CanadaUne régate évite les eaux américaines - à cause de Donald Trump

Christian Tiedt

 · 17.04.2025

Canada : Une régate évite les eaux américaines - à cause de Donald TrumpPhoto : istock by Getty Images/Mary Baratto
Toronto, du côté canadien du lac Ontario. Le lac est divisé par la frontière avec les États-Unis.
Les relations entre le Canada et les États-Unis se sont fortement dégradées ces derniers mois. Désormais, même le sport de la voile est directement concerné.

A plusieurs reprises depuis son entrée en fonction en janvier, le président américain Donald Trump a remis en question la souveraineté de son voisin du nord. Il a ainsi qualifié péjorativement le Premier ministre de ce dernier de "gouverneur" et le Canada de "51e Etat fédéral" des Etats-Unis. A cela se sont ajoutées très tôt des mesures sensibles Droits de douaneLe Canada est confronté à des problèmes de santé publique qui affectent son économie en raison de ses liens étroits avec l'économie américaine.

Grande frustration au Canada vis-à-vis du voisin

L'amitié traditionnellement étroite entre les habitants des deux côtés de la longue frontière s'est ainsi nettement refroidie actuellement. Autrefois impensable, les Canadiens mécontents ont par exemple sifflé à plusieurs reprises lors de manifestations sportives communes pendant l'hymne national américain entonné avant le match.

En outre, les produits américains sont de plus en plus boycottés au Canada ou carrément retirés des rayons par les chaînes de supermarchés. Les vacanciers modifient leurs projets de vacances : au lieu de chercher le soleil en Floride, ils se tournent vers les Bahamas et les Bermudes.

Le sport de la voile est désormais lui aussi concerné

La voile n'échappe pas à cette nouvelle insécurité, avec des conséquences évidentes sur la saison des régates, par exemple sur les Grands Lacs : comme le souligne le comité du Lake Ontario Offshore Racing a annoncé à Toronto, ses courses ne traverseront plus les frontières cet été, mais se dérouleront uniquement dans les eaux canadiennes.

Sont concernées des manifestations telles que la course internationale Susan Hood Trophy Race fin mai, qui a lieu depuis 1955, ou encore le Lake Ontario 300, qui commence et se termine au Canada, mais qui fait en fait le tour complet du lac - donc jusqu'à présent aussi le long de sa côte sud, qui appartient à l'État américain de New York. La principale raison invoquée est la sécurité des participants inscrits.

Craintes à l'entrée aux États-Unis

Jusqu'à présent, les visites réciproques d'équipages locaux étaient monnaie courante dans les zones côtières situées à la frontière des deux pays. Dans l'Atlantique, il s'agit de la partie sud de la baie de Fundy, dans le Pacifique, des eaux protégées entre Seattle et Vancouver.

Mais ces dernières semaines, les tentatives d'entrée par voie terrestre, pourtant routinières, ont connu de plus en plus de problèmes. Non seulement les contrôles sont désormais plus stricts, mais une Canadienne s'est soudainement retrouvée dans une prison américaine sans aucune raison, un cas qui a suscité une grande attention médiatique au Canada. Cette insécurité, provoquée par la politique de Donald Trump, se répercute désormais aussi sur les sports nautiques.

Depuis Corona, on est prévenu au Canada

La méfiance actuelle des Canadiens sur l'eau n'est toutefois pas sans antécédents : pendant la pandémie de la maladie de Corona, l'entrée sur le territoire était parfois totalement interdite aux yachts. Néanmoins, de nombreux cas ont été documentés dans lesquels des plaisanciers résidant aux États-Unis ont passé outre cette interdiction. Sur la côte ouest, cela s'est fait en partie en profitant d'une réglementation spéciale qui autorisait le passage vers l'Alaska - une destination que peu des skippers pris en flagrant délit avaient effectivement prévue dans leur plan de croisière.


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