Lars Bolle
· 12.03.2025
Le 10 novembre 2024, 40 navigateurs ont pris le départ de la 10e édition du Vendée Globe. La légendaire course à la voile en solitaire autour du monde, sans escale ni assistance extérieure, est considérée comme l'un des défis les plus difficiles de la voile. Un nouveau documentaire de 52 minutes résume à présent les moments forts et dramatiques de cette course extraordinaire (aller directement au film).
Le film plonge profondément dans la lutte des participants contre les forces de la nature, leurs limites physiques et mentales ainsi que les pièges de la technique. Des interviews exclusives avec les protagonistes donnent un aperçu intime de leurs sentiments pendant leur voyage de plusieurs mois sur les mers du monde. Des images spectaculaires de vagues déchaînées, de tempêtes ouragans et de navigateurs solitaires au milieu de l'immensité de l'océan Austral permettent de comprendre la fascination et les dangers de cette aventure extrême.
Le documentaire se concentre sur le duel captivant pour la victoire entre Charlie Dalin et Yoann Richomme. Pendant une grande partie de la course, les deux Français se sont livrés à un coude à coude en changeant de leader. La caméra accompagne les adversaires dans leurs décisions tactiques, leurs défis techniques et leurs hauts et bas mentaux. Dalin évoque les nuits blanches et la tension permanente : "C'était comme jouer aux échecs pendant trois mois, sauf que chaque mauvais coup pouvait avoir des conséquences fatales". Richomme ajoute : "L'épuisement et la solitude te rongent en permanence. Mais la volonté de gagner te pousse toujours plus loin".
Outre le duel en tête, le film met également en lumière les histoires qui se cachent derrière. Le jeune Sébastien Simon, qui a longtemps lutté pour une place sur le podium lors de sa première participation, s'est révélé être la grande surprise. "J'avais moi-même du mal à croire que je pouvais soudain rivaliser avec les grands noms", explique le nouveau venu. Pour le co-favori Thomas Ruyant, la course s'est en revanche terminée prématurément après une collision. La caméra capte sa déception et son désespoir lorsqu'il annonce son abandon : "Toute la préparation, les rêves - et puis c'est fini d'une seconde à l'autre". Les combats pour la quatrième place et d'autres places dans le top 10 sont également documentés en détail et donnent un aperçu du drame vécu jusqu'à la fin.
Le documentaire met notamment l'accent sur les conditions extrêmes de l'océan Austral. Ici, les navigateurs doivent faire face pendant des semaines à des icebergs, des vagues de plusieurs mètres de haut et des rafales de vent pouvant atteindre 120 kilomètres par heure. Les images montrent de manière impressionnante comment les yachts sont submergés par des vagues gigantesques et comment les skippers luttent pour garder le contrôle. Justine Mettraux raconte des moments de peur : "Il y a eu des situations où je pensais que c'était fini. Mais d'une manière ou d'une autre, tu trouves toujours la force de continuer". L'expérimenté Jean Le Cam ajoute : "Dans les mers du Sud, tu es complètement à la merci de la nature. Seuls l'humilité et le respect absolus peuvent t'aider".
L'accent est également mis sur les défis techniques auxquels les participants ont été confrontés. Les yachts de course très complexes doivent résister pendant trois mois aux sollicitations les plus extrêmes. Des dommages et des pannes surviennent régulièrement, que les navigateurs doivent réparer de manière autonome. La caméra suit Sam Goodchild lors d'une réparation spectaculaire sur le mât dans une mer agitée. Le Britannique escalade le mât de 30 mètres de haut pour réparer une fissure : "A ce moment-là, tu ne penses pas au danger. Tu sais juste que tu dois le faire, sinon la course est finie". Le Chinois Jingkun Xu doit lui aussi improviser à plusieurs reprises pour maintenir son bateau en état de marche : "C'était comme un combat quotidien contre l'usure. Mais c'est ce qui rend cette course si spéciale".
Outre les aspects sportifs, le documentaire met également en lumière le côté humain de la course. Dans des interviews intimes, les participants font part de leurs sentiments, de leurs peurs et de leurs motivations. Violette Dorange, 23 ans, la plus jeune participante du peloton, parle ouvertement de ses moments de solitude et de ses doutes : "Il y a eu des jours où je voulais juste rentrer chez moi. Mais ensuite, tu te souviens de ton rêve et tu continues à te battre". La joie et le soulagement à l'arrivée sont également capturés. Charlie Dalin décrit le moment où il voit la terre après des mois de mer : "C'était incroyable. Tous les efforts, les privations - à ce moment-là, tu sais pourquoi tu as pris tout ça sur toi".
Ce documentaire de 52 minutes offre un aperçu fascinant de l'univers du Vendée Globe. Il capture toute l'étendue de cette course extraordinaire - des images spectaculaires de la nature aux détails techniques en passant par les histoires personnelles des participants. Le réalisateur Pierre Hurel explique : "Nous voulions capturer l'essence de cette aventure unique. Le Vendée Globe est plus qu'une simple course à la voile, c'est un voyage aux frontières du possible". Pour les passionnés de voile et les amateurs d'aventure, le film offre un résumé captivant des moments forts de la 10e édition de cette course légendaire.