L'idée était certes ambitieuse - mais personne ne pouvait prévoir l'issue de ce projet qui a commencé il y a un peu plus de trois ans avec une épave. En 2016, YACHT écrivait dans le premier article de la série consacrée au refit d'un Dehlya 25 à l'état de ferraille : "Dans le cadre d'un projet unique en son genre, nous allons moderniser de fond en comble un yacht vieux de 32 ans dans les mois à venir. Nous voulons montrer les surprises que peut receler un bateau à première vue navigable, l'ampleur du besoin réel de remise en état, mais aussi ce qui est possible avec des matériaux modernes, un équipement actuel et des idées neuves".
Aujourd'hui, avec le recul, c'est une estimation extrêmement optimiste, pour ne pas dire naïve. Certes, il est vite apparu que ce ne serait pas un refit normal, si tant est qu'il en existe un. Le bateau, acheté aux Pays-Bas pour 5000 euros, s'est avéré être une perte totale. L'aménagement intérieur était irrécupérable, le teck du cockpit se détachait, les voiles et le mât étaient à jeter aux encombrants. La liste avec l'analyse des dégâts s'allongeait de plus en plus : divers dommages à la coque, parfois graves, osmose prononcée dans la partie immergée, renforts en cours de dissolution à l'avant et sous le pied de mât. La quille ne pouvait plus être déplacée, les fenêtres et l'accastillage étaient bons pour la casse, et, et, et. En fait, il n'y avait pratiquement aucune zone qui ne nécessitait pas de travaux de rénovation. Seul l'examen endoscopique du réservoir de ballast d'eau a sauvé le projet. Apparemment, celui-ci n'était pas atteint d'osmose en raison de sa longue durée de vie à terre. Un assainissement complet à cet endroit aurait signifié la fin du projet.
Une partie du concept était que les travaux nécessaires ne soient pas effectués par les rédacteurs de YACHT - Dieu merci - mais par des partenaires sélectionnés de la branche maritime ; des entreprises spécialisées qui devaient montrer ce qui est possible dans leur métier respectif, avec quels coûts et quel temps il faut compter, où il vaut la peine de mettre la main à la pâte et ce qu'il vaut mieux laisser au spécialiste.
