Si tout se passe bien, la deuxième nouvelle construction de Melwin Fink sera prête à partir dans une dizaine de jours. Cette fois, le dernier Vector-Mini de Yachtservice Stettin a été aménagé en seulement trois semaines. L'expérience acquise lors de l'aménagement du premier bateau en début d'année et les pièces d'équipement encore disponibles ont contribué à ce temps record. Début avril, le naufrage du premier bateau de Fink en Méditerranée, l'hélitreuillage du jeune skipper et de son coéquipier Marc Menzebach et l'échouage ultérieur du mini, fortement endommagé, ont mis un terme dramatique au projet de Fink. Maintenant, tout est à recommencer, même si les chances de participer à la Mini-Transat 2023, toujours dans le viseur de Melwin Fink, ont diminué. L'increvable n'a pas renoncé, loin s'en faut, à son rêve de prendre le départ d'une deuxième Mini-Transat.
Le fait que l'aménagement du dernier Mini de Fink, à nouveau baptisé "Karin Monika" en l'honneur de ses grands-mères, ait été cette fois-ci si rapide que la carène pourra être peinte au pistolet dès lundi (25 juillet), aide Fink à rattraper son retard dans la lutte pour une place au départ de la Mini-Transat 2023. "En fait, la nouvelle construction est arrivée chez nous à Bad Salzuflen encore moins préparée que la première. Pas un seul trou n'avait été percé", raconte-t-il. Mais la chance dans le malheur de l'avarie et de ses conséquences est la suivante : "Nous avons pu reprendre maintenant certaines des pièces que nous avions fabriquées nous-mêmes en début d'année et que nous avions fait fraiser spécialement. Par exemple, la ferrure de proue entièrement modifiée et plus stable. Ou encore le système de gouvernail légèrement modifié". L'aménagement "reloaded" a donc avancé rapidement. "Toutes les ferrures sont déjà en place, et le mât a déjà été monté. Cela aide aussi de savoir exactement où doit aller quoi. Nous avons même plaisanté, non sans sarcasme, en disant que le premier bateau était un bateau d'essai et que nous pouvions encore l'optimiser, par exemple en déplaçant un étrier de cinq centimètres supplémentaires ou en le supprimant complètement. Il y a bien sûr eu des effets positifs. Mais sérieusement : on ne souhaite à personne ce que nous avons vécu. Et on ne veut plus jamais le revivre".
Comme avec la nouvelle construction précédente, Fink se rendra directement à Barcelone avec sa Mini actuelle. Le voyage est prévu pour la première semaine d'août, si l'électronique arrive à temps de France. À Barcelone, Fink disposera de deux semaines pour effectuer des tests, des optimisations et des entraînements, avant que ne retentisse le signal de départ de la première course en double, à laquelle il pourra et voudra participer avec son ami navigateur Hendrik Lenz de Brême. Le port de départ et d'arrivée de la course de 500 miles nautiques Mare Nostrum est Garraf, près de Barcelone. Le coup d'envoi de ce parcours exigeant aux Baléares, souvent sujet aux orages à cette époque de l'année, sera donné le 26 août à 14h30. Si le plan ambitieux de Fink se déroule comme prévu, il participera à deux autres courses d'ici l'automne et atteindra ainsi les 1000 miles de qualification requis pour la mini-transat. "Ce serait alors trois courses en Méditerranée, la dernière en Italie n'ayant actuellement que trois inscriptions et n'étant pas claire si elle aura lieu", explique l'étudiant en droit de 20 ans, l'un des nombreux problèmes de sa course de rattrapage, pour laquelle il dépend aussi de facteurs extérieurs qui fonctionnent.
Comme les places de départ assurées à temps dans les classiques de qualification de la classe Mini sont en principe liées au bateau inscrit et non au skipper, Fink a perdu toutes ses places de départ avec la casse totale de sa première nouvelle construction. Il doit à présent contre-attaquer avec la deuxième nouvelle construction et des alternatives créatives. Ce qui est douloureux, c'est que Fink ne peut pas participer à la course "Les Sables-Açores-Les Sables" en deux étapes sur deux fois 1 300 milles nautiques. "C'est là que 70 personnes gagnent leur droit de participation à la Transat, si elles le souhaitent", explique Fink. Une autre condition pour prendre le départ de la mini-transat est de participer à au moins une course en solitaire l'année de la course elle-même, c'est-à-dire en 2023 : "Il y en a une au début de l'année qui part du Garraf et qui fait le tour d'une plateforme pétrolière au large de Majorque. Cela fonctionnerait. Si je remplis cette condition avant les autres, j'aurai peut-être à nouveau une chance de participer à la Mini-Transat. Je pourrais alors passer de la liste d'attente à la liste de départ principale. Dans l'ensemble, ce sera très serré et tout devra fonctionner, mais alors cela pourrait marcher", explique Fink en parlant de son défi complexe. La qualification précoce début 2023 est importante pour lui : "Je veux savoir en début d'année si je suis qualifié ou non. Sinon, on ne peut vendre cela à personne et on ne peut pas non plus le planifier raisonnablement. Sinon, il faut y renoncer". Comment évalue-t-il lui-même ses chances ? Fink, en tant que combattant, reste optimiste : "Ce sera difficile, mais avec ma chance, j'y arriverai peut-être. J'en saurai plus à la fin de l'année. J'ai super envie, surtout maintenant que j'ai retrouvé mon petit bateau. Ça me démange déjà beaucoup. Nous avons mis tellement d'idées et d'argent dedans. On a envie de voir ce que ça donne. Et puis, il faut que je sorte enfin de l'atelier".
Mais que se passe-t-il si le rêve s'écroule ? Si une partie du programme de puzzle éclair, exigeant et demandé, ne fonctionne pas et que les conditions de participation à la mini-transat ne peuvent pas être remplies dans le temps qui reste ? "Dans ce cas, je fais naviguer le bateau jusqu'à ce que je trouve un nouveau plan. Je trouve la nouvelle Class 30, qui a entre-temps déjà un nouveau nom avec Carboman, très intéressante. J'ai aussi trouvé les Figaro passionnants, mais ils ne sont plus aussi hype. Quant à la Class 40, c'est encore trop radical pour moi comme prochaine étape. Je ne me sens pas encore prête. On parle déjà de budgets de deux millions d'euros ou plus. Je ne peux pas encore m'imaginer cela, je préfère y aller étape par étape".