Vendée Globe: "Un enfant du Vendée Globe" - Seb Simon acclamé à la troisième place
Torches de la victoire, feux d'artifice, moments de bonheur et chair de poule : Sébastien Simon est de retour dans sa ville natale des Sables-d'Olonne, où il a appris à naviguer lorsqu'il était petit navigateur. Le troisième du Vendée Globe a reçu un accueil chaleureux là où il connaît si bien chaque planche et les gens. Et eux aussi.
Je suis un enfant du Vendée Globe". Seb Simon
"C'est un parcours fabuleux, c'est mon parcours, j'ai grandi ici", a déclaré Seb Simon lors de sa première interview sur le dock de Port Olona. Quatre ans plus tôt, il avait été "éliminé par malchance", maintenant il est simplement "heureux". Simon a remercié ses sponsors et le groupe Dubreuil, qui a déjà signalé dans les médias français vouloir accompagner son skipper pour un nouveau Vendée Globe. Soit avec une nouvelle construction, soit avec l'un des deux bateaux phares de cette édition, pouvait-on lire.
Un chapitre historique pour le Vendée Globe
Sébastien Simon a disputé la course de sa vie en 67 jours, 12 heures, 25 minutes et 37 secondes. En franchissant dès jeudi soir la ligne d'arrivée de la dixième édition du Vendée Globe en troisième position, le skipper de "Groupe Dubreuil" a écrit une page historique dans l'histoire du plus important tour du monde en solitaire : il a décroché le premier podium d'un marin de la ville du Vendée Globe, lieu de départ et d'arrivée de la légendaire course autour du monde sans escale.
La victoire de Simon est aussi un triomphe remarquable contre l'adversité et les nombreux revers de son passé. En outre, sa performance souligne son talent qui, dans le passé, s'est plus souvent que d'autres dissimulé derrière des dommages ou des accidents.
Les fans de voile allemands se souviendront surtout des montagnes russes de Team Guyot lors de la dernière Ocean Race, où il formait avec les co-skippers Robert Stanjek, Annie Lush et Phillip Kasüske, aux côtés de son ami vendéen de longue date et co-skipper Benjamin Dutreux, la moitié française d'une équipe qui a connu tant de ruptures et de revers.
Sur le podium du Vendée Globe avec le "crash boat
Après les coups durs subis par l'équipe Guyot, le démâtage et la résurrection, l'Ocean Race n'a pas oublié le crash choc au départ de l'étape à La Haye, lorsque l'équipe de Seb Simon a provoqué une collision dramatique avec les futurs vainqueurs de Team 11th Hour. C'est précisément ce bateau vainqueur américain, "empalé" et violemment endommagé à l'époque, que Sébastien Simon a maintenant porté avec succès autour du monde sous le nom de "Groupe Dubreuil".
En route vers son triomphe, Sébastien Simon a établi un nouveau fabuleux record de vitesse en solitaire sur 24 heures, avec 615,33 milles nautiques parcourus entre le 26 et le 27 novembre. Il s'est soudainement retrouvé en tête de la flotte en tant que candidat à la victoire, jusqu'à ce que le foil tribord de Groupe Dubreuil se brise le 7 décembre.
A 34 ans, celui qui a grandi en naviguant sur un dériveur optimiste devant les plages des Sables d'Olonne a fait preuve d'un grand talent dès son plus jeune âge, décrochant en 2013 la troisième place du championnat du monde de 420 dans l'ancien port de Valence pour l'America's Cup. Sa victoire au classement général de la Solitaire du Figaro 2018, où il a remporté deux des trois étapes du dernier défi sur des bateaux Figaro-2, a propulsé Seb Simon au rang de héros de la voile dans sa Vendée natale.
Le sommet du Vendée-Globe de Simon après le creux de la vague
"Je voulais absolument terminer cette Vendée. Ce rêve est maintenant réalisé. Je me suis donné à 100 % pour cela", a déclaré Seb Simon dans les premières heures qui ont suivi son retour triomphal à la maison. Il y a quatre ans, il avait dû abandonner le Vendée Globe à cause de problèmes de foils près du Cap. Il était alors quatrième. Il s'en était suivi une séparation avec l'équipe et les sponsors de l'époque. Simon s'est retrouvé sans soutien.
Alors que le temps semblait lui manquer pour préparer l'actuel Vendée Globe, le destin de Simon a de nouveau basculé grâce à un SMS du propriétaire de l'entreprise Groupe Dubreuil. En juillet 2023, Simon a reçu le feu vert pour sa campagne et a pris la sage décision d'acheter le bateau de 11th Hour Racing, qui venait de remporter l'Ocean Race.
Lors de la première course en solitaire de Simon sur le bateau, la Rétour à La Base, il s'était classé quatrième avant de devoir se rabattre sur les Açores pour effectuer des réparations sur le système électrique. Lors de sa chevauchée en montagnes russes, Seb Simon s'était en outre blessé à la tête et au dos, mais il a continué à se battre jusqu'à ce qu'il perde son mât à quelques milles de l'arrivée à Lorient. La qualification espérée pour le Vendée Globe ne tenait alors plus qu'à un fil.
Sous gréement de fortune pour la qualification du Vendée Globe
Avec une persévérance et une combativité incroyables, Simon avait alors placé un gréement de jury et dérivé encore sur la ligne d'arrivée pour décrocher son ticket pour le Vendée Globe. Ensuite, une vertèbre cassée l'a obligé à passer la majeure partie de l'hiver dernier - trois longs et pénibles mois - au lit, alors que lui et son équipe devaient simultanément trouver et régler un mât de remplacement.
Puis Simon était revenu, affamé et déterminé. Cela en dit long sur ce marin souvent si difficile à cerner que, malgré sa quatrième place dans le New York Vendée au début de l'été 2024, il n'a pas été retenu par les experts dans le groupe des grands favoris présumés pour le Vendée Globe. Mais aujourd'hui, son programme a fait ses preuves avec un Imoca très bien optimisé.
La résistance de Seb Simon, sa ténacité et sa maîtrise de la voile ont marqué sa course. Il a été rapide, surtout dans les mers du sud. Il était en deuxième position et s'est livré à un duel passionnant avec Charlie Dalin, traversant avec le dominateur du 10e Vendée Globe la tempête du sud que d'autres évitaient - jusqu'à ce qu'il perde son foil. Le fait que SImon ait réussi à monter sur le podium même sur un foil en dit long sur son esprit de compétition.
Le prochain Vendée Globe déjà en ligne de mire
Le 16 janvier, alors que Seb Simon naviguait ses derniers milles jusqu'à la ligne d'arrivée et était accueilli en héros aux Sables-d'Olonne, il promettait déjà son retour pour 2028 : "Mon histoire avec le Vendée Globe ne sera pas terminée tant que je ne l'aurai pas gagné". Déjà sur scène, il ajoutait lors de son hommage : "Je n'ai déjà qu'une chose en tête : préparer le prochain Vendée Globe".
