La 9e édition du Vendée Globe reste passionnante jusqu'à l'arrivée : derrière le leader Charlie Dalin, qui n'avait plus que 261 milles à parcourir à 4 heures du matin le 27 janvier, les poursuivants se sont formés pour le dernier sprint. Ils ont déjà déterminé leurs positions depuis plusieurs jours. Alors que Dalin et Boris Herrmann, qui n'était plus qu'à 49 milles derrière lui au petit matin, tentent leur chance au large du cap Finisterre, le "groupe Nord" a de nouveau gagné du terrain dans sa course de rattrapage dans la nuit de mardi à mercredi. Yannick Bestaven a réduit son retard sur Charlie Dalin de 57,5 milles en six heures dans des conditions plus favorables et conserve ses chances de victoire grâce à sa bonification de 10 heures et 15 minutes suite à sa participation à la mission de sauvetage de Kevin Escoffier dans l'Atlantique Sud.
Sur l'eau, le skipper d'"Apivia" Charlie Dalin est difficilement rattrapable avec près de 50 milles d'avance sur Boris Herrmann dans les derniers milles de la course autour du monde. Mais la course-poursuite de ses poursuivants Boris Herrmann, Louis Burton, Thomas Ruyant et Yannick Bestaven est furieuse. Dans la lutte pour la couronne, Dalin, 36 ans, de Concarneau en Bretagne, doit actuellement surtout craindre Yannick Bestaven ("Maître Coq IV"), 48 ans, de La Rochelle, qui s'est dangereusement rapproché de lui, y compris de sa bonification de temps.
Boris Herrmann, deuxième de la course, se bat encore pour une place sur le podium. Il a réussi à gagner 23,2 milles sur Dalin entre le dernier rapport de position et le rapport de position actuel, tôt le matin, et est plus que proche de son rêve d'avant la course, à savoir une place dans le top cinq. En raison de sa participation à la mission de sauvetage Escoffier dans l'Atlantique Sud, l'homme de 39 ans originaire de la HafenCity de Hambourg peut encore déduire six heures de son temps de navigation total à l'arrivée et pourrait - en fonction du déroulement de la course-poursuite derrière lui - encore monter sur le podium. Même Jean Le Cam, également en train de rattraper son retard et qui se trouve à la huitième place, n'est pas encore tout à fait hors de la course pour une première place avec sa réparation de 16 heures et 15 minutes. Cela pourrait se jouer à quelques minutes près dans le décompte final pour les cinq premiers.
Tous les skippers impliqués dans ce thriller à la voile seraient des vainqueurs dignes de ce nom. Pendant 80 jours et 80 nuits, ils ont offert à des millions de spectateurs la plus passionnante des éditions du Vendée Globe depuis la première en 1989/1990 et ont marqué la course de leurs forces et de leurs faiblesses. Boris Herrmann est déjà le vainqueur des cœurs avant même d'avoir franchi la ligne d'arrivée dans son pays. Jusqu'au lendemain de cette finale spectaculaire, plus de 20 000 nouvelles écrites, rapports et reportages auront été publiés sur le jeune père de famille et son équipe Malizia, rien qu'en Europe. La présidente de la DSV, Mona Küppers, qui a vibré avec Herrmann pendant la journée et même certaines nuits, a déclaré : "Je ne me souviens pas d'une période où la voile était aussi proéminente dans les médias qu'aujourd'hui en ce qui concerne Boris Herrmann. Il est une aubaine pour la voile allemande, un symbole et un modèle pour une nouvelle génération".
"Comme un enfant à Noël" : Sur les derniers milles marins, Boris Herrmann donne un aperçu profond de son état d'esprit
Boris Herrmann lui-même s'est dirigé vers la ligne d'arrivée avec détermination, mais il n'est pas resté indifférent à l'acte final sous haute tension. Le soir du 79e jour, alors qu'il naviguait vers Les Sables-d'Olonne dans le brouillard, il a déclaré : "Les derniers milles ! Honnêtement, je suis un peu excité. Ça fait un peu bizarre : Nous nous sommes engagés de ce côté alors que les autres gars naviguent au nord. C'est tellement difficile à prévoir. Tout ce que je peux faire, c'est naviguer le mieux possible. Tu ne peux pas faire grand-chose de plus que de choisir un moment intelligent pour empanner, prendre ta voile un peu plus près, être un peu plus efficace ici et là. C'est tout. Les dés sont jetés, les cartes sont effectivement sur la table depuis un moment. Je crois que ce sont les moments les plus excitants que j'ai jamais imaginés. C'est plus excitant que je ne l'aurais souhaité. Je ne sais pas si j'ai déjà été aussi excité. Comme un enfant à Noël".
Le showdwon dans le golfe de Gascogne est imminent, il se déroulera ce soir et devrait être décidé d'ici le 28 janvier au matin. Le choix de la route la plus directe et la plus courte de la part de Dalin et Herrmann ou la décision en faveur de la route nord, plus longue mais plus rapide, pour Louis Burton ("Bureau Vallée 2"), Thomas Ruyant ("LinkedOut") et Yannick Bestaven se décidera pendant la nuit. Bon à savoir pour les fans : dès que le bateau de tête n'est plus qu'à 200 milles de la ligne d'arrivée, les rapports de position sont actualisés toutes les 30 minutes sur le site Internet du Vendée Globe. Lorsque le leader n'est plus qu'à 60 milles de la ligne des Sables-d'Olonne, les mises à jour arrivent toutes les cinq minutes. En raison de l'arrivée possible de plusieurs bateaux en même temps, la direction de course a étendu la ligne d'arrivée de 0,3 à 1,9 mille nautique, conformément à l'article 9.1 des instructions de course. L'ancien participant Yann Eliès a déclaré : "Et maintenant, nous y sommes. Nous devons juste être patients et attendre ce qui se passera jusqu'à ce que les premiers bateaux franchissent la ligne d'arrivée. Laissons la magie du sport opérer".
