Vendée Globe: Un triplé pour Boris - Herrmann construit des sisterships avec Ruyant et Berrehar

En début de semaine, Boris Herrmann a annoncé à Lorient que son équipe Malizia avait conçu et développé le nouveau voilier de course de type Imoca en association avec deux autres équipes. La construction est maintenant en cours. Le concepteur de yachts et navigateur Antoine Koch, l'entreprise Finot-Conq et Gsea Design sont responsables du design des triplés Imoca. La construction des bateaux est en cours sur le chantier naval CDK de Lorient.

Objectif à long terme : le Vendée Globe 2028

Concernant le choix d'Antoine Koch comme chef designer, Boris Herrmann a déclaré : "Antoine Koch est un ami et un concepteur de yachts très talentueux. Je voulais travailler avec lui depuis longtemps. Maintenant, non seulement nous lui confions la conception de notre nouveau bateau, mais nous le faisons aussi avec TR Racing et le Team Banque Populaire".

Ce projet s'appuie sur les fondations qu'Antoine Koch et moi avons développées depuis 2019". Thomas Ruyant

Les écuries françaises Thomas Ruyant Racing, Team Malizia et Banque Populaire misent sur les effets de synergie et la force d'une campagne commune pour leur nouvelle tentative de Vendée-Globe. Thomas Ruyant, Boris Herrmann et Loïs Berrehar, le promu de Banque Populaire, voient leur trio comme un projet pionnier à fort potentiel.

Nous sommes convaincus qu'avec trois équipes, nous serons plus forts". Boris Herrmann

L'initiateur du projet, Thomas Ruyant, devrait être le premier à recevoir son nouveau bateau pour le Vendée Globe et d'autres courses en avance, début juin 2026. Peu de temps après, le bateau jumeau de Team Malizia devrait être prêt fin juin 2026. Loïs Berrehar, qui participera cet été à l'Ocean Race Europe avec Team Malizia, devra encore patienter jusqu'à début 2027. Mais Berrehar a déjà vécu dimanche dernier sa première journée de navigation avec Boris Herrmann depuis le Vendée Globe.

Un Imoca nettement différent de son prédécesseur

Ce lundi, lors d'une conférence de presse à Lorient, Boris Herrmann a décrit la collaboration en cours depuis longtemps entre les trois équipes comme "unique" et a déclaré : "Nous pensons que c'est une manière intelligente d'économiser des ressources et d'apprendre beaucoup les uns des autres. Non seulement nous mettons en commun notre expertise et notre intelligence, mais nous partageons également des outils, ce qui contribue notamment à réduire l'empreinte écologique de la construction". Naturellement, la coentreprise a également pour effet de réduire les coûts.

Selon M. Herrmann, le nouveau bateau sera très différent de son prédécesseur. Le skipper de 43 ans, originaire de Hambourg, explique : "Ce seront des bateaux plus minces, avec une proue plus pointue que celle du 'Malizia' actuel". Antoine Koch explique également le processus de design en se référant à l'actuel "Vulnerable" de Thomas Ruyant, qui sert de point de départ pour le développement des nouveaux bateaux.

Rétrospectivement, le constructeur français déclare à propos de "Vulnerable" : "La forme arrondie de la coque rend la vie à bord plus confortable et moins brutale, car elle se déplace bien dans l'eau. Nous connaissons ses points forts, notamment en cas de mer agitée et de vent arrière. Mais nous avons aussi identifié ses faiblesses : par vent de face et sur eau plate".

Le diable se cache dans les détails et nous progressons dans tous les domaines". Antoine Koch

Objectif du design : combler les lacunes, améliorer la polyvalence

On a réagi et on réagit encore à ces faiblesses, comme l'explique Antoine Koch : "Nous travaillons à améliorer la polyvalence. Notre objectif est de gagner dans les phases de transition, de combler nos petites lacunes dans le vent léger et d'améliorer continuellement le comportement du bateau dans les vagues".

Antoine Koch évalue le projet tripartite comme "plutôt rare" dans les milieux Imoca. Sa vision de la tâche : "Le simple fait de partager les outils pour trois yachts devrait contribuer à réduire l'impact environnemental de la construction et à réaliser des économies d'échelle - une manière de mieux répondre aux défis de notre époque".

Dans le détail, Antoine Koch explique : "Les outils représentent à eux seuls près de la moitié des émissions de CO2 d'un seul bateau. Chaque bateau aura donc une empreinte carbone plus faible. Nous ne travaillons pas sur trois projets distincts, mais sur un seul design, ce qui est rendu possible par la collaboration globale et ouverte des trois équipes, qui restent concurrentes sur l'eau".

