. Les cartes de crédit sont souvent acceptées. Ports & mouillages Bonnes marinas à Saint-Martin, Antigua et en Guadeloupe (Pointe-à-Pitre). Souvent de bons champs de bouées dans les baies, les taxes vont de 16 euros (Îles des Saintes) à environ 50 dollars US, en partie à payer à la capitainerie (Gustavia, Antigua), en partie au caissier avec le bateau (Îles des Saintes). Il y a presque toujours des mouillages, souvent directement à côté des champs de bouées. Ne pas endommager les coraux ! Obligations locales en matière de protection de la nature.
Le système latéral B s'applique : en venant de la mer, le balisage est inversé par rapport à chez nous, c'est-à-dire que les bouées rouges sont à tribord et les vertes à bâbord. Les hauts-fonds sont bien balisés dans les îles françaises. Ce n'est pas toujours le cas à Antigua, il faut faire attention au lin, surtout au sud et à l'est.
Alizés d'est entre 10 et 20 nœuds. Attention : les grains, rafales qui se forment généralement avec des nuages sombres, apportent brièvement de fortes augmentations de vent et de fortes pluies. Anticipez la prise de ris !