La voile pour les débutantsUn guide pour réussir l'achat d'un bateau

Fabian Boerger

 · 21.05.2025

Lors de la visite d'un bateau, il faut procéder de manière planifiée. Il est préférable de préparer une liste de contrôle et de prendre son temps.
Photo : YACHT/N. Krauss
Le chemin vers son propre yacht est souvent semé d'embûches et d'erreurs. Nos aides à la décision et nos conseils sur les essais de navigation et les aspects juridiques font de la phase d'achat et de l'acquisition d'un bateau un plaisir.

Trouver le bon bateau est difficile. C'est le moins qu'on puisse dire. En effet, le premier obstacle à franchir pour devenir propriétaire est le choix du type de bateau. Le marché des bateaux d'occasion offre des centaines de possibilités apparemment attrayantes - du petit croiseur bon marché au yacht de croisière abordable - qui constituent pour beaucoup une bonne alternative à l'achat d'un bateau neuf, ne serait-ce que pour des raisons financières. Le roi parmi les chercheurs est celui qui a toujours eu un bateau de rêve en tête. Si l'on sait depuis longtemps qu'il s'agira d'un Hallberg-Rassy 352, d'un Luffe 40 ou d'un Folkeboot, le nombre de bateaux envisageables se réduit rapidement à un nombre raisonnable.


Lisez aussi


Tous les autres futurs propriétaires sont confrontés à un problème. Ils ont l'embarras du choix face aux nombreuses possibilités. Si vous ne voulez pas que votre recherche se termine par des années de lecture d'annonces, d'innombrables kilomètres sur l'autoroute, des visites frustrantes ou même une erreur d'achat, il vaut la peine d'investir un peu de temps dans le choix du bon type de bateau. En tant que navigateur de longue date avec de l'expérience sur différents bateaux, la décision - peut-être inconsciente - pour ou contre certains modèles peut être prise depuis longtemps.

Articles les plus lus

1

2

3

Le navire "parfait" existe-t-il ?

Mais pour les débutants et tous ceux qui achètent leur propre bateau pour la première fois, il est judicieux de procéder selon un plan. Deux aspects sont essentiels à cet égard. D'une part, le bateau parfait n'existe pas, pas plus que la poule aux œufs d'or que beaucoup recherchent sous forme de bateau. Rester assis dans le salon de pont par mauvais temps, mais pouvoir changer de territoire de manière flexible avec le bateau sur la remorque, cela ne fonctionnera pas. Chaque bateau est un compromis. En même temps, presque tout est possible avec presque tous les bateaux et ne dépend finalement que du budget et des préférences personnelles : Un tour du monde à la voile sur un bateau en plastique de sept mètres de long fonctionne aussi bien que des vacances en famille à l'intérieur des terres sur un yacht en acier de 38 pieds. Reste à savoir si de tels projets sont recommandables.


Faites le test : le bon bateau pour le bon propriétaire

Où aller ? Avec qui ? Sportif ou confortable ? La recherche d'un bateau commence par diverses questions que l'on se pose à soi-même. Cliquez ici pour accéder au test interactif !


En principe, le type de bateau doit être adapté à l'usage pour lequel il a été acheté. C'est-à-dire à l'expérience, à la taille, au comportement d'utilisation et aux préférences de l'équipage ainsi qu'aux projets à court ou à long terme et, bien sûr, à la zone de navigation. Il serait imprudent d'acheter un bateau avec un tirant d'eau de 1,80 m pour les îles de la Frise orientale comme territoire d'origine. Et surcharger un yacht léger et rapide d'équipement pour une longue croisière réduirait à néant ses bonnes qualités de navigation. Les deux sont possibles, mais on aura plus de plaisir à naviguer sur un bateau adapté à ses projets.

Les considérations à prendre en compte lors de la recherche structurée d'un bateau rappellent un peu les "questions en W" que l'on apprend dans les cours de premiers secours pour lancer un appel d'urgence - où, qui, comment, etc. Ce sont exactement les mêmes questions qui sont importantes lors de la recherche d'un bateau et qui sont illustrées par le diagramme ci-contre : où naviguer, comment et avec qui ?

