Elle fait partie des bonnes pratiques de navigation et prouve que le skipper est un maître dans son domaine. Il vaut la peine de s'entraîner à cette manœuvre - car c'est parfois la seule option possible.
Comme l'amarrage, la mise à l'eau sous voile fait partie des compétences de base qu'un skipper doit posséder. Et ce justement parce que la probabilité de devoir recourir à ces connaissances est très faible de nos jours. Cela peut paraître contradictoire, mais à y regarder de plus près, c'est tout à fait logique.
Lorsque les moteurs auxiliaires n'étaient pas encore monnaie courante sur les voiliers et qu'ils étaient loin d'être fiables, la question de savoir s'il fallait savoir faire ces manœuvres ne se posait pas. Elles étaient simplement nécessaires pour sortir du port. La technologie moderne, en revanche, fait presque oublier l'art de naviguer à partir d'un point fixe. Les moteurs ont une longue durée de vie et sont fiables, les ports sont même souvent devenus trop étroits pour pouvoir manœuvrer en toute sécurité. C'est pourquoi il est parfois interdit de se passer de moteur.
Et pourtant, la manœuvre doit être maîtrisée. Pourquoi tous les débutants apprennent-ils que les voiles doivent être prêtes à être déployées au moment de l'appareillage, même si le bateau quitte le port à la voile ? Parce que le moteur auxiliaire peut tomber en panne et que le moteur le plus sûr d'un yacht, ce sont les voiles. On pourrait encore citer de nombreux scénarios pas si rares que cela, comme par exemple un moteur défectueux et un service de réparation de moteur qui n'est accessible que dans le port suivant. Seuls les skippers qui maîtrisent leur yacht, même sans jock, peuvent s'y rendre.
Une autre raison de pouvoir appareiller sous voile est la suivante : la manœuvre prouve que le capitaine du bateau est un bon dans son domaine. Glisser presque silencieusement sans réveiller le voisin ou passer parfaitement la dernière boucle avant la sortie assure la reconnaissance silencieuse des capitaines qui regardent. En outre, cela procure cette satisfaction difficile à exprimer, que l'on éprouve lorsqu'une tâche peu courante et un peu plus exigeante a été accomplie sans erreur. Enfin, cela rend même la maîtrise du bateau sous moteur plus sûre. En effet, les manœuvres sans moteur exigent davantage de réflexion et de sensibilité, ce qui permet au skipper de mieux connaître son bateau et toutes ses particularités.
Dans ce numéro, nous avons rassemblé les principales variantes d'appareillage sous voile dans les instructions habituelles, étape par étape, vues du ciel.