Achat d'un yachtComment éviter les pièges du contrat de vente

Benyamin Tanis

 · 28.02.2025

Yacht d'exposition au salon boot Düsseldorf. Ici, on ne fait pas que visiter, on achète aussi.
Photo : Messe Düsseldorf/ctillmann
Les offres d'exposition sont alléchantes et limitées dans le temps. Néanmoins, les acheteurs devraient prendre le temps d'examiner toutes les clauses avant de signer un contrat.

La saison des salons est la meilleure occasion de voir et de comparer les nouveaux yachts. Et les personnes décidées à acheter peuvent profiter des offres spéciales des salons pour réaliser leur rêve d'avoir leur propre bateau. Il convient de prêter une attention particulière à la rédaction du contrat. Par exemple, les clauses d'adaptation des prix, mais aussi les dispositions relatives à la TVA et les clauses de livraison peuvent avoir une influence considérable sur le prix final d'un bateau. Les acheteurs devraient donc vérifier suffisamment tôt les conditions juridiques et financières afin d'éviter les mauvaises surprises et d'être préparés.


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I. Clauses contractuelles d'ajustement des prix

La plupart du temps, les navires à acquérir doivent encore être construits et les délais de livraison sont souvent de douze mois ou plus. Les clauses d'ajustement des prix, qui s'appliquent notamment en cas de délais de fabrication et de livraison plus longs, jouent un rôle central dans ce contexte. Celles-ci peuvent soit être directement incluses dans les contrats de vente, soit faire l'objet d'un accord séparé à signer. Elles servent à réduire au maximum les risques pour le vendeur, tels que l'augmentation des coûts des matériaux, les fluctuations monétaires ou d'autres influences externes.

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Cependant, pour l'acheteur, ces clauses comportent souvent le risque d'une augmentation imprévue des coûts et doivent donc être examinées de très près. En Allemagne, les clauses d'ajustement des prix, en particulier à l'égard des consommateurs, sont soumises à des exigences légales strictes et il n'est pas rare que certaines d'entre elles soient inefficaces.

Les acheteurs de yachts ne devraient toutefois pas s'y fier et devraient examiner attentivement les clauses avant la conclusion du contrat et les renégocier si nécessaire, afin de ne pas se retrouver en litige avec le vendeur avant la livraison.

Les points suivants doivent être pris en compte pour que la clause soit valable :

  • Il dresse une liste numérique des circonstances qui peuvent justifier un ajustement des prix, comme les coûts des matériaux et de la main-d'œuvre ou les modifications de la législation.
  • Il présente précisément, par exemple à l'aide d'un indice, la manière dont l'ajustement des prix est calculé. Il convient de veiller à ce que le prix de référence choisi reflète effectivement le facteur de coût pertinent. Il convient également de vérifier si la base de calcul semble compréhensible et pertinente. Les bases de calcul telles que les futures listes de prix du chantier naval ne sont pas autorisées.
  • Il est possible de définir à partir de quand et à quelle fréquence une adaptation des prix peut avoir lieu - par exemple tous les trimestres ou en cas de dépassement d'un certain seuil de coûts - et de vérifier si un prix fixe est convenu pour des périodes ou des sections fixes.
  • Une limite à l'ajustement possible du prix protège l'acheteur contre les augmentations de prix excessives. De telles limites peuvent par exemple inclure un pourcentage maximal d'augmentation du prix d'achat ainsi qu'un délai d'adaptation après lequel aucune autre augmentation n'est possible.
  • Le vendeur sera tenu de justifier l'adaptation par écrit, preuves à l'appui.
  • Le vendeur est tenu de répercuter la réduction de prix en cas de baisse des coûts.
  • Il est veillé à ce que toutes les adaptations soient documentées par écrit et accompagnées de preuves suffisantes.

Si le vendeur procède à un ajustement du prix, l'acheteur doit pouvoir en vérifier la légitimité. Cela se fait principalement sur la base des conditions fixées dans le contrat. Il doit par exemple y avoir une raison objective à l'adaptation du prix. C'est toujours le cas lorsque les coûts des matériaux ont augmenté. L'adaptation doit en outre être proportionnelle et se fonder sur le critère convenu.

Les clauses d'ajustement de prix dans les contrats d'achat de bateaux sont un instrument important pour tenir compte des évolutions de prix imprévues. Pour les acheteurs, il est toutefois essentiel que ces clauses soient rédigées de manière équitable, claire et compréhensible.

Un examen minutieux de la clause par des experts et la négociation de limitations peuvent contribuer à éviter les mauvaises surprises. Ainsi, plus rien ne s'oppose à l'achat d'un bateau - et les risques financiers restent gérables.

II. Quel est le droit applicable au contrat ?

Lorsqu'un bateau est vendu sur un salon allemand, le droit allemand s'applique, à moins que le contrat n'en dispose autrement, et le tribunal compétent est celui du siège de l'acheteur. Souvent, les chantiers navals étrangers prévoient dans leurs contrats l'application du droit de leur pays. Toutefois, dans la mesure où le contrat prive - explicitement ou indirectement - l'acheteur allemand de la possibilité de saisir un tribunal allemand, la clause n'est pas valable.

En principe, le consommateur allemand peut toujours porter plainte devant les tribunaux allemands, même si le vendeur a son siège à l'étranger. C'est très important, car faire valoir ses droits devant des tribunaux étrangers prend souvent encore beaucoup plus de temps que devant les tribunaux allemands, et en outre, la barrière de la langue représente un inconvénient non négligeable.

