Vendée GlobeDutreux devant Herrmann - "Comme tirer sur une bête blessée

Tatjana Pokorny

 · 21.01.2025

Sam Goodchild a commencé à essayer de réparer sa grand-voile déchirée au troisième ris.
Photo : Sam Goodchild/VG2024
Une fois de plus, le groupe des poursuivants du Vendée Globe doit faire face à des conditions brutalement différentes de celles des trois marins du podium qui ont franchi la ligne d'arrivée depuis longtemps. Alors que Sam Goodchild répare courageusement après avoir déchiré sa grand-voile dans des conditions exigeantes, une course contre la montre a également commencé pour le groupe de poursuivants avec Boris Herrmann. Une forte tempête de Biscaye pourrait frapper leur finale...

Les épreuves les plus difficiles, le dixième Vendée Globe les offre à ses challengers à partir de la quatrième place lors de ces journées finales. C'est notamment le cas de celles qui combinent casse de matériel et gros temps, actuellement ou prochainement. En tête de la flotte restante, le skipper de "Charal" Jérémie Beyou s'est battu le 21 janvier au matin dans des vents toujours proches des 30 nœuds pour atteindre la ligne d'arrivée qui n'est plus qu'à "moins" de 900 milles.

Vendée Globe : Goodchild se bat et répare

Comme on pouvait s'y attendre, Sam Goodchild a été distancé après que sa grand-voile a "explosé" la veille à la suite d'un empannage breveté, une fois complètement déchirée. A près de 100 milles de son adversaire le plus redoutable, Beyou, le skipper britannique de "Vulnerable" a navigué une poignée de nœuds plus lentement que Beyou sous deux voiles d'avant. Les deux hommes ont navigué l'un derrière l'autre lors de la 72ème journée de course du Vendée Globe qui s'est achevée mardi matin sur la ligne idéale vers les Sables-d'Olonne.

Il n'y a pas eu d'autres nouvelles en début de matinée sur l'état d'avancement des éventuelles réparations de la grand-voile de Sam Goodchild. Derrière lui, le skipper de "Holcim - PRB" Nico Lunven et le skipper de "Biotherm" Paul Meilhat ont échangé leurs places. Tous deux se sont rapprochés à moins de 15 milles du "Vulnérable" de Goodchild et devraient dépasser dans la journée leur concurrent privé de sa force de grand-voile.

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Les deux autres concurrents, Justine Mettraux ("TeamWork - Team Snef") et Thomas Ruyant ("Vulnerable"), séparés d'une centaine de milles, ont également gagné du terrain dans des vents de plus de 25 nœuds. Les conditions sont plus clémentes pour le groupe de bateaux situé à 800 milles au sud-ouest de "Charal", qui occupe la dixième à la treizième place avec un foil bâbord cassé.

Une finale de Vendée Globe brutale en perspective

Benjamin Dutreux ("Guyot Environnement - Water Family"), Clarisse Crémer ("L'Occitane en Provence") et Samantha Davies ("Initiatives - Cœur") ont bien progressé lors de la 72e journée du Vendée Globe, dans des conditions de 16 à 20 nœuds. Dutreux, 10e, a été plus rapide que Clarisse Crémer, 17 nœuds, dans des vents de nord qui se renforcent. Sam Davies, quant à lui, n'a fait que reprendre de la vitesse après les derniers vents plus légers, avec environ 11 nœuds.

Ben Dutreux a déclaré : "En ce moment, le vent continue de se lever, donc c'est cool ! Nous devrions avoir entre 15 et 25 nœuds dans les prochains jours. Avec notre groupe, nous essayons de nous connecter à la prochaine dépression - c'est-à-dire de naviguer de dépression en dépression. Cela devrait nous permettre de grimper vers le nord lors de certaines phases de transition".

Pourtant, l'ancien co-skipper de l'Ocean Race de Robert Stanjek le savait : "Nous devons toujours nous accrocher ! Tout le parcours jusqu'à l'arrivée ne sera pas facile. Nous devons arriver avant la dernière dépression, car celle qui se trouve derrière est vraiment grosse ! J'espère que mon petit groupe arrivera à l'arrivée avant, car normalement la dépression devrait encore nous dépasser. Mais nous savons qu'il y a souvent une grande différence entre les prévisions et la réalité".

Je suis maintenant devant Boris. J'ai eu l'impression de tirer sur un animal blessé". Benjamin Dutreux

Du fait qu'il a entre-temps dépassé Boris Herrmann et "Malizia - Seaexplorer" avec leur foil bâbord cassé, Ben Dutreux n'a pas tiré une grande satisfaction. "Cela fait partie du jeu, mais je n'ai pas fait grand-chose pour le dépasser, car il était lent avec son foil". Il prend plus de plaisir dans son duel actuel avec Clarisse Crémer : "C'est toujours bien de se battre avec Clarisse, car elle n'abandonne jamais. Pas plus que moi. Nous nous battons donc bien et cela nous permet parfois de rire. Cela nous aide à avancer ensemble".

70, 80 nœuds de vent le week-end prochain ?

En exprimant l'espoir de franchir la ligne d'arrivée avant la dernière grosse dépression, Dutreux a également souligné les prévisions expliquées la veille par le co-skipper de Boris Herrmann, Will Harris, lors du Malizia Vendée Show : Selon les prévisions actuelles, il n'est pas exclu qu'une sorte de "dépression monstre" puisse toucher les bateaux classés entre la dixième et la treizième place à l'approche de l'arrivée. Will Harris a déclaré : "Nous pourrions avoir 70 à 80 nœuds de vent le week-end prochain".

Will Harris poursuit : "Ce sera vraiment exigeant. C'est dans une semaine et tout peut changer. Pour l'instant, les routages (réd. : pour Boris Herrmann) indiquent encore six à huit jours. Mais c'est difficile à calculer avec la nouvelle vitesse du bateau. Nous croisons les doigts pour que la tempête ne soit pas trop importante".

REPLAY ! Dans le dernier épisode du Malizia Vendée Show, Will Harris explique en détail le scénario météo actuel et aussi celui qui menace pour la dernière semaine en mer de Boris Herrmann :

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