Le pont en teck, l'une des rares réminiscences de la grande époque des voiliers, la noblesse de tout bateau de croisière, qu'il soit classique ou tout juste sorti de la chaîne de montage. Un élément d'équipement généralement payant, aussi joli que superflu.
Les ponts structurés en PRV sont antidérapants et isolants, même par eux-mêmes. Et le bois tropical n'est plus disponible depuis l'embargo sur le Myanmar, la principale source de bois de bonne qualité. L'alternative, si l'on ne veut pas miser sur des produits artificiels comme Flexiteek ou Esthec, est le teck à croissance rapide cultivé par plantation, avec tous ses inconvénients, comme une résistance moindre aux bactéries et une structure plus molle. Les deux sont inesthétiques. Le pont en teck a vite un aspect négligé, il s'use et perd de petites miettes de bois qui ressemblent à de la saleté.
Pour y remédier, il suffit d'appliquer avant et après la saison un produit anti-moisissures éprouvé, le Boracol, qui aide à lutter contre les attaques de substances organiques et les taches de moisissure. Il fait apparaître le matériau dans un gris digne, la teinte classique des ponts en teck vieillis.
Si vous souhaitez conserver l'aspect d'un pont en teck neuf fraîchement posé ou poncé, vous pouvez l'huiler, mais vous n'en profiterez pas longtemps. Il faut alors le faire plusieurs fois par saison et cela peut quand même se tacher et se rayer. Il existe une bonne alternative : le Semco, une vitrification d'origine américaine qui préserve les huiles naturelles du bois et promet de servir de barrière contre les UV et l'humidité. Des pigments de couleur sont ajoutés pour donner au teck un aspect frais. Le fabricant propose son vitrificateur en cinq teintes : "Cleartone" contient moins de pigments et est moins colorant, "Natural" est censé donner l'éclat légèrement doré d'un pont en teck un peu usé, "Honeytone" ressemble à un pont neuf, "Goldtone" est rougeâtre et brunâtre comme un revêtement fraîchement poncé et "Classic Brown" ressemble à un pont en teck mouillé. L'avantage, c'est que ces teintes peuvent être combinées entre elles.
Nous avons essayé le système sur un Dehler 38 de cinq ans, en collaboration avec Peter Wrede Yacht Refits, qui distribue le système Teak Protect et en propose l'application. Son pont en teck avait été régulièrement traité au Boracol, mais présentait tout de même des taches et une abrasion du bois.
Avant le traitement proprement dit, il convient de nettoyer à fond non seulement le pont en teck, mais aussi l'ensemble du pont avec de l'eau et un nettoyant chimique. Cela permet d'obtenir une surface de travail propre et doit être fait de toute façon. Cela n'est toutefois pas nécessaire pour le nettoyage du pont en teck proprement dit.
Les travaux se déroulent ensuite en trois étapes : Tout d'abord, le pont en teck est nettoyé en profondeur avec un nettoyant spécial de Semco. Ensuite, la surface en teck est éclaircie avec un neutralisant - elle a l'air d'un pont frais. Enfin, le teck est vitrifié et doit alors être protégé contre les salissures, le vieillissement et l'abrasion.
Le résultat a été totalement convaincant. Le pont en teck n'a montré aucune nouvelle tache, il a été facile à maintenir propre et n'a dû être traité qu'une seule fois au cours de la saison. Le nettoyage en profondeur unique coûte près de 800 euros pour un yacht de douze mètres de long (plus les frais de déplacement), l'application avec Semco peut être réalisée par soi-même.
Le traitement s'est avéré efficace. Le pont n'a pas montré de nouvelles taches, l'abrasion a été réduite et le bois a un aspect naturel. Après environ quatre mois, nous avons appliqué un traitement supplémentaire une fois par saison, ce qui a pris environ une heure. À la fin de la saison, le pont sec avait toujours un aspect assez qualitatif, seule la surface mouillée laissait entrevoir l'utilité d'une nouvelle application. Conclusion : une recommandation pour les ponts anciens