Ocean Race EuropeLe plaisir de se battre - "Comme une longue course inshore

Tatjana Pokorny

 · 28.08.2025

Boris Herrmann et l'équipe Malizia en lutte serrée avec la concurrence.
Photo : Flore Hartout/The Ocean Race Europe 2025
Dernière ligne droite pour la troisième étape de l'Ocean Race Europe ! Les équipes se battent à vue, par groupes, les unes contre les autres. Alors que "Biotherm" s'est créé un petit matelas en tête du peloton sur "Holcim-PRB", le groupe composé d'Allagrande Mapei Racing, Team Malizia et "Paprec Arkéa" se bat souvent proue contre proue. Boris Herrmann prend plaisir à se battre.

"C'est assez amusant de naviguer avec deux ou trois concurrents aussi proches les uns des autres. Des gains et des pertes. C'est comme une longue course au large avec un bon vent de spi. Nous empannons dans un couloir étroit le long de la côte nord de Majorque", annonçait Boris Herrmann au milieu de la nuit depuis la mer. Jeudi matin, la course à trois n'avait pas beaucoup changé. Cliquez ici pour accéder au live tracker.

Ocean Race Europe : un sprint final délicat en perspective

De la troisième à la cinquième place, Allagrande Mapei Racing, Team Malizia et Team Paprec Arkéa se battent toujours, avec des gains ou des pertes marginaux, pour rejoindre "Holcim-PRB" et sa skipper Rosalin Kuiper, qui naviguent avec une dizaine de milles d'avance. Ce dernier n'a accumulé que sept milles de retard sur "Biotherm", qui s'est envolé jeudi matin à près de 25 nœuds vers le prochain port d'étape, Nice.

Après avoir passé Ibiza puis Majorque, la flotte se dirige maintenant vers un point de passage au large de Porquerolles, connu sous le nom de "Waypoint Charlie". Le vent devrait devenir de plus en plus fort, avec des conditions instables qui pourraient permettre au groupe de poursuivants de rattraper son retard. Comme l'arrivée à Nice n'est plus qu'à un jour, tout reste ouvert.

Depuis qu'ils ont quitté Carthagène mardi, les équipages d'Imoca naviguent le long de destinations de vacances ensoleillées - la Costa Blanca, Ibiza, Majorque - mais la vie à bord est loin d'être décontractée. "Nous n'avons pas vraiment le temps de prendre l'apéro ou de faire un barbecue sur le pont arrière", a plaisanté Nicolas Lunven de Holcim-PRB. "Depuis le début, chaque fois que nous essayons de dormir, nous sommes réveillés au bout de quinze minutes pour des manœuvres".

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Une phase finale chaude, manœuvre après manœuvre

"Malizia - Seaexplorers", le navigateur d'étape Loïs Berrehar, abonde dans ce sens : "Il y a eu tellement de changements de voile, de corrections de cap, de virements de bord et d'empannages - nous avons vraiment été très occupés ces dernières 24 heures". Ambrogio Beccaria confirme lui aussi : "Nous enchaînons les manœuvres et commençons à nous sentir assez épuisés". Les conditions météorologiques en Méditerranée, que Beccaria a décrites comme "très chaudes et fatigantes", y contribuent également. Il a raconté : "Nous buvons quatre à cinq litres d'eau par jour, ce n'est pas très agréable !"

Le fait que la course soit si serrée sur le cap de Nice apporte aux équipages à la fois le défi et la fièvre de la compétition. Loïs Berrehar a décrit le scénario : "Cela fait longtemps que nous naviguons à vue les uns des autres, c'est vraiment très intense. Cela nous met la pression, mais c'est amusant - une vraie course en petit comité". Beccaria a approuvé : "Nous sommes heureux d'avoir pu rattraper Paprec Arkéa et Team Malizia. Nous avons fait un bon coup qui nous a permis de nous retrouver. Espérons que nous pourrons rattraper les deux leaders à Porquerolles" !

La phase finale, passionnante, a commencé. A moins de 24 heures de l'arrivée, rien n'est encore joué. "Ici, tout peut changer très vite", a déclaré Beccaria. La flotte s'apprête à faire un long passage vers Porquerolles avant le sprint final qui passera par la Giraglia, au large de la pointe nord-est de la Corse, et se poursuivra vers Nice.

Nouvelles conditions, nouvelle chance ?

"Aujourd'hui, les conditions changent", a annoncé Nico Lunven. "Le vent va nettement se renforcer, avec 25 à 30 nœuds contre le vent". Beccaria est du même avis : "Il va y avoir du vent, le calme va laisser place à une forte brise. Mais la Méditerranée peut toujours nous surprendre. Près de Porquerolles, le calme pourrait revenir - ou pas. La dépression derrière laquelle nous naviguons influence aussi bien la direction que la force du vent. Ici, tout peut changer très vite !"

Loïs Berrehar était convaincu que le trio de poursuivants pouvait aussi attaquer en tête. Les chasseurs restent optimistes face à "Biotherm" et "Holcim-PRB" qui naviguent devant eux. "Il y aura probablement une réorganisation, avec des options à exploiter et des opportunités à saisir", a déclaré Berrehar. Lunven a approuvé : "Le temps est très piégeux, compliqué et changeant jusqu'à l'arrivée. Nous devons rester concentrés et éviter les erreurs. L'étape est loin d'être terminée".

"Nous nous battons avec Paprec" - des scènes du bord "Malizia - Seaexplorer" qui montrent la course serrée. Le tout accompagné d'images fortes de la journaliste à bord Flore Hartout :

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