Mini TransatMaxi-challenge pour 90 mini-raceurs

Tatjana Pokorny

 · 19.09.2025

Des petites caisses en pleine forme : les participants à la Mini Transat 2023 peu après le départ.
Photo : Vincent Olivaud/La Boulangère Mini Transat 2023
Pour la 25e fois, la Mini Transat, la course transatlantique pour les solitaires au grand cœur et aux petits bateaux, prend le départ. Ce qui la caractérise. Quel Allemand veut naviguer en tête. Quelle est la tactique du grand favori.

On pourrait comparer le lancement des Mini sur le marché il y a bientôt 50 ans à la vague de succès de la Coccinelle VW pendant le miracle économique allemand. Les premières ébauches du racer de six mètres et demi, dont deux douzaines avaient pris le départ le 8 octobre 1977 pour la première Mini-Transat de Penzance à Antigua via Ténériffe, reposaient sur une idée fondamentale du Britannique Bob Salmon : tout comme Volkswagen, les Minis devaient ouvrir aux gens la porte du vaste monde - sur terre pour les uns, en mer pour les autres, malgré un budget modeste.


En savoir plus sur la 25e Mini Transat :


Jusqu'à aujourd'hui, le Mini, avec sa longueur d'à peine 21 pieds, est la plus petite classe de bateaux de course au large de la scène de la voile. Comme pour les grandes associations sœurs de la Class40 et de l'Imoca, le calendrier de la saison est rempli de défis variés pour les skippers en solo. Le point d'orgue incontesté est la Mini Transat qui a lieu tous les deux ans. Les meilleurs et les plus tenaces s'y retrouvent pour une aventure XL sur leur terrain de jeu favori : l'Atlantique !

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Les bateaux, dont le peu d'espace disponible provoque chez certains observateurs des peurs claustrophobiques, se passent jusqu'à présent de beaucoup de gadgets électroniques. Leurs dompteurs sont en grande partie livrés à eux-mêmes lorsqu'ils traversent le Grand Étang. Ce n'est qu'une fois par jour qu'ils reçoivent de la direction de course des informations météorologiques et autres informations importantes via le récepteur mondial. Le reste du temps, pas de contact avec le monde extérieur !

Un eldorado pour les bricoleurs, les sportifs de haut niveau et les aventuriers

Les fans qui, comme dans le Vendée Globe ou l'Ocean Race, ont l'habitude d'assister presque en direct à la course grâce à la couverture permanente des équipages, vivent le purisme de la Mini comme une privation médiatique. Cet aspect désuet du règlement contribue d'autre part à maintenir en vie le mythe particulier de la Mini Transat. D'un point de vue technique en revanche, les designs des bateaux naviguent dans le présent. Les acteurs de haut niveau, Benoit Maire en tête, misent sur des constructions sophistiquées en fibre de carbone et sur une technologie de foils ultramoderne.

Les voiliers de série et leurs maxi-minis, c'est-à-dire les Vectors ou les Pogos, montrent qu'il est possible de faire une ou plusieurs tailles en dessous, au-delà des développements de prototypes audacieux et furieux aux qualités de survol. Ces deux flottes sont traditionnellement un bon miroir des tendances actuelles en matière de design de coque et de voile. Cette année, ce sont probablement les Raison-Maxis qui seront les bateaux vainqueurs du classement des bateaux de série.

Ou pas du tout ? Sans surprises, la Mini Transat ne serait pas ce qu'elle est : un eldorado pour les bricoleurs de génie et les créateurs de tendances, pour les sportifs de haut niveau, les survivants et les aventuriers. Des légendes du large comme Loïck Peyron, Yannick Bestaven, Ellen MacArthur, Boris Herrmann et bien d'autres ont fait leurs preuves dans cette course transatlantique avant d'accéder à la cour des grands de l'élite internationale du solo.

Cette fois encore avec la participation de l'Allemagne

Du point de vue allemand, c'est une bonne nouvelle : après une dernière édition sans participation de l'Allemagne, les mini-voile ont repris du poil de la bête dans notre pays. Trois challengers de la série prennent le départ uniquement ou également sous pavillon allemand. Un Autrichien et huit Suisses seront également de la partie, dont le proto-As Felix Oberle et le talentueux soliste de série Joshua Schopfer. Le Düsseldorfois Hendrik Lenz est considéré comme le participant allemand le plus prometteur parmi les quelque 75% de novices de la Mini-Transat.

En 2001, Boris Herrmann, âgé de 19 ans, a été le plus jeune participant parmi 27 skippers de bateaux de série et a terminé onzième. En 2017, Jörg Riechers est monté sur la deuxième marche du podium, le meilleur résultat de la Mini Transat pour les couleurs rouge et noir. En 2019, Morten Bogacki et en 2021, Melwin Fink ont obtenu la troisième place du classement de la série. Malgré la domination française, Hendrik Lenz pourra peut-être renouer avec les succès de ses prédécesseurs grâce à son mini-bateau et sa maxi-détermination.

La 25e Mini-Transat 2025 de La Boulangère

Itinéraire de la Mini Transat.Photo : YACHTItinéraire de la Mini Transat.
  • Les étapes : À partir du 21 septembre, des Sablesd'Olonne à Santa Cruz de La Palma (1350 milles nautiques) ; à partir du 25 octobre, poursuite vers la Guadeloupe (2700 milles nautiques).
  • Les participants : 90 partants, dont 15 femmes, ainsi que 32 participants non français.
  • Les bateaux : Il y a deux catégories de classement : Minis de série (au moins 10 bateaux d'une série de chantier naval doivent être construits) et prototypes. Tous doivent tenir dans un box de 6,50 mètres de long, 3 mètres de large et 2 mètres de profondeur.
  • Les records : Étape 1 : 7 jours, 8 heures, 58 minutes (Protos) ou 8 jours, 12 heures, 23 minutes (Serial Minis) ; Étape 2 : 12 jours, 15 heures, 32 minutes (Protos) ou 14 jours, 3 heures, 49 minutes (Serial Minis).

L'association DACH

Une forte cohésion (de gauche à droite) : Victor David, Hendrik Lenz et Thiemo Huuk.
Photo : privat

Parmi les 90 navigateurs, 32 ne sont pas français. Une poignée d'entre eux sont germanophones.

Trois miniistes de série allemands, un autrichien et un proto soliste suisse comptent parmi les challengers de la 25e Mini Transat. Outre Hendrik Lenz, il s'agit de Thiemo Huuk de Wülfrath (Vector "Europe"), du Franco-Allemand Victor David (Pogo 3 "Ich bin en solitaire"), né à Bergisch Gladbach et vivant à Nantes, de Roland Welzig de Maurach (Vector "Platypus") et de Felix Oberle d'Aarau (Raison-Proto "Big Bounce"). Ce groupe rappelle le trio de 2021 composé de Melwin Fink, Lennart Burke et de l'Autrichien Christian Kargl, qui s'étaient alors fortement soutenus mutuellement. Les meilleures cartes pour la course actuelle dans la lutte pour un résultat dans le top 5 sont celles de Felix Oberle. Il y a deux ans, il avait manqué de peu une place sur le podium de la Mini Transat en se classant quatrième.


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