Happy end pour Alexia Barrier : la Française de 41 ans a franchi la ligne d'arrivée de son premier Vendée Globe sur le plus vieux bateau de la flotte. Son bateau, autrefois conçu par Marc Lombard pour Catherine Chabaud et naviguant aujourd'hui sous le nom de "TSE - 4MyPlanet", avait été baptisé le 1er mars 1998 et avait 23 ans presque jour pour jour à l'arrivée d'Alexia Barrier. Pourtant, le bateau l'a portée une fois autour du monde sans escale. La sympathique soliste a franchi la ligne d'arrivée le 28 février à 7h23, heure allemande, après 111 jours, 17 heures, 3 minutes et 44 secondes, en 24e position de la flotte et quatrième navigatrice après sa compatriote Clarisse Crémer (12e) et les Britanniques Pip Hare (19e) et Miranda Merron (22e). Les deux skippers les mieux classées, la Britannique Sam Davies et la Franco-Allemande Isabelle Joschke, avaient été éliminées prématurément, mais elles avaient brillamment terminé leur tour du monde hors classement les jours précédents, après des arrêts pour réparation, et avaient été chaleureusement acclamées par un large public à l'arrivée.
En replay : la retransmission en direct de la réception d'Alexia Barrier à l'issue de sa première du Vendée Globe
Ce dimanche, Alexia Barrier a elle aussi reçu un accueil des plus chaleureux à son arrivée au port de départ et d'arrivée des Sables-d'Olonne, sous un soleil levant de rêve. Sur le ponton du célèbre Port Olona, après un passage triomphal dans le canal, l'attendaient sa famille, ses amis, ses partenaires de projet et son labrador noir Nikka. Peu après s'être amarrée, Barrier a déclaré : "J'ai navigué sur le plus vieux bateau de la flotte et je suis arrivée ! Il s'est passé beaucoup de choses. J'ai eu des moments forts de peur et des moments heureux de joie. C'était une aventure fantastique qui restera gravée à jamais dans ma mémoire. En ce moment, tout cela me laisse espérer un retour dans quatre ans avec un bateau plus rapide. Même si mon bateau est incroyable, une légende !" Le bateau de Barrier a fait sept fois le tour du monde.
Interrogée sur les moments inoubliables de la course, Alexia Barrier a raconté : "J'ai eu très peur dans l'océan Indien. Ou était-ce le Pacifique ? Je ne me souviens pas dans lequel mon mât était menacé. J'avais très peur. Pas la peur de mourir, mais la peur de ne pas arriver à destination. Et puis, il y a dix jours, je me suis vraiment fait mal au dos, j'ai dû ramper dans le bateau. Ces deux derniers jours, ça s'est un peu amélioré. Mais rien de tout cela n'a pu m'enlever un peu de cette aventure pure et du bonheur de vivre maintenant, ici aux Sables-d'Olonne, cet accueil exceptionnel ! Ce que je retiendrai le plus en pensant à ce Vendée Globe, mon premier tour du monde, c'est que rien n'est impossible. Avec la force de l'esprit, le travail acharné et l'optimisme, nous pouvons faire face à n'importe quel défi". Pour cela, Barrier a apporté à bord l'énorme forme physique d'une triathlète et l'engagement durable d'une militante pour la santé des océans. Tout comme Boris Herrmann, déjà arrivé aux Sables le 28 janvier pour son premier Vendée-Globe, Alexia Barrier, avec sa fondation créée dès 2009, attire surtout l'attention des jeunes sur la nécessité et les possibilités individuelles de protéger les océans.
Alexia Barrier a franchi la ligne d'arrivée presque un mois jour pour jour après les leaders, en tant qu'avant-dernière des 33 concurrents du Vendée Globe, dont 25 devraient franchir la ligne d'arrivée avec un résultat validé. Après elle, c'est le sympathique pilote finlandais Ari Huusela qui est attendu aux Sables-d'Olonne. Dimanche matin, le skipper de "Stark" avait encore 920 milles à parcourir jusqu'à l'arrivée et avait déjà dépassé les Açores. Lui-même pense ne pas pouvoir atteindre Les Sables avant le week-end prochain, le 6 ou 7 mars, car des vents faibles l'attendent dans le golfe de Gascogne pour la finale.