La zone de navigation choisie, généralement en fonction du lieu de résidence, est un premier bon filtre dans la recherche du bateau adéquat. Doit-il être utilisé en navigation intérieure, sur les côtes de l'IJsselmeer, de la mer du Nord ou de la Baltique, en Méditerranée ou même dans les Caraïbes ? L'équipage a-t-il l'intention de faire une croisière au long cours ? Autre point important : comment le bateau sera-t-il utilisé ? Prévoit-on des excursions d'une journée ou d'un week-end sans passer la nuit à bord ? Dans ce cas, les couchettes, les toilettes et l'office ne jouent peut-être qu'un rôle secondaire, voire aucun rôle. Ce n'est pas le cas d'un bateau avec lequel il est prévu de partir en vacances pendant des semaines ou de voyager pendant des années.

Un troisième aspect qui devrait être examiné de manière réaliste au tout début de la recherche d'un bateau est le budget : pour quel type de bateau suffit-il, sans devoir recourir à une prétendue bonne affaire avec des réparations en retard - et investir finalement trop ? Ou faut-il éventuellement acheter un nouveau bateau ?

Que faut-il vérifier avant d'acheter un bateau ?

Lorsque ces réflexions ont finalement abouti à un type de bateau et que celui-ci a été trouvé neuf auprès du chantier naval ou d'occasion sur un portail d'annonces, il convient d'examiner le yacht en détail. Pour les bateaux neufs, il faut déterminer si le bateau correspond à ses attentes. Pour les bateaux d'occasion, il faut également vérifier leur état.

Le mot "essai" est à prendre au pied de la lettre, car tout ne peut pas être vérifié dans le box ou à terre. En revanche, il faut larguer les amarres ! Mais procédons par ordre. Les voiliers sont extrêmement complexes, il suffit d'une goupille tordue pour que le mât tienne debout ou tombe. D'innombrables petits détails peuvent conduire à des réparations coûteuses, voire à de dangereuses situations de détresse en mer. C'est pourquoi il est important de procéder de manière structurée. La sécurité doit être traitée en priorité par rapport aux caractéristiques de confort. Il est préférable d'identifier rapidement une vanne de mer qui fuit plutôt qu'un éclairage de réfrigérateur cassé.

Le premier regard se porte sur la cale. C'est standard sous une grue, mais cela vaut aussi la peine pour un bateau qui flotte depuis longtemps. Un peu d'eau n'est pas forcément un signal d'alarme. Mais il est important, le cas échéant, de remarquer la différence lors du deuxième coup d'œil après l'essai de navigation. Il faut aussi regarder le fond de cale du moteur pour voir si la machine perd de l'huile, du liquide de refroidissement ou du carburant pendant la navigation. Les boulons de quille se trouvent également dans le fond de cale. Il convient d'y prêter une attention particulière lors de la première visite. Un mastic d'étanchéité appliqué ultérieurement est un signal d'alarme. Vérifier l'absence de corrosion, de traces d'eau et la facilité d'utilisation des vannes. Ne pas oublier non plus les raccords des tuyaux : les colliers sont-ils bien serrés ?

La plupart du temps, on trouve les poutres de l'arceau derrière les coussins du salon ou dans un espace de rangement. Les fuites sont un problème fréquent, les systèmes avec tendeurs doivent être correctement serrés. Un coup d'œil sur les commandes peut montrer si les paliers de gouvernail ont trop de jeu (tout ce qui dépasse deux millimètres n'est pas bon) et si les câbles de commande ont suffisamment de tension dans les systèmes à roue.

Prendre l'essai au pied de la lettre

Si l'on veut sortir du box pour un essai, on se concentre d'abord sur le moteur diesel. Le moteur démarre-t-il bien ? Un jet d'eau de refroidissement sort-il directement du pot d'échappement et à quoi ressemblent les gaz d'échappement ? Lorsque le moteur est froid, il peut y avoir un peu plus de gaz d'échappement, mais seulement brièvement et ni blanc ni très noir. Le premier indique une combustion sale et le second un moteur qui brûle trop d'huile. Directement dans le port, on peut essayer de démarrer avec la barre baissée et de stopper. Cela permet de voir si la puissance souhaitée est obtenue rapidement. En dehors du port, passer à la vitesse de croisière, c'est-à-dire à environ 75% du régime maximal. La vitesse devrait alors atteindre à peu près la vitesse de la coque. Si elle est nettement inférieure, soit la puissance de l'entraînement n'est pas suffisante, soit l'hélice n'est pas adaptée au bateau. La sonorité de la machine est également intéressante. Un fonctionnement régulier et rond est souhaitable, de même qu'un faible niveau de vibrations et de bruit.

