Jamais auparavant le cercle des participants capables de gagner n'avait été aussi large que lors de cette édition de la course. En effet, malgré la crise économique, la scène des Open 60s se montre heureusement vivante - il existe divers projets bien financés avec des skippers solides. Grâce à la participation record de la dernière édition, avec un nombre de nouvelles constructions jamais atteint auparavant, de nombreux bons designs étaient disponibles sur le "marché de l'occasion", qui ont également un potentiel de victoire grâce à un développement conséquent. Mais qui sont les plus grands candidats au titre ? Nous avons rassemblé les dix skippers qui, selon YACHT, ont tout ce qu'il faut pour remporter la victoire.
"Safran", Marc Guillemot, 53Le bateau de VPLP/Verdier, construit en 2007, est considéré comme un pionnier dans le milieu grâce à une construction légère radicale et à un sponsor très solvable qui a investi d'énormes sommes dans son développement. Bien que datant de 2007, le bateau ne devrait donc pas avoir de déficit de vitesse. Troisième de la dernière Vendée, seuls les dégâts causés par une collision avec une baleine et le temps perdu à assister le skipper Yann Eliés, gravement blessé sur son "Generali", l'ont empêché de faire mieux. Bateau fiable, victoire de la Transat 2009,.
Élément non mis en œuvre :
"Virbac-Paprec 3", Jean-Pierre Dick, 47
 Le double vainqueur de la Barcelona World Race et le triple vainqueur de la Transat Jacques Vabre veulent enfin décrocher un très grand titre en solitaire. Jusqu'à présent, il a été éliminé de la Vendée à cause de problèmes techniques. Difficile à battre en double, il lui manque encore une grande victoire en solitaire, mais le moment semble venu. Sa conception VPLP/Verdier de dernière génération (2010) est sans aucun doute l'un des bateaux les plus rapides de la flotte. La longue collaboration avec son sponsor a permis un développement conséquent. Dick est considéré comme un perfectionniste qui aime le raffinement technique et qui navigue toujours à la limite. L'un des grands favoris.
"Synerciel", Jean Le Cam, 53
 Un vieux routier de la Vendée qui, en 2004, s'est livré à un duel acharné avec Vincent Riou pour la victoire et a terminé deuxième. En 2008, alors qu'il était troisième, il a perdu sa quille au large du Cap Horn. Son concurrent Vincent Riou l'a sauvé de manière spectaculaire de son bateau qui dérivait à la quille, mais il a endommagé le gréement de son "PRB" et a finalement perdu le mât. Son bateau est le Farr-Design de Loïck Peyron de 2007, en fait un bateau très rapide, mais en raison d'un manque aigu de sponsors et d'un accord de dernière minute, il pourrait ne pas être préparé de manière optimale. Mais l'énorme expérience du skipper pourrait compenser cela.
"PRB", Vincent Riou, 40 ans
 Le vainqueur de la Vendée 2004 est toujours considéré comme un skipper de classe absolue, même s'il n'a pas eu de bons résultats pendant quelques années. Depuis qu'il a débarqué Jean Le Cam de son bateau en 2008, il est considéré comme une légende vendéenne. Lors du dernier Vendée, il s'est blessé relativement tôt et n'a pu naviguer que dans la douleur et avec des performances limitées. Cette fois, il faudra compter avec lui. Son design VPLP/Verdier, construit fin 2010, devrait être l'un des bateaux les plus rapides et les plus légers de la flotte. Le sponsoring solide et à long terme de "PRB" a laissé beaucoup de temps pour le développement. Et la courbe de forme a récemment connu une ascension fulgurante.
"Maitre Coq", Jérémie Beyou, 36 ans
 Dans la classe Figaro en solitaire, le Français est depuis des années l'un des meilleurs. Dans les Open 60, il a jusqu'à présent tenté en vain de frapper un grand coup, du moins en solitaire. Avec Jean-Pierre Dick, il a toutefois remporté la Transat Jacques Vabre 2011, avant d'abandonner assez tôt lors de la dernière Vendée en raison de problèmes techniques. Son Farr, bien que datant de 2007, est l'avant-dernier bateau de Michel Desjoyeaux et est considéré comme le plus rapide de la génération des Farr, car il a été massivement modifié. Il devrait être compétitif.
"Macif", François Gabart, 29 ans
 Le plus jeune du groupe navigue sur le dernier modèle 2011 du bureau d'études VPLP/Verdier, actuellement le plus performant des Open 60s. Le bateau s'est récemment révélé rapide, ce qui était prévisible, mais surtout fiable. Lors de la dernière Barcelona World Race, il a navigué avec le grand maître Michel Desjoyeaux, jusqu'à ce qu'un démâtage les stoppe. Mais il a montré récemment qu'il avait un énorme talent en remportant la course retour Transat de Boston à la France. Un bateau au top, de bons résultats en solitaire en 2011, l'un des grands favoris, même s'il manque peut-être encore un peu d'expérience en solitaire avec les Open 60, surtout dans l'Océan Austral.
"Banque Populaire", Armel Le Cléac'h, 35
 Deuxième de la Vendée 2008, il navigue sur le dernier "Foncia" du double vainqueur Michel Desjoyeaux, que ce dernier a construit pour la Barcelona World Race 2010. Une construction légère radicale de la maison VPLP/Verdier, qu'il a fait évoluer dans le chantier CDK de son frère pour en faire un des bateaux de pointe. Lors de la dernière Vendée, il a réalisé une performance impressionnante et très constante. Une 2e et une 3e place lors de la Transat 2011 témoignent de la bonne forme du skipper. Avec Banque Populaire, l'un des sponsors les plus généreux de la scène de la voile, le bateau et lui-même devraient être de grands candidats à la victoire.
