Vendée GlobeLe même bateau, un monde meilleur - Isabelle Joschke heureuse à l'arrivée

Tatjana Pokorny

 · 04.02.2025

Isabelle Joschke au petit bonheur la chance à propos de son deuxième tour du monde en solo qui vient de s'achever.
Photo : Jean-Marie Liot/Alea/VG2024
Il y a quatre ans, Isabelle Joschke avait dû abandonner sa première édition du Vendée Globe en raison de graves problèmes de quille. Elle était alors revenue aux Sables-d'Olonne hors classement. Aujourd'hui, elle a franchi la ligne d'arrivée en dix-neuvième position. Pour la franco-allemande, c'est une victoire personnelle après la rupture du foil de tribord et les nombreux défis.

C'est peu avant minuit qu'Isabelle Joschke a terminé son deuxième Vendée Globe, le 3 février. Après avoir abandonné quatre ans à la suite de graves problèmes de quille, cette arrivée, qu'elle a fêtée mardi avec la parade du canal, avait le goût de la victoire. Lors de l'actuelle course en solo, la Franco-Allemande de 48 ans a également dû relever de violents défis avant de franchir la ligne d'arrivée en 85 jours, 11 heures et 26 minutes et en dix-neuvième position.

Près de trois semaines après le vainqueur Charlie Dalin, Isabelle Joschke a franchi la ligne d'arrivée dans une nuit noire et glaciale. Dans sa poupe, elle a parcouru 29 659,77 milles nautiques du Vendée Globe, à une vitesse moyenne de 14,46 milles. Elle a donc navigué plus vite que les skippers qui l'ont précédée, jusqu'à Romain Attanasio à la 14e place, mais elle a aussi accumulé plus de milles sur le fond que d'autres, avec des trajectoires parfois volontairement défensives suite à des casses à bord.

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La skipper du Vendée Globe Joschke : combative et positive

Isabelle Joschke a dû faire preuve plus d'une fois de ses qualités de MacGyver lors de son solo. Elle a surmonté de nombreux problèmes, notamment la rupture "nette" de son foil tribord dans le Pacifique. Elle a malgré tout atteint son objectif principal, à savoir terminer le Vendée Globe avec un état d'esprit positif et combatif.

Il y a quatre ans, lorsqu'Isabelle Joschke a remonté le canal des Sables d'Olonne sur le même Imoca "Macsf", le monde était très différent de ce jour-là. Avec 458 miles nautiques, Isabelle Joschke a également ramené au port de départ et d'arrivée un nouveau record personnel de 24 heures. Son Imoca, construit en 2007, est avec "Lazare" de Tanguy Le Turquais, qui a un peu le même âge, le bateau le plus ancien dans le top 20 de ce 10e Vendée Globe.

Pour sa deuxième participation au Vendée Globe, Isabelle Joschke avait surtout trouvé la phase dans l'océan Indien dure et exigeante. Elle y avait choisi la route du nord, comme Jean Le Cam et Alan Roura. Au cours de sa course, la skipper basée à Lorient a souvent réussi à s'imposer face à des bateaux potentiellement rapides. Elle a fait preuve d'une impressionnante constance, passant le cap Leeuwin en dix-neuvième position.

Le choc de la rupture du foil juste avant la fin de l'année

Le choc a eu lieu le 29 décembre, lorsqu'Isabelle Joschke a soudain entendu un grand craquement. Elle craignait déjà d'avoir été victime d'une nouvelle avarie de quille. Elle a alors découvert que son foil tribord était cassé en un seul morceau. A cela s'est ajoutée, le même week-end, une panne de moteur qui a rendu difficile le rechargement des batteries. De plus, la grand-voile s'est déchirée. Après cela, Isabelle Joschke savait : "Ma course ne sera plus la même à partir de maintenant".

Inquiète à l'idée de ne pas pouvoir terminer sa course, elle s'est concentrée sur le fait d'atteindre la ligne à tout prix. Elle a donc ralenti sa course au large du Cap Horn pour éviter les pires effets d'une tempête. Elle est alors retombée à la 18e place. En revanche, les conditions dans l'Atlantique lui ont été plus favorables, car le groupe de skippers qui la précédait a été ralenti.

Dans le "huit du Vendée Globe", composé de huit bateaux distants de moins de 150 milles, Isabelle Joschke a décidé, en phase finale, de tenter sa chance plus près des côtes brésiliennes. Elle a franchi l'équateur en quinzième position et a accéléré dans les alizés tant qu'elle pouvait utiliser son foil intact. Lorsque le groupe s'est reformé dans l'anticyclone des Açores, elle a ralenti.

Vendée Globe : Joschke, quatrième femme à l'arrivée

Dans la phase finale très disputée de sa course, Isabelle Joschke, née à Munich, a encore tout donné. Certains bateaux ont été plus rapides que d'autres, mais elle en a tenu d'autres en échec. Le matin du 3 février, Damien Seguin ("Apicil"), puis Benjamin Ferré ("Monnoyeur - Duo for a Job"), Tanguy Le Turquais ("Lazare") et Alan Roura ("Hublot") ont franchi la ligne d'arrivée aux 16e à 18e rangs.

Isabelle Joschke a suivi avant minuit, environ quatre heures et demie avant le vieux maître Jean Le Cam sur son non-foiler "Tout commence en Finistère - Armor-Lux". Moins d'un quart d'heure après le "Roi Jean", Conrad "The Crazy Kiwi" Colman est arrivé sur "MS Amlin". Mardi matin, l'Italien Carlo Pedote ("Prysmian") a terminé sa course autour du monde à la 20e place. Aux Sables-d'Olonne, les cris de joie pour les navigateurs du monde entier qui ont franchi la ligne d'arrivée ne s'arrêtent pas là.

Replay ! L'arrivée d'Isabelle Joschke, Jean Le Cam et Conrad Colman :

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