Il est également plus facile d'évaluer l'installation de gouvernail sous voile que sous moteur. Avec l'hélice, une légère secousse peut être normale, sous voile, elle indique un problème. Avec un peu de pression dans les voiles, il est également utile de regarder le long du mât. Même s'il est droit dans le port, un gréement mal réglé apparaît sous charge. Une courbure en forme de S sur le côté ou des haubans lâches sont des signes évidents. En outre, une course facile des drisses est souhaitable. Si le gréement est lourd, il se peut que les poulies et les cordages soient usés. Il est préférable d'inspecter le gréement lorsque le mât est baissé. Sinon, il faut utiliser une chaise de batelier pour le gréer et l'inspecter. Les goupilles, les boulons, les vis, les terminaux et surtout les sertissages et le fil métallique qui les recouvre sont autant d'endroits où des problèmes peuvent apparaître. Si une seule carde sort du hauban, le fil doit être remplacé. La corrosion aux endroits où les ferrures en acier inoxydable sont fixées sur le profilé en aluminium est un signal d'alarme.

Demander un deuxième avis avant d'acheter un bateau

L'état des surfaces sur et sous le pont ainsi que l'installation et le système électrique doivent être analysés en détail. En règle générale, un expert devrait également pouvoir confirmer sa propre impression du bateau avant l'achat. Le deuxième avis de l'expert est toujours utile pour exclure les dommages difficilement identifiables. Une expertise complète peut coûter jusqu'à 2.000 euros, il ne faut donc y avoir recours que si l'on a réellement l'intention d'acheter. Mais dans ce cas, l'argent est bien investi, car la connaissance des défauts permet soit de renoncer à un mauvais achat, soit de renégocier le prix et de tenir compte des réparations futures. Ainsi, l'argent dépensé pour l'expertise est généralement directement rentabilisé.

Si l'on veut acheter, il y a encore d'autres choses à clarifier en plus du contrat. Dans le cas d'un bateau d'occasion, il faut s'assurer de la propriété exacte du bateau et vérifier que la TVA a été payée. En outre, les anciennes factures des réparations et des nouvelles acquisitions sont très utiles pour évaluer encore mieux l'état d'entretien du bateau. Le yacht a également besoin d'une assurance après l'achat. Le contrat de vente doit clairement stipuler qui est responsable en cas de dommages découverts ultérieurement. En outre, l'équipement doit être documenté dans un procès-verbal de remise. Si un nouveau yacht est commandé auprès d'un chantier naval ou d'un concessionnaire, il est recommandé de faire garantir l'acompte auprès d'une banque.

Une fois le bon bateau trouvé, expertisé et acheté, l'aventure peut commencer.

Ces points juridiques sont à prendre en compte lors de l'achat d'un bateau

L'expert : Dr Heyko Wychodil - l'avocat et navigateur hambourgeois prend régulièrement position dans YACHT sur des questions juridiques liées à la voile.Photo : PrivatL'expert : Dr Heyko Wychodil - l'avocat et navigateur hambourgeois prend régulièrement position dans YACHT sur des questions juridiques liées à la voile.

La sécurité financière peut être mise en place

Les garanties de restitution d'acompte lors de la commande d'un nouveau yacht peuvent prendre des formes très diverses. Il convient avant tout de veiller à la déclaration d'une "caution solidaire", par laquelle la banque renonce à une action anticipée. Le créancier ne peut alors pas être contraint d'intenter une action en justice contre le débiteur principal afin de faire constater sa créance par un tribunal. Les conditions de paiement contenues dans la garantie, qui sont liées au déroulement d'une procédure d'insolvabilité, sont également désavantageuses. En effet, les décisions contraignantes de l'administrateur judiciaire s'étendent souvent sur de très longues périodes et le créancier de la caution, c'est-à-dire l'acheteur, ne peut guère influer sur la procédure d'insolvabilité.

Dans la pratique, il s'est avéré utile, du point de vue de l'acheteur, que la banque de garantie se porte caution solidaire pour le remboursement des acomptes versés si la livraison du navire n'est pas "conforme au contrat". De même, la garantie devrait prévoir des ajustements individuels avec le contrat de vente, notamment en ce qui concerne l'accord sur la date de livraison. L'acheteur a alors des droits directs contre la banque si le vendeur est en retard dans la livraison. A fortiori, la banque peut être sollicitée au titre du cautionnement si l'achèvement du navire a été suspendu en raison d'une procédure d'insolvabilité demandée entre-temps.

