Tatjana Pokorny
· 13.09.2025
Direction le nord pour la cinquième étape de l'Ocean Race. Dans le quintette de tête Imoca, "Biotherm", "Holcim-PRB", "Paprec Arkéa", "Malizia - Seaexplorer" et "Allagrande Mapei" se disputent les meilleures positions dans le sprint final sur le cap de Boka Bay, toujours à portée de vue les uns des autres. Depuis samedi matin, le dernier point de passage fixé par le comité de course a été franchi. Le parcours, légèrement modifié juste avant le début de la course avec un total de 1600 milles nautiques, mène désormais au port d'arrivée au Monténégro en suivant la ligne idéale.
Avec une dizaine de milles d'avance, l'équipe Biotherm de Paul Meilhat avait passé le dernier waypoint virtuel vendredi soir vers 20h30. Le Français était suivi par Ambrogio Beccaria et son équipe Allagrande Mapei Racing, ainsi que par l'équipe Malizia de Boris Herrmann et "Paprec Arkéa" de Yoann Richomme. Puis Rosalin Kuipers Team Holcim-PRB est arrivé en cinquième position.
Un jour plus tard, comme souvent lors de cette dernière étape, la situation est déjà différente en cette fin d'après-midi de samedi. Dans des vents parfois très changeants, "Biotherm" est certes resté en tête, mais il a été suivi par l'équipe Holcim-PRB, qui a repris du poil de la bête. Auparavant, la barreuse de "Holcim-PRB", Carolijn Brouwer, avait déclaré : "Les conditions sont très difficiles car le vent varie beaucoup et tourne toujours de manière assez inconstante à gauche et à droite. Il est donc difficile de se mettre dans le rythme et surtout : d'y rester".
Nous essayons d'être aussi constants que possible et d'atteindre une vitesse moyenne aussi élevée que possible". Carolijn Brouwer
La compatriote de la skipper de "Holcim-PRB", Rosalin Kuiper, a ajouté : "Nous sommes de nouveau dans le groupe de tête, donc chaque petit détail compte. Nous devons faire travailler le bateau très dur pour pouvoir suivre et arriver en tête. Nous avons travaillé si dur pour arriver ici, et maintenant nous sentons que nous devons travailler encore plus dur pour rester ici".
Samedi, la course s'est déroulée dans des vents moyens de nord, sur une mer assez calme. "Ce sont de bonnes conditions Biotherm - eau plate, vent moyen - c'est parfait", a commenté avec une satisfaction compréhensible le leader Paul Meilhat. La flotte navigue désormais sur sa route du nord, avec un vent de face.
Entre-temps, les Azzurri ont dévié de leur trajectoire. Comme s'il préférait se rapprocher de son pays, Ambrogio Beccaria et son équipage français autour de Thomas Ruyant se sont détachés vers l'ouest sur "Allagrande Mapei". Environ 70 milles nautiques les séparaient du reste du quatuor de tête à l'est. Alors que Team Holcim-PRB y suivait "Biotherm" vers 17h30 avec un retard d'environ 12 milles, les équipages de "Paprec Arkéa" et de "Malizia - Seaexplorer" se disputaient la troisième place à moins de trois milles de "Holcim-PRB".
C'est agréable de voir que nous pouvons encore parfois vaincre les machines". Frankie Clapcich
A ce moment-là, "Biotherm" avait encore 200 milles à parcourir jusqu'à Boka Bay. Les poursuivants se sont battus bec et ongles pour rejoindre le bateau. Sur "Malizia - Seaexplorer", la future skipper Francesca Clapcich tenait déjà à préciser : "Il y a des moments où le pilotage manuel est plus efficace que le pilote automatique".
L'étroitesse de la mer Adriatique entre les équipes a été illustrée par le témoignage de Boris Herrmann. Le skipper de "Malizia - Seaexplorer" a déclaré après avoir passé le dernier waypoint, en voyant les lumières du prochain "Paprec Arkéa" : "A quelques longueurs de bateau, nous voyons 'Paprec Arkéa'. La distance qui nous sépare d'eux est la même que quatre minutes après le départ".
Les organisateurs de l'Ocean Race Europe ont entre-temps communiqué une première heure indicative pour l'arrivée des plus rapides de la flotte, à savoir lundi prochain entre 5 et 13 heures. Dans le port d'arrivée, on s'attend toujours à une finale de type polar en raison des écarts très serrés.