Le vendeur est plus libre de choisir le droit applicable. Ainsi, le vendeur italien de notre exemple peut valablement convenir de l'application du droit italien dans le contrat de vente. Toutefois, conformément à la législation européenne en matière de protection des consommateurs, les lois étrangères ne peuvent pas restreindre davantage les droits du consommateur que ne le prévoit le droit allemand. Ainsi, le choix de la loi est moins important, car en cas de doute, c'est la loi la plus favorable à l'acheteur qui s'applique.

En cas de doute, ces règles européennes peuvent conduire à l'application d'un droit étranger en cas de plainte de l'acheteur devant un tribunal allemand. Mais ne vous inquiétez pas - dans l'idéal, il n'y aura pas d'action en justice. Et si c'est le cas, le droit européen vous protège d'un désavantage inapproprié.

Il est important de préciser ici que la signature du contrat a un effet contraignant. Il n'est pas possible d'acheter un bateau sur le salon en signant un contrat et de changer d'avis en rentrant chez soi, les contrats doivent être respectés.

III Conventions relatives à l'extradition

Alors que les clauses d'ajustement des prix sont souvent nécessaires pour minimiser les risques économiques pour l'acheteur et le vendeur, les clauses de livraison et les dispositions fiscales peuvent être déterminantes pour l'évolution du coût total d'un yacht. Dans le contexte de l'achat et de la livraison de bateaux, il y a souvent des discussions pour savoir si et comment la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) peut être évitée ou réduite par des clauses ou des conditions de livraison. En principe, le contournement de la TVA n'est pas autorisé dans le cadre des dispositions légales. Il existe toutefois des possibilités d'aménagement légales, notamment dans le commerce international, qui peuvent permettre de réaliser des économies d'impôt.

Dans l'Union européenne, y compris en Allemagne, l'achat d'un bateau est en principe soumis à la TVA si le bateau est neuf ou s'il est vendu par un professionnel. La TVA est prélevée dans le pays où le bateau est vendu ou livré. Pour les acheteurs privés, le taux d'imposition est généralement le taux de TVA national en vigueur (19 % en Allemagne).

La TVA peut-elle être contournée par contrat ?

Un moyen souvent utilisé pour éviter la TVA est l'exportation hors taxe vers un pays hors UE, comme la Norvège ou les États-Unis. De telles livraisons peuvent, sous certaines conditions, être traitées comme des exportations exonérées de taxe (article 6 de la loi sur la TVA en Allemagne). Le vendeur doit alors prouver que le bateau a effectivement été exporté vers le pays tiers. Souvent, les commerçants mentionnent dans leurs contrats et leurs offres les prix nets et indiquent plus loin que la TVA due doit être payée en plus, en fonction du lieu de livraison convenu. Il est déjà normal que les vendeurs internationaux présentent la TVA comme un facteur mou dont on peut se passer. On nous rapporte souvent des phrases telles que : "Demandez conseil à un avocat. Il existe de nombreuses possibilités d'économiser la taxe".

Ici aussi, un contrôle de la réalité s'impose. Si, en tant que citoyen de l'UE, vous souhaitez utiliser un bateau à titre privé au sein de l'UE, vous devez alors vous acquitter de la TVA dans un pays de l'UE quelconque. Idéalement en Allemagne, car c'est là que le taux d'imposition est le plus bas. Toutefois, si vous souhaitez faire le tour du monde avec votre nouveau bateau et que vous ne naviguez pas dans les eaux de l'UE, vous n'aurez pas à payer de taxe si le contrat est bien rédigé.

Les tentatives de contourner la TVA par le biais de clauses d'extradition douteuses ou de réglementations peu claires comportent des risques considérables. Les autorités fiscales examinent ces cas de près et exigent des preuves claires. De plus, si le bateau est tout de même importé ultérieurement dans l'UE sans que la TVA n'ait été payée, il y a un risque de devoir payer des arriérés importants et de subir des conséquences juridiques.

Certaines questions sont fréquemment posées dans ce contexte et il convient d'y répondre comme suit :

  • Les départements français d'outre-mer de la Guadeloupe, de Saint-Martin, de la Martinique, de Saint-Barthélemy, de Mayotte et de la Réunion font partie de l'UE mais ne sont pas soumis au système de TVA de l'UE et sont donc traités fiscalement comme un pays tiers.
  • La règle dite des 18 mois stipule que les navires appartenant à des étrangers de l'UE ou à des sociétés établies dans d'autres pays de l'UE peuvent, sous certaines conditions, naviguer jusqu'à 18 mois dans les eaux de l'UE sans être taxés. Toutefois, le capitaine du bateau ne doit pas non plus être un citoyen de l'UE, c'est pourquoi cette règle ne constitue pas une échappatoire fiscale pour les citoyens de l'UE, contrairement à ce que l'on pense souvent.
  • La Turquie n'est toujours pas membre de l'UE. Les navires en provenance de Turquie sont donc considérés comme des marchandises importées d'un pays tiers en ce qui concerne certaines conditions, notamment la conformité CE.

Si vous envisagez donc d'acheter un bateau pendant la saison actuelle des foires, réfléchissez à cette acquisition de manière stratégique et ne vous laissez pas aller à des achats impulsifs. Un peu de planification en amont permet d'éviter de nombreux problèmes.


Expert en droit de la plaisance : Benyamin Tanis

Le navigateur et avocat de Kiel Bejamin Tanis, avec son équipe d'avocats, de constructeurs de bateaux et de cabinets partenaires internationaux, conseille et représente des clients pour toutes les questions juridiques liées au yachting.Photo : SoulPictureLe navigateur et avocat de Kiel Bejamin Tanis, avec son équipe d'avocats, de constructeurs de bateaux et de cabinets partenaires internationaux, conseille et représente des clients pour toutes les questions juridiques liées au yachting.

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