Efficacité d'une garantie de restitution d'acompte

Il convient également de s'assurer que la banque renonce à toutes les exceptions de contestation et de compensation dans sa déclaration de cautionnement. En outre, les garanties de restitution d'acompte indiquent souvent qu'elles doivent expirer à une date déterminée par la banque. Cette date est souvent proche de la date de livraison prévue. Mais comme les dates de livraison des yachts ne sont généralement pas indiquées par le commerçant avec une date exacte, il n'est en retard qu'après une mise en demeure avec fixation d'un délai de plusieurs semaines. Il existe donc un risque qu'une garantie d'acompte soit déjà éteinte avant que l'acheteur ne puisse prouver que la livraison du bateau n'a pas été effectuée conformément au contrat.

Dans le cas d'une garantie limitée dans le temps, sa validité devrait donc s'étendre sur une période d'au moins six semaines après la date de livraison annoncée dans le contrat. En cas de livraison du navire conformément au contrat, le cautionnement prend régulièrement fin par la restitution de l'original de l'acte de cautionnement à la banque. Il convient de distinguer la caution d'acompte de la caution de garantie. Contrairement à la garantie de restitution d'acompte, cette dernière couvre le risque de l'acheteur si des défauts sont constatés ultérieurement sur le navire, mais que le vendeur ne remplit pas son obligation de réparation.

Dans la construction navale en série, les garanties sont inhabituelles, contrairement aux contrats de construction avec les chantiers navals pour les yachts construits individuellement sur commande du client.

Attention au fisc !

La TVA sur un bateau qui a été payée une fois dans un pays de l'UE n'est pas due une deuxième fois en cas de revente par un particulier. Même si le yacht d'occasion a ensuite son nouveau port d'attache dans un autre pays de l'UE. Mais la douane exige une preuve. Il est bon de pouvoir présenter au moins une copie de la facture de l'ancien chantier naval. Si elle n'est pas disponible, il faut absolument que le vendeur garantisse dans le contrat qu'il a bien versé la taxe. Même si l'on achète un bateau d'occasion en Allemagne et que l'on continue à naviguer ici, c'est-à-dire que l'on n'a tout d'abord rien à faire avec la douane, il faut faire attention à la preuve de la TVA lors de l'achat. Si l'on fait l'objet d'un contrôle des douanes, de la police ou des garde-côtes, les fonctionnaires peuvent exiger la preuve de la taxe.

Pour les yachts construits avant 1985, la preuve de la TVA n'est pas nécessaire. La condition est toutefois qu'un bateau n'ait pas séjourné longtemps à l'étranger, en règle générale pas plus de trois ans, par exemple pour une croisière en eau bleue ou dans un pays non membre de l'UE comme le Monténégro ou la Turquie. Les anciens contrats d'amarrage ou, le cas échéant, les journaux de bord peuvent servir de preuve de la présence permanente d'un bateau dans un pays de l'UE. Lorsqu'un bateau est importé pour la première fois dans l'UE, la taxe sur le chiffre d'affaires est incontournable. Elle est due dans le premier pays de l'UE dans lequel le bateau est déclaré, au taux d'imposition en vigueur dans ce pays, soit 19 % en Allemagne.

Contrôle des personnes

Avant l'acquisition, l'acheteur doit s'assurer que le bateau est bien la propriété du vendeur. Et si ce dernier est bien celui qu'il prétend être. Concrètement, cela signifie qu'il faut demander à son interlocuteur de lui présenter sa carte d'identité. Et de vérifier au préalable que le bateau n'appartient pas au conjoint, à une communauté de propriétaires ou d'héritiers, voire à une banque ou à une société de leasing. Dans tous les cas, le contrat de vente doit comporter l'assurance que le bateau est libre de droits de tiers.

Il faut également jeter un coup d'œil au dernier contrat de vente du vendeur. S'il y a plus d'une signature, tous les propriétaires doivent à nouveau donner leur accord pour la vente. Dans l'idéal, un bateau est inscrit dans un registre maritime allemand. Celui-ci a valeur de registre foncier ; celui qui y est inscrit en tant que propriétaire l'est également. Mais comme les bateaux de plaisance ne sont généralement pas enregistrés dans ce pays, il faut se contenter d'autres documents comme preuve de propriété, comme le permis de navigation. Ces documents fournissent également des points de repère, mais ne sont pas juridiquement contraignants.

Les plus lus dans la rubrique Marché