New York VendéeUn week-end passionnant pour Boris Herrmann et le reste du groupe de tête

Jochen Rieker

 · 01.06.2024

New York Vendée : un week-end passionnant pour Boris Herrmann et le reste du groupe de têtePhoto : Team Malizia/B. Herrmann
Hier encore en tête, ce matin face à une tâche difficile loin au nord : Boris Herrmann se bat contre les pièges de la météo influencée par le Gulf Stream
Une nuit et, comme prévu, la situation en tête de la course New York Vendée a changé de manière significative. Boris Herrmann doit se dégager d'une zone de calme au nord, tandis que Charlie Dalin, Nico Lunven et les autres favoris se sont battus pour une meilleure position tactique. Mais si une chose est sûre dans cette course, c'est que rien n'est joué.

On est encore loin de savoir qui sera le premier à atteindre le prochain front, distant de seulement 150 milles nautiques, qui apportera à nouveau des vents frais, voire tempétueux dans les rafales. Boris en a fait la douloureuse expérience cette nuit, heure d'Europe centrale, lorsqu'il a été confronté à un faible vent d'est-sud-est alors qu'il aurait dû souffler constamment du nord-ouest.

Boris au nord, Charlie et Nico à l'est, Sam Davies et Benjamin Dutreux au sud - qui a le mieux réussi à mettre le cap sur la prochaine dépression ?Photo : Geovoile/New York Vendée Tracker von heute FrühBoris au nord, Charlie et Nico à l'est, Sam Davies et Benjamin Dutreux au sud - qui a le mieux réussi à mettre le cap sur la prochaine dépression ?

Ce qui ressemblait sur le tracker à une succession d'une demi-douzaine d'empannages était en fait une croisière à la vitesse d'un bateau de croisière - "Malizia - Seaexplorer" n'enregistrait que 4 à 6 nœuds, alors que les bateaux de Charlie Dalin, naviguant plus au sud-est, faisaient bien 10 nœuds. Boris a donc rapidement perdu une quarantaine de milles sur le skipper de "Macif", considéré par beaucoup comme l'un des plus sérieux candidats à la victoire sur ce New York Vendée.

Dans le classement, le hambourgeois était encore relativement bien placé ce matin à huit heures, passant seulement de la première à la troisième place. Mais cela ne reflète pas toute la vérité. Comme Boris est plus proche de la trajectoire du grand cercle, la ligne la plus courte entre le départ et l'arrivée, il en profite actuellement mathématiquement. Mais tactiquement, il pourrait avoir perdu davantage. Il est bien possible que l'homme de 43 ans soit relégué à la fin du groupe de tête au cours de la journée.

Articles les plus lus

1

2

3

Dans une vidéo de bord mise en ligne ce matin, on sentait sa déception. Il se plaignait de l'influence du Gulf Stream sur la force et la direction du vent. "Je n'ai aucune idée de la façon dont il est possible que le vent soit dévié à ce point", a-t-il déclaré. Debout sur le pont de son Imoca qui tanguait, il a pris la mesure de la situation et s'est étonné. "Je devrais naviguer à 10 ou 15 nœuds au portant..." Il se demandait comment les autres allaient s'en sortir et s'il était le seul à rester coincé. "J'espère vraiment que nous allons nous en sortir".

Hier soir, il avait l'air encore plus confiant. Il était en tête et comptait parmi les plus rapides. Il était conscient d'être un peu exposé dans le nord. Mais il a délibérément choisi de suivre le vent et sa propre tactique plutôt que de rester plus près de ses concurrents. Ce n'était pas le cas de Sam Goodchild, qui l'avait suivi pendant longtemps. Il a empanné juste à temps vers 22 heures pour prendre un cap sud-est et a ainsi pu réduire considérablement son écart avec les leaders.

Boris n'est pas le seul à avoir des maux de tête à cause de la météo erratique. Sam Davies a décidé de tenter sa chance de l'autre côté du champ. Elle se trouve actuellement à 120 milles nautiques au sud du skipper de "Malizia" et ne sera pas non plus très contente de sa position.

Benjamin Dutreux, le skipper malchanceux de "Guyot Environnement" sur The Ocean Race, a fait un coup encore plus extrême. Il navigue encore 60 milles plus au sud que Davies sur une route solitaire - une option que Yoann Richomme, le vainqueur de la Transat CIC, avait jugée désespérée hier matin, du moins pour lui.

En tout cas, on ne risque pas de s'ennuyer ce week-end ! Pas même pour les deux solistes qui ont trouvé le meilleur passage possible, car le plus rapide, à travers les systèmes : Nico Lunven et Charlie Dalin, les tacticiens de l'Ocean Race de Boris. Ils ont une chance de se détacher dès qu'ils atteignent le prochain front à l'est. Mais ce ne sera pas une promenade de santé, car il apporte entre 20 et 40 nœuds de vent, ce qui est tout de même suffisant pour pousser les skippers et leurs bateaux dans leurs derniers retranchements.

Curieux de connaître la suite ? Alors accédez directement au tracker de la New York Vendée - veuillez cliquer !

Les plus lus dans la rubrique Régate