Les fuites dans le système d'eau de bord sont ennuyeuses, tout comme un presse-étoupe qui fuit et qui aspire de l'eau de temps en temps. Mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter : quelques coups de pompe manuelle suffisent généralement à évacuer l'eau en un clin d'œil. Une pompe électrique automatique élimine l'humidité de manière encore plus confortable. Mais que faire s'il y a une véritable fuite, si la puissance de la pompe ne suffit plus et si l'eau se répand soudainement sur les planches de fond pendant la navigation ?
Une grave voie d'eau met en péril la flottabilité du navire et, comme le montrent les rapports réguliers sur les yachts qui ont coulé, c'est à juste titre l'un des problèmes les plus redoutés en mer. Pour éviter une catastrophe, l'équipage doit non seulement agir rapidement, mais aussi et surtout de manière réfléchie.
Le premier réflexe est d'utiliser la pompe de cale, du moins si elle est électrique ou motorisée. Il ne faut toutefois pas trop en espérer. Si le bateau est équipé conformément aux règles CE, un débit de 15 litres par minute suffit ; cela ne correspond même pas à la quantité d'eau qui entrerait par un passage de bord de 3/4 de pouce arraché. Néanmoins, les pompes devraient être activées immédiatement. Plus vite on s'attaque à l'infiltration d'eau, plus on a de temps pour trouver et combattre la fuite.
Une fois que l'eau a envahi le bateau, il est difficile de savoir dans quelle direction se trouve la fuite. Même dans le cas d'une fissure ou d'un trou profond dans la coque, la pression de l'eau est relativement faible, de sorte qu'elle gonfle plus qu'elle ne jaillit à l'endroit du dommage. Il est souvent conseillé de faire un test de goût pour vérifier s'il s'agit d'eau de mer ou si les réserves d'eau potable se vident tout simplement dans le bateau. Si l'on ne navigue pas en Méditerranée ou dans l'Atlantique, le résultat n'est pas forcément évident. La pollution et les anciens dépôts de sel altèrent le goût. En cas de doute, un coup d'œil sur la jauge du réservoir d'eau permet d'y voir plus clair.
Si une entrée d'eau ne peut pas être justifiée directement par une collision, il faut d'abord vérifier les passages de bord et les vannes maritimes. Pour ne rien oublier dans l'urgence, il est utile de disposer d'un plan plastifié de préférence résistant à l'eau, sur lequel sont indiquées toutes les ouvertures.
Si les passages sont étanches et que tous les tuyaux sont intacts, vérifier les autres points névralgiques. Il s'agit notamment des coques de gouvernail et des boulons de quille. Si aucune fuite n'est détectée, il faut recourir à des mesures de recherche indirectes : Quelles étaient les conditions météorologiques ? Y a-t-il eu une collision ? Dans ce cas, c'est plutôt l'avant du bateau et les appendices qui sont concernés. Le bateau a-t-il récemment viré de bord et l'infiltration d'eau diminue-t-elle après un nouveau virement de bord ?
Une fois la fuite trouvée, il faut arrêter ou au moins réduire l'afflux le plus rapidement possible. Pour cela, tout ce qui se trouve à bord peut servir, du coussin de couchette à la graisse d'étanchéité en passant par les serviettes et les bouchons de fuite en bois et en mousse. Les résines époxydes et les mastics qui adhèrent à l'état humide conviennent bien pour une étanchéité durable. Dans tous les cas, il faut savoir improviser - il n'existe pas de fuite standard. Pour savoir si toutes les fuites ont été détectées, la seule solution est d'observer et de consigner les données à long terme.
L'instrument originaire d'AmériqueStay-Afloat était le précurseur des mastics d'étanchéité pâteux à base de paraffine. Depuis quelques années, Vosschemie commercialise également un produit très similaire dans la gamme Yachtcare. Les produits commercialisés sous le nom deLeak Hero a une consistance légèrement plus souple, ce qui le rend encore plus facile à utiliser.
Nous avons testé différents dommages pour voir s'ils permettaient effectivement de colmater les fuites en quelques secondes, comme le promet le fabricant. Un Opti en fibre de verre préparé a servi de support d'essai. Nous avons simulé un dommage par collision sur son rétroviseur. La fissure en forme de L, d'une longueur d'environ 50 centimètres, était à moitié immergée dans l'eau et s'est enfoncée d'une dizaine de centimètres, ce qui a provoqué l'entrée d'une quantité considérable d'eau dans le bateau. Pour la colmater, nous avons appliqué Leak Hero à la main. La masse cireuse adhère très bien, même sur le PRV mouillé, et l'infiltration d'eau a été rapidement stoppée. Comme le matériau ne durcit pas, la fuite ne s'est pas rouverte, même lorsqu'une pression a été exercée sur la coque. Les petites fuites
ont pu être réparées par l'application d'un matériau supplémentaire. Les mains sont faciles à nettoyer après l'application avec de l'eau de rinçage ou des lingettes humides.
Une nouvelle graisse d'étanchéité appelée "Leak Hero" testée en pratique
Notre conclusion : le matériau est non toxique et non polluant, mais il n'est pas non plus adapté à la réparation durable des fuites, mais seulement à l'étanchéification d'urgence à court terme. Cela fonctionne très bien. Le bidon de 625 millilitres coûte près de 30 euros et ne devrait manquer sur aucun bateau.