"Groupe Belle", Kito de Pavant, 51
 Le Français a connu beaucoup de casse et de problèmes techniques avec sa construction VPLP construite en 2007. Il n'a jamais réussi à remporter la victoire, mais son bateau est considéré comme rapide. Comme Mike Golding, de Pavant jouera certainement gros lors de ce qui sera probablement sa dernière tentative - pour lui, ce sera le deuxième départ. Le sponsoring à très long terme du fabricant de fromage est un avantage, il a pu se préparer de manière optimale pour la Vendée, mais les grands résultats n'ont pas été au rendez-vous ces dernières années. Reste à savoir dans quelle mesure son âge - plusieurs skippers de plus de 50 ans sont au départ - est déjà un inconvénient. Mais dans l'une des régates les plus difficiles au monde sur le plan physique, on peut s'attendre à ce qu'un Armel Le Cléac'h ou un François Gabart résistent mieux à la fatigue du manque de sommeil et des changements de voiles épuisants que les anciens comme de Pavant, Golding, Wavre ou Guillemot.
"Gamesa", Mike Golding, 52 ans
 Le vétéran britannique de la Vendée lors de son quatrième départ. Lors de la course précédente, il avait malencontreusement abandonné en tête, le mât s'étant brisé dans la tempête. Le design Owen-Clarke de 2007 semblait récemment ne plus pouvoir suivre le rythme des nouvelles constructions, mais il a subi une cure d'amaigrissement massive en 2012, après avoir perdu son mât lors de la Barcelona World Race avec Jean Le Cam à la barre. Nouveau pont, nouveau mât, nouvelle quille - on attend avec impatience de voir ce que Golding est capable de faire. Il a beaucoup d'expérience, en 2004 il a terminé troisième de la Vendée et est considéré comme un bon tacticien météo qui navigue de manière tactique. Son seul handicap a été un problème de sponsoring qui l'a empêché pendant un certain temps d'utiliser et de développer le bateau de manière conséquente.
Bien sûr, il y a quelques autres candidats qui sont intéressants, qui peuvent sans aucun doute monter sur le podium, mais qui ont aussi quelques petites lacunes qui rendent la victoire tout de même assez optimiste. L'un d'entre eux est le deuxième Britannique du peloton, Alex Thomson, qui, avec son "Hugo Boss", est toujours à l'origine d'apparitions tapageuses, comme son "Keelwalk". Il lui manque toutefois encore la preuve qu'il est vraiment rapide en solitaire. En double, il navigue souvent en tête, mais en solitaire, il n'a pas encore prouvé qu'il était compétitif. De plus, il participe à peu d'autres courses et ne s'est pas toujours montré très heureux dans le développement technique de ses bateaux. Dernièrement, il a visiblement misé sur le mauvais cheval avec le vieux design Juan-K. Il sera intéressant de voir si Thomson, qui a la réputation d'être un tueur de matériel, a mûri et si, cette fois-ci, il n'a pas surchargé son Open 60 très tôt.
La seule femme de la flotte, la Britannique Sam Davies avec "Saveol", est considérée comme un talent d'exception et a prouvé lors de la dernière Vendée qu'elle naviguait énormément et de manière constante avec un "Roxy" désespérément vétuste. Mais comme lors de la dernière édition, elle prend le départ avec un bateau trop vieux, faute d'argent : les anciens "Veolia" et "Neutrogena", avec lesquels Boris Herrmann a couru la Barcelona World Race. Le design de 2004 a certes toujours été amélioré, mais il atteint aujourd'hui clairement ses limites. Elle ne devrait avoir une chance que si les abandons sont nombreux et qu'elle navigue sans faute.
Le projet de l'Espagnol Javier Sanso est également passionnant : il se présente avec un tout nouveau design Owen-Clarke qui doit s'alimenter exclusivement à partir de sources d'électricité écologiques. Deux générateurs à vagues, d'énormes surfaces solaires et une pile à combustible alimentent les systèmes. Un moteur électrique est intégré en cas d'urgence. Il sera très intéressant de voir si ce concept d'approvisionnement alternatif fonctionne. Sanso n'est pas un mauvais navigateur, il a déjà participé à la Barcelona World Race, a participé à plusieurs transats et a obtenu de bons classements, mais il manque encore des résultats sensationnels en mode solitaire.
On le voit bien : Cette fois encore, la Vendée ne manque pas de skippers intéressants avec lesquels il faut vibrer. Samedi, le départ sera donné à 13 heures, les prévisions météorologiques promettent de bonnes conditions avec environ 12 nœuds de vent du nord-ouest, ce qui signifie un départ au près. Les fans allemands de la régate culte pourront le voir sur le Page d'accueil du Vendée Globe suivre la course. Ceux qui le souhaitent peuvent bien sûr aussi participer virtuellement à la course. Comme lors de la dernière édition, les fans pourront créer leur propre bateau en jouant au jeu informatique en ligne "Virtual Regatta" et partir à l'assaut de la planète. La rédaction de YACHT y participera également avec son propre bateau. Mais attention : risque d'addiction ! Pour accéder au jeu, cliquez ici ici.