Lars Bolle
· 26.07.2023
Se hisser dans le mât est normalement un exploit physique et psychique. La condition physique et les craintes jouent un rôle essentiel. C'est pourquoi il est préférable que les personnes qui ne sont pas sûres d'elles s'abstiennent de monter dans le mât tant qu'il ne s'agit pas d'une urgence.
Avec un équipement, une préparation et un déroulement adéquats, il est tout de même possible de réduire au minimum les contraintes et les dangers. Les propriétaires ou les skippers de location peuvent ainsi remédier eux-mêmes aux petits désagréments tels qu'une ampoule défectueuse dans le feu de mât, un windex tordu ou des cordes du système lazy-jack arrachées.
Cet article montre comment effectuer le séjour dans le mât avec les ustensiles et l'accastillage qui se trouvent normalement à bord.
L'équipement qui doit se trouver à bord comprend une chaise de batelier ou un baudrier adapté. Les deux systèmes ont des avantages et des inconvénients. Les chaises de quartier-maître avec planche d'assise intégrée offrent un grand confort, mais limitent la liberté de mouvement, notamment lors de l'escalade. Avec un baudrier, ils peuvent aussi être sécurisés contre les évanouissements. Important : plus le point d'ancrage pour la chute est haut, donc plus les sangles sont longues, plus il est difficile d'atteindre le sommet du mât.
Un baudrier pour les sports de montagne ou l'élagage offre une bien plus grande liberté de mouvement qu'un siège de batelier. Cependant, les sangles de jambes peuvent se couper lors d'une suspension prolongée et entraver la circulation sanguine. Le point d'ancrage bas aide à travailler en tête de mât, mais la personne risque plutôt de basculer en arrière.
Toutes les autres variantes sont déconseillées. Les simples constructions en corde ne servent à rien. Comme par exemple une double palangre, où l'on est assis dans un œil et où le deuxième dans le dos sert de dossier. Après peu de temps déjà, la boucle du siège se coupe douloureusement dans les cuisses. Une simple planche n'est pas non plus adaptée, le risque de glisser hors de celle-ci est trop grand.
Il suffit souvent d'une petite vague dans le port ou d'une forte rafale pour que le yacht se mette en mouvement. En raison du long bras de levier, ces mouvements se font davantage ressentir au niveau de l'arrêt du mât. Ils peuvent entraîner un mouvement de balancier de la part de la personne qui se trouve à l'intérieur. Cela peut entraîner des blessures. Ce risque est bien sûr encore plus prononcé en mer, lorsqu'il y a des vagues.
La personne doit donc toujours rester le plus près possible du profil du mât. Une simple boucle de cordage suffit pour cela. Une sangle de sécurité avec mousqueton est préférable. Celui-ci peut être rapidement détaché et rattaché aux barres de flèche ou être fixé aux haubans ou aux étai.
Alternativement, une deuxième ligne tendue vers le bas peut stabiliser la remontée. Elle est dirigée vers le pied de mât, l'avant du bateau ou le cockpit et doit toujours être aussi tendue que possible afin d'empêcher la drisse de se déplacer latéralement, par exemple sous l'influence du vent.
La sécurité est la première priorité de cette action. La personne se trouve à plusieurs mètres de hauteur, une chute entraînerait inévitablement de graves blessures. C'est pourquoi il est également conseillé de ne pas se fier uniquement à la chaise de batelier ou au baudrier, mais de se protéger avec un deuxième système entièrement redondant. Cela est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'un yacht étranger. Il est difficile d'estimer la qualité des pièges, des pinces et de la chaise de quartier-maître.
Une deuxième drisse augmente énormément la sécurité. Celle-ci ne doit pas être fixée à la chaise de batelier ou au baudrier pour être vraiment totalement redondante. Un simple nœud de palanquée passant sous les épaules n'est pas recommandé, car la personne peut glisser hors de cette boucle. Le nœud de sauvetage des pompiers est préférable. Cependant, avec les deux variantes, le cordage se coupe fortement en cas de charge, ce qui peut entraîner d'immenses douleurs.
