Astro-navigationFaciliter l'utilisation du sextant

Leon Schulz

 · 14.11.2023

Astro-navigation : faciliter l'utilisation du sextantPhoto : Leon Schulz
Tirer le soleil avec un sextant : L'astronavigation est de plus en plus populaire parmi les navigateurs
L'astronavigation n'est pas chose facile. Ceux qui souhaitent néanmoins déterminer leur position sans aide électronique peuvent désormais recourir à des modèles de calcul spéciaux. C'est Leon Schulz, skipper professionnel et RYA Yachtmaster Ocean Instructor, qui les a développés. Il explique comment s'en servir pour déterminer une ligne de foi - en dix minutes seulement !

De nombreux navigateurs traversent aujourd'hui des océans entiers sans avoir la moindre connaissance de l'astronavigation. Le risque de se fier exclusivement à l'électronique de bord doit être assumé par chacun. Mais il y a aussi d'autres raisons pour lesquelles des milliers de nouveaux sextants sont encore - et de plus en plus - fabriqués et vendus chaque année. D'une part, il y a la satisfaction intellectuelle de comprendre exactement la navigation, le plaisir de voir que cela fonctionne effectivement avec précision. Et il y a aussi un aspect romantique qui joue un rôle : la transmission d'une tradition et d'une technique culturelle millénaire.

Il y a des cours formidables où, au lieu d'utiliser les tables de logarithmes compliquées, on a recours à la méthode HO249, plus simple, sur laquelle se basent également les nouveaux modèles.

L'astronavigation devient plus facile

Cela permet d'obtenir rapidement des résultats. Le problème : au bout de quelques mois, sans pratique constante, on a souvent oublié beaucoup de choses. D'autant plus que les différents corps célestes comme le soleil, la lune, les planètes et les étoiles doivent être traités différemment. De plus, la mesure des corps visibles uniquement dans l'obscurité, comme les étoiles et les planètes, doit être préparée pour la période du crépuscule. Celui qui navigue alors selon la méthode établie depuis plus de 50 ans avec les planches HO249 a en tête une liste claire de choses à faire avec cinq points à traiter les uns après les autres. L'une des premières tâches consiste à déterminer un lieu de calcul situé dans les environs immédiats, pour lequel des données peuvent ensuite être extraites du tableau. Le choix du lieu de calcul n'est cependant pas évident pour le novice.

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Nouveau : des modèles pour l'astronavigation avec des instructions sur la manière de les utiliser. Cela devrait permettre à ceux qui ne s'intéressent que sporadiquement au sextant et à la mesure des angles de s'en sortir.Photo : Leon SchulzNouveau : des modèles pour l'astronavigation avec des instructions sur la manière de les utiliser. Cela devrait permettre à ceux qui ne s'intéressent que sporadiquement au sextant et à la mesure des angles de s'en sortir.

A première vue, cela semble absurde : pour pouvoir choisir un lieu de calcul à proximité immédiate de sa position, il semble que l'on doive d'abord savoir où l'on se trouve - ce qui n'était pas le but de tout l'exercice ?

Gérer les erreurs d'astronavigation

Mais c'est exactement comme ça que ça marche : il faut d'abord avoir mesuré sa position approximativement (EP, Estimated Position), pour pouvoir ensuite la déterminer avec précision grâce au calcul astronomique (Fix). Et cela fonctionne comme suit : La plupart du temps, le fix de la veille a été déterminé à quelques miles près. Ou alors, on vient de partir d'un port. A l'aide du cap suivi et de la distance parcourue, le lieu couplé et gréé ne se trouve pas à plus d'un demi-degré, c'est-à-dire 30 miles, après 24 heures. Cela suffit pour obtenir une précision de quelques milles pour le point fixe à calculer.

Si, en raison d'un ciel couvert pendant plusieurs jours, d'une tempête ou pour d'autres raisons, on se trompe de plus d'un demi-degré avec sa position gisante (EP) et que l'on choisit donc un lieu de calcul qui n'est pas du tout proche, le résultat sera certes moins précis, mais pas complètement faux. La mesure du jour suivant sera alors à nouveau précise à quelques miles près.

