Après avoir lutté contre les nuages orageux, les violentes averses et les trous d'air, les équipes de la Volvo Ocean Race doivent maintenant affronter un adversaire végétal au neuvième jour de la huitième étape : les algues dans la mer des Sargasses. L'algue brune, appelée aussi sargasse ou bogue de golf, mène la vie dure aux navigateurs. Elle s'accroche régulièrement aux quilles et aux rames. Parfois, seul un arrêt total du bateau et l'enclenchement de la marche arrière permettent de se débarrasser de ce "frein" peu apprécié. Les sept équipages n'ont qu'un seul souhait : atteindre les alizés le plus rapidement possible après le passage du Pot au noir et filer vers Newport par le nord. Les bateaux de tête voient actuellement la vitesse du vent doubler en 24 heures.
Le premier bateau à accélérer fut Brunel. "C'est officiel ! Nous avons atteint les alizés et l'eau vole à nouveau par-dessus le pont", annonçait tôt mardi matin le journaliste à bord de Team Brunel Sam Greenfield, "nous connaissons des vitesses de bateau de 15 à 20 nœuds dans des vents de 15 à 17 nœuds". Les nouvelles de l'équipe néerlandaise AkzoNobel, qui a perdu du terrain malgré son don de rhum à Neptune lors du passage de l'équateur, étaient un peu plus frustrantes. Le journaliste d'Anbord Brian Carlin a écrit : "Chris (Nicholson, ndlr) pense que nous aurions dû boire plus de rhum et que notre offrande n'était peut-être pas assez généreuse".
Pendant la nuit, Brunel de Bouwe Bekking a pris les commandes devant Turn the Tide on Plastic, Dongfeng et Vestas de Dee Caffari (34 milles de retard). Le bateau jaune avait pris plus de 10 milles d'avance mardi matin, profitant notamment du fait que d'autres bateaux s'étaient partiellement "garés" dans des conditions calmes ou gênés par des algues. Les Néerlandais sont désormais les premiers à atteindre les alizés, tandis que Mapfre (65 milles de retard), AkzoNobel et l'équipe Sun Hung Kai / Scallywag de David Witt (141 milles de retard) se disputent les places 5, 6 et 7. Mais l'écart avec les bateaux de tête risque de s'accroître dans un avenir proche, lorsque les alizés seront atteints.