Une ceinture de vie est préférable. La personne qui s'éveille ne peut pas en glisser et les larges sangles répartissent mieux la charge.
En plus de la drisse de travail proprement dite, une deuxième drisse - par exemple la drisse de spi ou un dirk - sert de sécurité. Il n'est toutefois pas conseillé de les nouer également à la chaise du batelier. Si les sangles de la chaise se rompent, même la deuxième drisse ne sert à rien. Il faut donc l'attacher à la personne elle-même.
Dans ce cas, l'assistant doit constamment retirer les lots lors de la montée, et lors de la descente, il doit être constamment entraîné. Il est préférable de le faire manipuler par un assistant supplémentaire.
Si le gréement fractionné est la drisse de gennaker ou de spi, cela limite la hauteur de remontée. Pour arriver jusqu'à l'arrêt du mât, l'assurance doit être légèrement renforcée sur la dernière partie. Si la personne tombe à ce moment-là, elle ne tombera que de quelques mètres et non jusqu'au pont.
Lors de l'amarrage, la règle est la suivante : ne jamais attacher les drisses à l'équipement d'escalade à l'aide d'une manille ou même d'un mousqueton ! En effet, ces ferrures peuvent s'ouvrir dans certaines circonstances. Les mousquetons simples sont également à proscrire ; tout au plus, ceux qui sont munis d'une sécurité à vis peuvent servir de connexion. Il est préférable d'attacher les cordes à l'aide d'un nœud de chaise.
L'équipement doit comprendre des gants, de préférence avec des bouts de doigts libres pour les travaux délicats. Il faut également porter des chaussures solides et des vêtements longs et ajustés, car les jambes nues risquent d'être abîmées par les ferrures ou les haubans.
Plus la personne qui s'entête est lourde et passive, plus le hissage dans le mât demande du travail. Une bonne technique permet toutefois de réduire l'effort.
Plus le grimpeur se soulève lui-même, c'est-à-dire grimpe avec lui, plus cela devient facile pour l'assistant. Les bas de cordée et les intermédiaires se prêtent bien à la traction. Aux pieds de saling, on peut aussi soutenir avec les jambes. Ce faisant, il faut toujours veiller à être correctement assis dans la chaise !
Le préchauffage au mât est un autre moyen de faciliter la tâche, mais il faut pour cela disposer de deux assistants. Le plus fort et le plus lourd s'engage avec son poids dans la drisse au niveau du mât et soulève ainsi la personne dans le mât. Il libère ensuite la drisse et le deuxième assistant retire les cordages dans le cockpit. Le second doit toujours garder les pinces de la drisse fermées !
Il est également très utile d'utiliser les plus grands winchs à bord, c'est-à-dire les winchs de génois, plutôt que les winchs de drisse généralement plus petits. Si la géométrie du cockpit le permet, la drisse peut être déviée sur l'un des winches de génois ; ceux-ci sont conçus pour des charges plus élevées.
Si un changement de direction dans le cockpit n'est pas possible, la drisse peut être guidée du pied de mât au point d'amure génois et de là au winch, à condition que l'angle soit correct. Dans ce cas, il n'est pas nécessaire d'utiliser l'arrêt de drisse.
De manière générale, il faut accorder la plus grande attention à la sécurisation de l'affaire. Quelques conseils :
Pour bien préparer le séjour, il faut aussi anticiper toutes les étapes de travail nécessaires et avoir déjà les outils et le matériel correspondants avec soi. Il est également important que rien ne puisse tomber, car cela pourrait blesser les bénévoles ou endommager le bateau. Si quelque chose a été oublié, il est possible de le récupérer à l'aide d'un sac. Cela suppose toutefois qu'une corde suffisamment longue ait été emportée à la surface.