Une réponse intelligente à l'augmentation de l'intensité du Vendée Globe

Boris Herrmann a déclaré à propos de la philosophie du projet : "Je pense que nous vivons dans une classe très compétitive. Le Vendée Globe existe maintenant depuis 40 ans, il devient de plus en plus compétitif. Nous développons tous nos projets, nous devenons de plus en plus professionnels. Nous essayons de faire des choses intelligentes. Travailler ensemble permet d'avoir plus de monde autour de la table pour chaque discussion. Cela permet aussi de disposer de plus de ressources intellectuelles".

Selon Boris Herrmann, la classe Imoca s'engage également à réduire les émissions et à améliorer le respect de l'environnement par le biais de directives. "L'idée de construire trois bateaux jumeaux et d'utiliser les mêmes outils permet d'économiser beaucoup de ressources", constate le navigateur aux six tours du monde, qui vise également la prochaine Ocean Race autour du monde avec Team Malizia et le nouvel Imoca.

Boris Herrmann ne voit pas de problèmes ou même de conflits possibles lors de processus décisionnels complexes au sein du trio : "Nous avons tous les trois choisi Antoine Koch comme concepteur principal de yachts. Il y a bien sûr encore beaucoup de designers et de personnes impliquées. Mais c'est vraiment lui qui réunit les trois projets. À la fin de la journée, chaque équipe pourrait bien sûr changer quelque chose si elle le souhaite, mais tout le monde a intérêt à être efficace et ponctuel, à faire les mêmes choses, de sorte que nous restions dans la philosophie des bateaux jumeaux.

De petits compromis pour un grand succès au Vendée Globe

C'est pourquoi, selon Boris Herrmann, "nous faisons aussi quelques compromis là où nous aurions peut-être fait les choses un peu différemment tout seuls". Il est certain que "dans le grand tableau, il nous est utile de construire vraiment les mêmes bateaux". Boris Herrmann a clairement souligné que les relations et les amitiés nouées au fil des années avec Thomas Ruyant et Loïs Berrehar donnaient également des ailes à ce projet ambitieux.

"Thomas et moi sommes amis depuis de nombreuses années, nous avons navigué ensemble sur la Transat Jacques Vabre en 2017. J'ai beaucoup de respect pour lui en tant que navigateur, et il a une équipe très expérimentée qui a déjà trois campagnes de Vendée Globe à son actif. Le Team Banque Populaire dispose en outre d'un bureau d'études de premier ordre et revient aujourd'hui dans la classe IMOCA avec Loïs comme skipper", a déclaré Boris Herrmann.

C'est un véritable privilège de travailler avec ces personnes brillantes". Boris Herrmann

Avec Loïs Berrehar, Boris Herrmann va partager cette année de nombreuses journées de navigation dans l'Ocean Race Europe à bord de "Malizia - Seaexplorer". Il a déclaré à propos du jeune arrivant : "Bien qu'il s'agisse de ses débuts dans cette classe, je connais Loïs depuis son enfance. En 2008, il a baptisé mon Class40 'Beluga Racer'. Cette année, il sera co-skipper avec l'équipe Malizia sur The Ocean Race Europe. Maintenant, nos trois équipes travaillent ensemble avec Antoine. Une telle collaboration est rare dans notre sport et a rendu le processus de conception de notre nouveau bateau inspirant et motivant".

Le nouveau bateau reflète cet esprit : innovant, développé avec précision et plein de potentiel". Boris Herrmann

Les régates de cette année seront encore disputées par Team Malizia avec l'Imoca 2022 "Malizia - Seaexplorer", avant que le bateau ne soit remis à l'automne à la nouvelle skipper Francesca Clapcich et à son équipe powered by 11th Hour Racing. La participation à l'Ocean Race Europe, dont le départ sera donné le 10 août à Kiel, marquera le point culminant sportif de l'année pour Boris Herrmann et Team Malizia.

Le skipper de Hambourg a déclaré : "Je me réjouis beaucoup de cela. Kiel est la meilleure ville de voile d'Allemagne et nous espérons voir autant de spectateurs que lors de l'Ocean-Race-Flyby 2023, voire plus". A Kiel, 250.000 visiteurs sont attendus pendant la semaine précédant le départ.

Cette saison, c'est encore sur "Malizia - Seaexplorer" que les choses se passent. Voici le clip de leur remise en forme pour la saison d'adieu avec Team Malizia. Pour son premier entraînement depuis le Vendée Globe, le bateau a repris du service pour la première fois le 18 mai avec Boris Herrmann mais aussi Loïs Berrehar et d'autres membres de l'équipe :