Nouveaux modèles pour l'astronavigation

Le couplage continu, c'est-à-dire le tracé du cap et de la distance sur la carte marine pour une localisation approximative, est donc un élément important de l'astronavigation. Des modèles récemment développés servent depuis peu de guide pratique pour les cinq étapes de la HO249. L'astronavigateur peut ainsi se remémorer immédiatement les différentes étapes du calcul, même s'il ne les a pas utilisées depuis des mois. Des notes de bas de page servent d'aide-mémoire et des flèches indiquent où certaines informations (entrées/sorties) données ou déterminées par l'utilisateur doivent être réutilisées. Des vidéos explicatives sur la manière d'utiliser les modèles sont également disponibles sur Internet.

En savoir plus sur la navigation :

Sur une seule page A4, la réduction visuelle totale est effectuée pour chaque corps céleste. Pour les planètes et les étoiles, plusieurs corps célestes sont préparés simultanément sur une page, puis calculés en parallèle sur la page suivante. On obtient ainsi plusieurs lignes de repère en même temps et donc une position qui ne nécessite pas de voile. Enfin, les lignes de repère peuvent être tracées sur le nouveau formulaire de carte marine, qui fonctionne aussi bien pour l'hémisphère nord que pour l'hémisphère sud. De la même manière que pour les modèles, des instructions pratiques et des aides à la réflexion sont fournies sur le formulaire de carte marine, qui est en quelque sorte préparé comme un morceau de carte marine universelle.

Les instructions détaillées ci-dessous indiquent ce qu'il faut faire et quand.


Du tir du soleil au traçage des lignes de foi sur la carte marine

Étape 1 : la mesure

Sextant, Astronavigation, Cassens_Plath, Template, Proforma, Sight ReductionPhoto : Leon Schulz

Input :

  • Enregistrement de l'heure, de la position enregistrée, du cap, du loch
  • Lecture au sextant (Hs)

Sortie :

  • Hauteur du soleil observée (Ho)

La première étape consiste à noter sur le formulaire tous les chiffres à retenir, afin de n'en oublier aucun pour le calcul ultérieur. On note la position (EP), l'heure exacte du coup de soleil, la position du loch et la route suivie, ainsi que la vitesse sur le fond. Au cours de la première étape, l'angle (Hs) lu au sextant est également noté, puis une série de corrections permet d'obtenir la hauteur du soleil (Ho) réellement observée.

Étape 2 : l'"Annuaire nautique".

Sextant, astronavigation, annuaire nautique, Nautical Almanac, HO249Photo : Leon Schulz

Input :

  • Position de flexion (EP, de l'étape 1)
  • jour et heure de l'observation (de l'étape 1)

Sortie :

  • Lieu de calcul sélectionné (Lat, Long)
  • Latitude du soleil (déclinaison)
  • Angle d'heure locale (Local Hour Angle, LHA)

La deuxième étape commence avec le "Nautical Almanac". A l'aide de celui-ci, il s'agit de choisir un lieu de calcul à proximité immédiate, qui pourra ensuite être utilisé dans la troisième étape pour la détermination de Hc et de l'azimut. La latitude du lieu de calcul est choisie en arrondissant à l'entier supérieur ou inférieur le plus proche.

Le choix du degré de longitude pour le lieu de calcul demande en revanche un peu d'habitude. En effet, ce n'est pas la longitude absolue du lieu de calcul qui doit être un nombre entier, mais plutôt ce que l'on appelle l'angle horaire entre le soleil (GHA, Greenwich Hour Angle) et le lieu de calcul. Il ne s'agit donc pas de la longitude absolue, mais de l'angle relatif entre le bateau et le soleil.

C'est une idée géniale, car la hauteur du soleil Hc ne se soucie pas de la longitude absolue que nous avons. La seule chose qui compte pour la hauteur Hc est la relation entre le bateau et le soleil. C'est cette "distance angulaire relative" (angle horaire) entre le bateau et le soleil qui détermine la hauteur du soleil. C'est ce qu'on appelle l'angle horaire local (LHA, Local Hour Angle), et c'est précisément cet angle qu'il faut maintenant obtenir sous forme de nombre entier, afin de pouvoir l'utiliser plus tard dans le tableau HO249 à l'étape trois.

