Après sa troisième nuit en mer, la flotte du Vendée Globe a un nouveau leader : le skipper de "Paprec Arkéa" Yoann Richomme a mené le peloton mercredi matin devant Charlie Dalin, Sam Goodchild et Jérémie Beyou. Boris Herrmann s'était déjà hissé à la cinquième place grâce à une performance efficace avec peu d'empannages. Il était huitième à la mise à jour de 11 heures.
L'ex-navigateur de Boris Herrmann, Nico "The Brain" Lunven, vient de faire son entrée dans le top 5 avec une vitesse moyenne de 22,7 nœuds sur 24 heures. Le Français ne se contente pas de récolter les fruits de son virage à l'ouest. Il est le seul à avoir choisi ce parcours extérieur. Entre autres parce qu'à proximité de la côte, le trafic lui semblait trop important.
Nico Lunven décroche le record des 24 heures
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Lors de son "retour à la flotte", Nico Lunven a ensuite trouvé des "conditions idéales", comme il l'a lui-même rapporté. Le résultat obtenu presque discrètement : le record de 24 heures en solo, qui doit encore être officiellement ratifié ! Jusqu'à présent, Nico Lunven a parcouru 546,6 miles nautiques en 24 heures, dépassant ainsi de plus de six miles nautiques l'ancien record de Thomas Ruyant. "Nico Lunven a battu le record, c'est certain. Pour l'instant, il est de 546,6 miles nautiques. Il pourrait faire encore mieux, mais dans tous les cas : le record est battu", a déclaré Yann Groleau du Team Holcim - PRB.
En ce qui concerne son remarquable parcours extérieur autour de la zone de séparation du trafic au cap Finisterre, Nico Lunven avait déclaré auparavant : "Je voulais garder les choses simples. Je ne trouvais pas l'idée d'un passage intérieur très agréable avec la vue sur le trafic côtier, les vents forts et la mer agitée. J'ai préféré une route plus simple, même si cela m'a fait perdre un peu de temps. Malheureusement, j'ai eu un petit problème avec le gouvernail la nuit dernière, lorsque la barre franche s'est cassée. La réparation m'a pris un certain temps".
Nico Lunven s'est récompensé de ses petits revers en établissant un nouveau record. La lutte pour les dix premières places se poursuit sur le parcours actuel de la flotte en direction des Açores. Avant Boris Herrmann, Thomas Ruyant ("Vulnerable") et Louis Burton ("Bureau Vallée") occupaient encore les sixième et septième places du classement. La flotte a passé une nouvelle nuit agitée.
Isabelle Joschke pas encore dans le rythme du Vendée Globe
Mais tous les challengers sont loin d'être satisfaits de leur début. Isabelle Joschke, 35e, n'a pas apprécié le déroulement de la course. La skipper de "Macsf", née à Munich, a déclaré : "Le début du Vendée Globe n'a pas été facile à bord de Macsf, j'avais un peu l'impression de faire beaucoup de choses, mais pas les bonnes ! En fait, j'ai été là tout le temps, mais j'ai plutôt compliqué les choses que de les simplifier !"
Isabelle Joschke en a décrit les conséquences de manière impressionnante : "Cela m'a épuisée et je n'ai pas pu naviguer assez vite. Je réalise vraiment que c'est ce truc avec les premiers jours du Vendée Globe que j'avais déjà trouvé si impressionnant la dernière fois. C'est tellement différent d'une transatlantique qu'il faut s'y habituer ! Il faut que je m'habitue au rythme de cette course, qui est très particulière. Pour l'instant, je l'ai clairement ratée ? C'est un peu frustrant" !
Les premières annonces de casse et de blessures sont encore plus frustrantes pour les skippers concernés : dès mardi, Maxime Sorel a par exemple été touché. Le skipper de "V et B - Monbana - Mayenne" a signalé des problèmes avec sa grand-voile. Il avait choisi le bord extérieur lors du passage du Cap-Finisterre. Il avait alors subi 35, voire 40 nœuds de vent dans les rafales. "En fin de nuit, alors que le vent avait encore forci, j'ai voulu réduire ma grand-voile du premier au deuxième ris", a raconté Sorel dans un message en mer. Une drisse de grand-voile s'est alors bloquée.
Double défi pour Sorel, vainqueur de l'Everest
En réparant sur la grande bôme, Maxime Sorel s'est tordu la cheville dans une vague. La cheville est immobilisée. Sorel a rapidement été en contact avec les médecins de la course, qui vérifient désormais son état à distance à intervalles réguliers.
Le matin du 13 novembre, Maxime Sorel a fait état d'une "nuit désagréable". Il a essayé de se reposer. Mais cela n'a pas été facile. Parallèlement, le Français cherche fébrilement des solutions au problème de sa grand-voile.
Le Saint-Malien de 38 ans avait terminé la neuvième édition du Vendée Globe en 2020/2021 à la dixième place. Il a ensuite été le premier diplômé de l'"Everest des mers" à gravir également le véritable mont Everest en mai 2023. Avant le départ, Maxime Sorel avait indiqué que sa plus grande crainte pour sa deuxième participation au Vendée Globe était la "casse". Aujourd'hui, il doit se battre sur deux fronts dès le troisième jour après le départ, avec une cheville blessée et un problème de grand-voile.
Clarisse Crémer perd son grand gennaker
La skipper de "L'Occitane en Provence", Clariss Crémer, a elle aussi passé une sale nuit. La Française, qui détient le record féminin du Vendée Globe depuis la neuvième édition avec 87 jours et 2 heures de course, a perdu son grand gennaker (MH O) pendant la nuit. "Sans cette voile, les prochains jours avec moins de vent ne seront pas drôles. J'ai perdu beaucoup d'énergie avec cette voile, mais la course est encore longue".
Gros plan ! Ici, Nicolas Lunven avait déjà évoqué la veille les "conditions idéales" qu'il a connues pour établir son nouveau record :
Team Malizia revient sur les premiers jours du deuxième tour du monde en solitaire pour Boris Herrmann :
