Sur les yachts modernes, le pont en teck est souvent la seule partie en bois massif ; ce beau matériau naturel, qui plus est traditionnel dans la construction navale, donne un aspect bateau même sur les bateaux en plastique. Et le pont coûteux n'ennoblit pas seulement l'aspect du bateau, il apporte aussi des avantages pratiques : Il offre une bonne stabilité, surtout lorsqu'il est mouillé. Mais bien que le bois tropical soit très résistant aux intempéries, il vieillit plus vite que le plastique et, à un moment donné, les propriétaires ne peuvent plus éviter un radoub. En fonction de l'usure, les travaux peuvent aller d'un simple entretien à une restauration complexe en passant par des réparations ponctuelles. Pour les bateaux d'occasion, la question se pose alors rapidement de savoir si une réparation est encore possible.
Réparer ou poser à nouveau ?
Deux points sont déterminants à cet égard. L'un d'eux est l'épaisseur du teck : l'usure normale et le ponçage amincissent le matériau au fil des ans. Mais si les barres de bois sont plus fines que trois millimètres, cela signifie que les joints n'adhèrent pas suffisamment aux flancs pour le mastic. Pour le savoir, le conseil suivant peut éventuellement être utile :
Deuxièmement, l'humidité qui s'est infiltrée joue un rôle important : si les joints ne sont plus étanches et que de l'eau a coulé sous les lames de teck, un nouveau jointoiement ne suffit pas. Lors du déjointoiement, il convient d'examiner attentivement l'état entre les lames afin de tirer des conclusions sur le support. Si le teck est par exemple vissé sur une sous-construction en contreplaqué, comme cela se pratiquait volontiers autrefois, le contreplaqué peut dans le pire des cas être rouillé. Dans ce cas, il n'est pas possible de refaire les joints.
Pour cette expertise, il est important de savoir comment le pont a été posé. On peut distinguer deux grandes méthodes de pose : La plupart des chantiers navals misent sur le collage du pont en staff sur toute la surface. Si un joint fuit alors, ce n'est pas si dramatique. Sur les ponts en teck plus anciens, il est tout à fait courant que les barres de teck soient vissées à sec et que les joints soient ensuite scellés. Avec ce type de construction, il est beaucoup plus important de réagir immédiatement en cas de fuite ou, mieux encore, de ne pas en arriver là. En effet, dès qu'un joint est ouvert, l'eau qui s'infiltre peut se répandre sous le pont en teck.
Après avoir enlevé les joints, passer l'aspirateur
Avant de couler le mastic dans les joints, il faut encore les dépoussiérer à l'aspirateur et les dégraisser à l'acétone. Pour ce faire, on peut utiliser un chiffon fixé à une spatule ou à une planche fine que l'on passe ensuite dans les joints. Il convient de changer souvent de chiffon et d'utiliser suffisamment d'acétone pour le dégraissage. Ensuite, il faut encore appliquer une bande de jointoiement dans tous les joints. Un petit pinceau peut être utile à cet effet. Le ruban de jointoiement empêche la pâte à joint d'adhérer au fond du joint, ce que l'on appelle aussi l'adhérence sur trois flancs. En effet, si la pâte à joint n'adhère qu'aux côtés des planches de teck, elle peut mieux bouger, par exemple lorsque le bois se contracte ou se dilate en fonction des variations de température. La durée de vie de la pâte à joint est donc nettement plus longue.
Mais si les joints sont seulement poreux et déchirés à certains endroits, une réparation est possible. C'est le cas du pont d'un Naja en contreplaqué, que nous avons soumis à un refit avec les constructeurs de bateaux Kai Arendholz et Sven Walter de M. u. H. von der Linden à Wesel.
