La Transat CIC reste une régate mouvementée. Alors que les favoris Charlie Dalin ("Macif Santé Prévoyance") et Yoann Richomme ("Paprec Arkéa") se livrent une bataille acharnée en tête de course, Boris Herrmann, dixième sur "Malizia - Seaexplorer", s'est battu pour revenir dans le top 10 le matin du 1er mai. Au même moment, son ancien navigateur et compagnon de route Nico Lunven avait de tout autres soucis. Le sympathique Français doit poursuivre sa course sur "Holcim-PRB" en "boitant" à cause d'un beaupré cassé.
Nico Lunven avait informé son équipe à terre du problème tôt mercredi matin. La fracture elle-même s'était produite pendant la nuit dans des vents forts. Nico "The Brain" Lunven veut cependant poursuivre la Transat CIC vers New York même avec le nez cassé. Le Lorientais de 41 ans a déclaré : "Le beaupré est endommagé et inutilisable. Cela signifie que je ne peux pas utiliser de voile de portant pour le reste de la course. Mais comme nous nous préparons à toutes sortes de défis et de scénarios, j'ai bon espoir de pouvoir terminer la course". En attendant, Team Holcim-PRB travaille déjà à terre pour trouver une solution afin de réparer le bateau pour la régate retour New York Vendée, une fois qu'il sera arrivé dans la Grosse Pomme.
Nico Lunven n'est pas le seul à pouvoir souffler dans la Transat CIC après des conditions plutôt brutales ces derniers temps, où les Imocas ont violemment tapé dans les vagues. Devant eux se trouve une bande nord-sud d'environ 150 milles avec des vents légers qu'il s'agit de traverser le plus rapidement possible. Sur le cap de New York, Charlie Dalin a défendu sa courte avance sur Yoann Richomme, qui continue d'attaquer avec acharnement. Les deux hommes se connaissent déjà du temps de leur rivalité en Figaro. Mercredi midi, les coureurs ont continué à avancer vers le mur de vent léger à des vitesses de 18 à 20 nœuds, avant de ralentir à midi.
Le premier poursuivant du duo reste pour l'instant Paul Meilhat sur "Biotherm", qui était positionné en dernier lieu à environ 70 milles au nord. Pour les bateaux du nord, l'obstacle du vent léger pourrait être un peu plus large en fonction de l'évolution et de l'arrivée des Imoca. Boris Herrmann s'est positionné plutôt au centre de la flotte sur le cap ouest orienté sud-nord, comme Justine Mettraux sur "Teamwork - Team Snef" qui le précède.
"Malizia - Seaexplorer" avait encore atteint des vitesses de pointe de 20 nœuds et plus mercredi matin, avant de ralentir un peu comme tout le monde en entrant dans la bande des petits airs. Entre-temps, Isabelle Joschke a réinvesti et abandonné son positionnement extérieur sud. Mercredi, en début d'après-midi, elle s'était classée seizième, nettement derrière Boris Herrmann, à peu près sur sa trajectoire. De l'autre côté de la flotte, Sébastien Simon ("Groupe Dubreuill"), dix-septième au classement intermédiaire, était lui aussi en train d'abandonner sa position extrême nord pour se ranger dans le peloton.
Avec Louis Duc ("Fives Group - Lantana Environment") et Antoine Cornic ("Human Immobolier"), deux autres skippers Imoca ont entre-temps abandonné la Transat CIC : Antoine Cornic avec un accastillage J3 cassé et Louis Duc avec un raccord cassé de ses safrans. Clarisse Crémer a annoncé qu'elle devait lutter contre un problème avec sa sonde pour le pilote automatique sur "L'Occitane En Provence").
En revanche, le Suisse Oliver Heer est toujours en bonne voie pour obtenir sa qualification pour le Vendée Globe. Il était 26e mercredi midi. Tôt dans la matinée du 1er mai, Heer avait déclaré à propos des premiers jours de la Transat CIC : "C'était assez chargé ici, très venté, avec une vilaine mer qui venait d'un angle de 90 degrés. Certains bateaux ont dû abandonner, ce qui est absolument dommage".
Un petit coup d'œil sur la Class40 de la Transat CIC : la lutte à cinq en tête s'est transformée en lutte à quatre : Fabien Delahaye ("Legallais Team Voile") a repris la tête à Ian Lipinski ("Crédit Mutuel"). Douze et 14 milles derrière le leader, Nicolas d'Estais ("Café Joyeux") et Ambroggio Beccaria ("Alla Grande Pirelli") continuent à appuyer sur l'accélérateur aux troisième et quatrième places. Le soliste d'"Ibsa", Alberto Bona, est un peu en retrait et se bat pour rester dans le coup à plus de 40 milles du bateau de tête. Amélie Grassi, la seule skipper de Class40 de la course, est restée obstinément sixième le 1er mai.