Tatjana Pokorny
· 05.12.2020
Le héros du Vendée Globe Jean Le Cam navigue à nouveau en solo. La marine française a réussi à récupérer le naufragé Kevin Escoffier à bord de "Yes We Cam !" dans l'océan Indien. La mission a réussi à 3h10, heure française, à environ 360 miles nautiques au nord des îles Crozet dans l'océan Indien. Pour ce faire, un rib d'environ cinq mètres de long de la frégate française "Nivôse" avait permis le transfert du yacht Imoca sur le navire. Dans un premier message adressé par le commandant du "Nivôse" Frédéric Barbe à la direction de course, on pouvait lire : "Kevin est en grande forme et va profiter d'une douche chaude. Nous sommes en route pour la Réunion. C'est une belle journée qui commence". Boris Herrmann s'est également réjoui avec Escoffier et a déclaré : "Là, la marine, Jean et Kevin ont fait du bon travail".
Comment la Marine nationale a récupéré le naufragé Kevin Escoffier de "Yes We Cam !" de Jean Le Cam et l'a emmené sur la frégate "Nivôse".
Le skipper hambourgeois de "Seaexplorer - Yacht-Club de Monaco" a gagné du terrain pendant la nuit. L'homme de 39 ans s'est hissé à la septième place. Il a ainsi réduit l'écart avec le leader Charlie Dalin à environ 460 milles. Jean Le Cam a conservé sa sixième place malgré un rendez-vous inhabituel au petit matin. Le vainqueur des Jeux Paralympiques et skipper de Groupe Apicil Damien Seguin, sur son bateau Finot/Conq modifié il y a douze ans, reste dans le top cinq. Le Nantais de 41 ans, né sans doigt à la main gauche, poursuit une course courageuse et intelligente pour sa première au Vendée Globe en tant que quatrième du classement intermédiaire.
Dans son pull-over tricoté rouge et blanc, Boris Herrman ressemblait à Saint Nicolas en personne. Dimanche, le Hambourgeois a envoyé ses salutations depuis l'océan Indien.
Louis Burton, qui s'était hissé à la deuxième place la semaine dernière sur un parcours sud proche de la limite des glaces, a dû laisser passer Thomas Ruyant sur "LinkedOut" au cours des dernières 24 heures. Burton a eu de sérieux problèmes avec son pilote automatique. Le Français a rapporté : "Je suis assez épuisé. Et j'avoue que j'ai été très proche de l'abandon". Burton n'a pas voulu donner plus de détails sur l'avarie elle-même dans un premier temps. Le groupe de tête de la flotte devait passer les Kerguelen lundi. Burton a rapporté
"Je n'arrivais pas à enrouler ma voile d'avant. J'ai donc dû partir la nuit dernière et attacher une corde au bout du beaupré. Ce n'était pas génial. Mais j'y suis arrivé et je peux maintenant enrouler la petite voile d'avant que j'ai mise en prévision du vent que nous attendons. Stratégiquement, on essaie de rester devant le front. Nous n'en sommes qu'au début. J'ai perdu un peu de terrain, donc je ne sais pas trop où je me situe. Mais l'idée est de naviguer le plus vite et le plus longtemps possible sur cette route tribord-avant. Soit j'arrive à rester devant le front, qui va être très fort. Ce serait bien. Soit il passe au-dessus de nous dans environ deux jours. Dans ce cas, on empannerait à bâbord et on poursuivrait le cap général. Ils n'ont pas encore vu les données météo de minuit, mais celles de 18 heures ont montré des changements qui n'avaient pas l'air super dans la zone des Kerguelen. Ce serait assez impressionnant si nous pouvions mettre tout cela en œuvre sur une étrave devant le front, mais cela nécessitera toute une série de manœuvres. Ce que je dois absolument faire, c'est dégager le bateau avant d'aller dormir. Le désordre à bord entraîne tout simplement plus de problèmes, d'accidents. Ensuite, je vais naviguer aussi vite que possible. Je me dis que les autres aussi ont des problèmes auxquels ils doivent faire face. Il faut passer par là".
Alors que les skippers du groupe de tête se préparent à affronter le front menaçant qui pourrait les tester mardi, les poursuivants du milieu du peloton, Alan Roura ("La Fabrique", 14e), Stéphane Le Diraison ("Time for Oceans", 15e) et Jean-Marc Ayrault ("La Côte d'Azur", 16e), se débattent.), Armel Tripon ("L'Occitane en Provence", 16e) et Arnaud Boissières ("La Mie Câline - Artisans Artipôle", 17e) à peu près à la longitude du Cap de Bonne Espérance et à environ 1900 milles nautiques derrière le leader Charlie Dalin, à travers une zone de vent léger d'un ou deux nœuds. Les mondes peuvent être si différents dans le Vendée Globe, où il y a tout de même 3800 milles entre le leader Dalin et le nouveau partant Jérémie Beyou sur "Charal".
Après l'abandon officiel de Sam Davies ("Initiatives-Cœur"), la meilleure skipper parmi les 28 bateaux encore en course reste la franco-allemande Isabelle Joschke, dixième. La skipper de "MACSF", âgée de 43 ans, avait dimanche matin un peu plus de 600 milles de retard sur Charlie Dalin.