Ce travail a surtout demandé de la patience et du doigté, car il faut d'abord enlever complètement l'ancien mastic de jointoiement. Pour ce faire, le joint est entaillé des deux côtés à l'aide d'un cutter. Ensuite, on retire le mastic à l'aide d'un crochet de déjointoiement. Il ne faut pas couper le teck avec le couteau ou le crochet, ni effilocher le joint. Les résidus sur les flancs des barres de teck doivent être grattés à l'aide d'un ciseau à bois bien aiguisé lors de l'étape suivante. Il est également possible d'utiliser des accessoires de ponçage pour ponceuses à oscillation. Si le joint est approfondi avec une fraiseuse, les flancs peuvent également être nettoyés avec précaution avec la tête de la fraise.
Avant de refaire les joints, il faut encore déterminer quel matériau d'étanchéité il faut utiliser. Pour cela, il est essentiel de savoir ce qui se trouvait auparavant dans le joint. Si l'on utilisait auparavant du silicone, il faut alors utiliser à nouveau un produit à base de silicone. En effet, les silicones sont tellement absorbés par le bois qu'ils rendent l'adhérence difficile pour d'autres produits.
Refaire les joints : Une fois que l'on a déterminé le matériau d'étanchéité à utiliser et que l'ancien matériau a été proprement enlevé, on peut enfin s'attaquer au remplissage des joints. Étant donné que même un bateau de neuf mètres de long, comme c'est le cas dans notre cas, présente de nombreux mètres de joints, une bonne presse à cartouches est très utile.
Le mastic de scellement doit être appliqué en abondance avec beaucoup de débordement. Pour ce faire, il faut travailler uniformément du fond du joint vers le haut afin d'éviter la formation de bulles d'air. Le mastic est ensuite lissé à l'aide d'une spatule. Il n'est pas nécessaire d'exercer une grande pression sur la spatule, car le mastic doit dépasser d'environ deux millimètres des barres de teck. Il faut ensuite laisser le temps à la pâte à joint de se polymériser, c'est-à-dire de durcir.
Plus la couche est épaisse, plus ce processus prend du temps. Avec environ 2 millimètres en 24 heures, il faut donc compter trois jours et demi pour un joint de 5 millimètres de profondeur plus 2 millimètres de débord. Pour savoir quand le moment est venu, on peut placer sur une bande de ruban adhésif une saucisse de pâte à joint sur laquelle on teste si le durcissement à cœur est déjà terminé. Si c'est le cas, on coupe l'excédent de mastic avec un ciseau à bois. Les résidus sur le pont sont ensuite enlevés avec précaution à l'aide d'une ponceuse excentrique. Il ne faut enlever que la quantité de matériau nécessaire. Cette opération est la dernière et la plus satisfaisante, car sous les traces de mastic apparaissent les nouveaux joints et la teinte brun clair du bois. L'ancien pont est alors à nouveau comme neuf.
Les instructions suivantes expliquent l'ordre dans lequel il est judicieux de procéder au jointoiement :
Coûts et bénéfices
Mais pour y parvenir, le chemin est laborieux. Le professionnel Arendholz estime qu'il faut quatre à cinq heures de travail par mètre carré pour toutes les étapes de travail. Pour un bateau de neuf mètres de long avec un pont d'environ huit mètres carrés, cela représente donc environ 40 heures de travail ou quatre week-ends en salle. Beaucoup de temps, mais les coûts restent raisonnables : 27 cartouches de TDS Deck Caulk coûtent environ 570 euros, une bonne presse à cartouches environ 75 euros, le crochet de déjointage 45 euros et la bande de jointoiement 10 euros. Au total, cela fait environ 700 euros pour un pont en teck beau et sain. Les appareils et le papier abrasif ne sont pas calculés. Un nouveau pont en teck posé par un professionnel coûte à partir de 1000 euros par mètre carré, donc à partir de 8000 euros pour la taille du bateau.
Le plus grand danger lors du retaillage des joints est de couper accidentellement dans le bois. Pour tous ceux qui ne sont pas sûrs de leur lame, il existe le couteau à repousser Mozart. La lame spéciale est arrondie sur les côtés afin de mieux glisser sur le bois et peut également être changée. Le manche du couteau permet en outre de procéder avec précision. Il est disponible au prix de 50 euros dans les magasins d'outillage spécialisés.
