Le Français tente tant bien que mal de terminer son Vendée Globe. La quille arrachée et une forte tempête en approche, il a décidé dès hier de jeter l'ancre dans une baie de la côte portugaise en attendant le pire. Ce qui n'a été révélé qu'aujourd'hui, et qui prend de l'ampleur au vu de la disqualification controversée de Bernard Stamm, c'est que pour effectuer la manœuvre de muring sur une bouée, Jean-Pierre Dick a utilisé le moteur - le sceau qui scelle l'arbre a été brisé. En toute rigueur, il doit donc être disqualifié. Il a toutefois souligné qu'il n'avait effectivement utilisé le moteur que pour les derniers mètres jusqu'à la bouée.
Ceux qui ont déjà navigué sur un Open 60 savent à quel point il est difficile de diriger le bateau en solitaire pour une telle manœuvre. Il suffit d'un soupçon de surface de voile en trop pour que le bateau parte comme un fou, mais il est également difficile à manœuvrer s'il n'est pas assez rapide. De plus, ces monstres de près de cinq mètres de large sont peu visibles, les chemins vers la proue ou le pont latéral sont longs - surtout si l'on navigue en solitaire. Mais le Français peut-il espérer un traitement plus clément que celui réservé à Bernard Stamm il y a quelques semaines, lorsque ce dernier a été disqualifié pour s'être mis le long d'un navire de recherche russe après que son ancre ait glissé sous le vent et qu'il ait dérivé vers le bateau ? Nous sommes impatients d'en savoir plus.
Alors que "Virbac Paprec 3" est au mouillage, les deux poursuivants Jean Le Cam et Mike Golding sont à peu près à la hauteur des Açores. Ils y traversent aujourd'hui une ceinture de vent faible et doivent ensuite se frayer un chemin vers les Sables d'Olonne avec des caps de vent arrière. Une évolution plutôt favorable pour Jean-Pierre Dick. Actuellement, il a encore 700 milles d'avance sur "Synerciel", soit moins de deux jours. Cependant, la tempête devrait le retenir encore au moins un jour sur les côtes portugaises. Ce sera donc assez serré pour lui, s'il reste dans le classement.