Nous ne pouvons évidemment pas changer la position du soleil, mais nous pouvons changer la longitude de notre lieu de calcul, qui est l'objet de notre attention ! Il suffit donc de choisir la longitude du lieu de calcul de manière à ce que l'angle horaire local entre le bateau et le soleil (LHA) soit un nombre entier. Si vous êtes attentif, vous verrez que deux cases du formulaire de l'étape deux sont marquées en rouge, ce qui signifie "Bingo ! En effet, dès que quelque chose apparaît en rouge, il s'agit d'une grandeur nécessaire pour le tracé sur la carte marine à l'étape cinq. Tous les résultats en rouge se retrouvent dans la case rouge en bas à droite du formulaire. La latitude et la longitude du lieu de calcul sont précisément des résultats rouges qui peuvent déjà y être inscrits après la deuxième étape. Le lieu de calcul est ainsi sélectionné. Il ne manque plus que l'azimut et l'interception, qui résultent respectivement des étapes trois et quatre.

Étape 3 : le panneau HO249

sextant, astronavigation, Cassens_Plath, modèle, proformaPhoto : Leon Schulz

Input :

  • Latitude en nombre entier du lieu de calcul (de l'étape 2)
  • Angle horaire local entier (LHA, de l'étape 2)
  • Latitude du soleil (déclinaison, de l'étape 2)

Sortie :

  • Direction par rapport au soleil (Zn, azimut)
  • Hauteur calculée du soleil (Hc)

Maintenant, nous mettons de côté l'"Annuaire nautique" et nous passons enfin à la HO249, qui doit fournir la direction recherchée par rapport au soleil (azimut) ainsi que l'angle d'élévation précalculé (Hc). Il suffit de quelques étapes et d'une aide sur le formulaire pour obtenir ces deux valeurs sur le tableau.

L'azimut est marqué en rouge et est donc reporté dans la case cible tout en bas à droite. Il redeviendra pertinent plus tard, lors du traitement de l'étape cinq.

Étape 4 : Détermination de l'interception

sextant, astronavigation, Cassens_Plath, modèle, proformaPhoto : Leon Schulz

Input :

  • Hauteur du soleil calculée (Hc, de l'étape 3)
  • Hauteur du soleil observée (Ho, de l'étape 1)

Sortie :

  • Intercept en miles nautiques
  • Closer/Away le long de l'azimut

Il faut encore comparer l'angle mesuré Ho avec l'angle pré-calculé Hc, ce qui est fait à la quatrième étape. Il faut également déterminer si nous sommes plus proches ou plus éloignés du Soleil par rapport au lieu de calcul.

L'interception est calculée à partir de la différence entre Hc et Ho. Il est donc rouge et se retrouve dans la case d'arrivée en bas à droite. Si Ho est supérieur à Hc, nous sommes plus proches du soleil, dans le cas contraire, nous en sommes plus éloignés. Cette valeur pour "Closer" ou "Away" est la dernière sortie à être placée dans la case rouge.

Étape 5 : inscription sur le formulaire de la carte marine

Sextant, Astronavigation, Cassens_Plath, Template, Proforma, Sight Reduction, Livre annuel, Nautical Almanac, HO249, ImrayPhoto : Leon Schulz

Input :

  • Latitude du lieu de calcul
  • Longitude du lieu de calcul
  • Direction par rapport au soleil (azimut)
  • Intercept
  • Closer/Away

Sortie :

  • Ligne de foi à angle droit par rapport à l'azimut

Tout ce qui a été noté en bas à droite dans la case rouge de l'étape 5 est nécessaire pour le tracé sur la carte marine ou sur le formulaire de carte marine. La position du lieu de calcul (Lat, Long) et la direction vers le soleil (Azimut) sont d'abord dessinées. L'interception est reportée le long de l'azimut, soit en direction du soleil, soit en s'éloignant de lui. La ligne de foi est tracée perpendiculairement à l'azimut à partir de ce point déterminé. Quelque part sur cette ligne se trouve le navire.

La raison pour laquelle il s'agit d'une ligne de foi et pas encore d'une position est expliquée dans le YACHT 22/2016 ainsi que dans le prochain webinaire YACHT. Un deuxième coup de soleil quelques heures plus tard ou une largeur de midi classique à midi du bateau donne alors une deuxième ligne de foi. La première ligne de foi est tracée en fonction du cap et de la distance parcourue (étape 1), et la position réelle (fixe) est déterminée par l'intersection des deux lignes de foi.


Le webinaire sur l'article :


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