L'équipement minimal en outils est constitué d'un couteau, d'un crochet de déjointage, d'un ciseau à bois et d'une cale à poncer. Cependant, cela ne fait que prolonger un travail déjà long. La ponceuse et l'aspirateur doivent au moins être utilisés en renfort. Bien entendu, il ne faut pas renoncer aux vêtements de protection appropriés. Il est au moins recommandé de porter un masque respiratoire lors du ponçage et des gants lors de la manipulation du mastic. Comme tous les travaux doivent être effectués à genoux sur le pont, des genouillères sont également un équipement judicieux.
Petites réparations
Il n'est pas toujours nécessaire de refaire les joints sur toute la longueur, la rénovation d'un pont peut aussi se faire par morceaux ou de manière ponctuelle. Le pont en teck est ainsi conservé plus longtemps et l'aspect visuel en vaut la peine. Ensuite, il est à nouveau en état pour de nombreuses années. Nous présentons trois méthodes permettant de réparer les dommages partiels du pont.
Renouvellement ponctuel
Tous les ponts ne nécessitent pas autant d'efforts pour retrouver un bel aspect. Souvent, après quelques années, les joints dépassent du bois aux endroits particulièrement sollicités. Cela est tout simplement dû au fait que le bois s'use plus rapidement que le plastique des joints. Toutefois, si la pâte à joint adhère encore fermement entre les barres de teck et n'est pas poreuse, il n'est pas nécessaire de remplacer toute la pâte à joint comme décrit ci-dessus.
Dans ce cas, il suffit de découper les joints au niveau du pont. Il faut également le faire parce que le surplus de mastic empêche l'eau de s'écouler. L'eau stagne alors sur le pont, ce qui peut entraîner la formation de végétation et la pourriture du bois. De plus, les joints en saillie offrent une surface d'attaque latérale, ce qui pèse fortement sur l'adhérence du mastic sur les flancs et entraîne, dans le pire des cas, l'arrachement du joint et donc des fuites dans le pont. Après la découpe, il est possible de poncer avec précaution.
Interventions cosmétiques
Lors du ponçage du pont, d'autres petits chantiers peuvent rapidement apparaître. Ainsi, de petites poches d'air apparaissent souvent dans le mastic de jointoiement. Pour éviter que l'eau ne s'y infiltre, il convient de combler les bulles d'air. Pour ce faire, elles sont entièrement ouvertes à l'aide d'un couteau ou d'un ciseau à bois, nettoyées et dégraissées avant d'être recouvertes de mastic frais. Lors de cette procédure, il faut veiller à la compatibilité du nouveau mastic avec celui qui se trouve déjà dans le joint.
Renouveler les bouchons
Le travail est un peu plus important lorsqu'il s'agit de remplacer des bouchons. Si le chantier naval ne les a pas enfoncés très profondément, l'usure et le ponçage ne laissent souvent qu'une fine rondelle de bois. Si celle-ci est fragile, l'eau s'infiltre dans le pont exactement au niveau du vissage. L'humidité peut ainsi s'infiltrer non seulement sous le pont en teck, mais aussi le long de la vis dans le sandwich en PRV situé en dessous. Il faut absolument éviter cela. Les restes de l'ancien bouchon doivent être retirés, la vis doit être approfondie et remplacée, et un nouveau bouchon en bois doit être mis en place.
La récompense du travail
Les heures passées à entretenir le pont en teck sont bien investies, car une fois que tout est à nouveau étanche, le bois tropical fait valoir ses atouts : Il résiste aux intempéries et a une longue durée de vie. De plus, une fois les travaux terminés, il assure à nouveau pendant de nombreuses saisons une bonne stabilité lorsque l'on monte à l'avant du bateau.
Toutes les étapes de travail sont également disponibles en images animées. Le reportage YACHT-TV en deux parties sur le traitement correct du patient pont en teck :
Séminaire des maîtres constructeurs de bateaux sur les colles et mastics appropriés
Un pont en teck est remis à neuf : Enlever la pâte à joints et refaire les joints du pont