Les équipes Imoca :
La formule de victoire de la Volvo Ocean Race a longtemps été la suivante : l'équipe qui dispose du budget le plus élevé et qui commence à développer le plus rapidement gagne. A son apogée, certaines campagnes se sont même permis de construire deux bateaux afin de pouvoir les tester l'un contre l'autre. Cela permettait d'optimiser les voiles, l'équipage et, surtout, la fiabilité.
De ce point de vue, l'équipe américaine 11th Hour de Charlie Enright devrait être imbattable. Dès qu'il a été annoncé que l'Ocean Race misait sur l'Imoca 60 comme classe, ils ont acheté l'un des yachts les plus rapides existants : Le Hugo Boss d'Alex Thomson. Ils l'ont utilisé comme une sorte de bateau de recherche et ont développé avec le designer Guillaume Verdier leur nouveau "Malama", qui a été le premier des quatre nouveaux bateaux de la course actuelle à être prêt.
Mais on peut douter que les anciennes règles continuent à s'appliquer à la nouvelle classe. Car les Imoca sont soumis à des changements rapides. C'est sans doute la classe offshore la plus innovante qui soit. Lors de la dernière confrontation des cinq bateaux, le Défi Azimut, l'équipe d'Enright a certes gagné, mais 11th Hour n'a pas été nettement supérieure. Les bateaux de pointe précédents, "Apivia" et "Linked Out", semblaient toujours plus rapides. Et les nouveaux rivaux de l'Ocean Race, "Holcim - PRB" et "Biotherm", ont brillé par leurs performances lors de la Route du Rhum. On peut donc s'attendre à ce que la course soit passionnante !
11th Hour Racing
Verdier/CDK
Après deux campagnes Volvo moyennement réussies ("Alvimedica", "Vestas 11th Hour"), le skipper Charlie Enright part pour la première fois en tant que co-favori. Il dispose d'un bateau éprouvé, d'un bon budget et d'un équipage solide. Mais son avance est relative, car d'autres équipes apportent plus de savoir-faire en matière d'Imoca et pilotent également des bateaux compétents. Si le skipper Enright n'est pas un habitué des courses victorieuses, son navigateur Simon Fisher est une icône de Volvo : "Sci-Fi", comme tout le monde l'appelle, a participé cinq fois à la course, dont une fois avec l'équipe gagnante de Ian Walker, "Abu Dhabi". Sur le papier, 11th Hour Racing est légèrement en tête. On ne sait pas encore quelle est la vitesse du bateau.
Charlie Enright, 38 ans
- Équipe : 8/10
- Skipper 8/10
- Bateau : 10/10
Biotherm
Verdier/Persico
Paul Meilhat est un prodige de la classe Imoca : il obtient souvent des résultats phénoménaux avec peu de budget et a toujours été énormément fort en tant que co-skipper dans les courses à deux mains. Une victoire sur la Route du Rhum en 2018, une deuxième place sur la Transat Jacques Vabre en 2020, une participation très remarquée au Vendée Globe, même si elle s'est terminée prématurément, parlent pour lui. En novembre, il a terminé sixième de la Route du Rhum avec un bateau âgé de seulement cinq semaines, presque à égalité avec Kevin Escoffier. Certes, son bateau est le moins éprouvé, des renforts structurels ont même été rajoutés juste avant le départ de la course, mais avec Sam Davies et Damien Seguin, Meilhat s'est assuré une bonne expérience juste avant le départ de la course. Pour autant qu'ils s'intègrent bien dans l'équipe et qu'ils soient à bord lors des étapes importantes, l'équipe a de réelles chances de monter sur le podium.
Paul Meilhat, 40 ans
- Équipe : 7/10
- Skipper 8/10
- Bateau : 8/10
Guyot Environnement
VPLP/Carrington
Le seul ancien design au départ est le "Hugo Boss" de 2015, qui a récemment servi de plateforme de développement à 11th Hour. Grâce aux foils actuels, il est considéré comme très rapide, mais ne peut pas tout à fait rivaliser avec les nouvelles constructions, notamment parce que les moyens et le personnel manquent pour la dernière technologie de pilotage automatique. En revanche, le bateau, qui a été amélioré à plusieurs reprises, est réputé pour sa résistance aux balles. Dutreux est un skipper de grand talent (neuvième de la Vendée, huitième de la Route du Rhum). Les Allemands à bord, Robert Stanjek et Phillip Kasüske, ont peu d'expérience des longues distances, mais du mordant et de la sensibilité. Des underdogs qu'il ne faut pas sous-estimer et qui sont prêts à attaquer, notamment dans les premières étapes où "Malizia Seaexplorer" et "Biotherm" naviguent peut-être encore un peu plus prudemment sur leurs bateaux après des réparations de dernière minute. Le bateau a prouvé qu'il était rapide, il détient à ce jour le record des 24 heures pour un Open 60 - mais en solitaire.
Benjamin Dutreux, 32 ans
- Équipe : 7/10
- Skipper 6/10
- Bateau : 6/10
Holcim - PRB
Verdier/Carrington
La brillante quatrième place de Kevin Escoffier à la Route du Rhum, avec son nouveau bateau à peine optimisé, est une nouvelle fois à la hauteur de sa réputation d'homme à la discipline de fer et au sens de la technique. Son design Verdier est rapide comme une flèche, le skipper pousse énormément et a au passage deux participations à des Volvo sur son CV, dont la victoire en 2018 avec "Dongfeng". Il a du charme et de l'esprit, mais aussi une volonté inébranlable. Même la perte de son "PRB" dans l'océan Austral lors de la dernière Vendée ne l'a pas beaucoup impressionné. A nommé son équipage en dernier. Veut - et peut - gagner à nouveau. Malgré sa décision tardive de naviguer sur l'Ocean Race, le Français a réussi à construire un bateau apparemment fiable du premier coup. Cela fait de lui, aux côtés de "11.th Hour", un véritable co-favori. Avec Sanni Beucke, une participante allemande aux Jeux olympiques a embarqué tardivement et de manière surprenante à partir du Cap-Vert, ce qui devrait permettre aux fans allemands de vibrer avec "Holcim PRB".
Kevin Escoffier, 42 ans
- Équipe : 8/10
- Skipper 10/10
- Bateau : 9/10
Malizia - Seaexplorer
VPLP/Multiplast
La première équipe sous pavillon allemand après la victoire d'"Illbruck" en 2002 part avec de grandes attentes. Le tout nouveau bateau a récemment souffert de petits problèmes techniques et a dû changer de foils peu avant le départ en raison d'une avarie structurelle. Ce sont désormais des foils en forme de C d'un tout autre design qui sont montés. L'équipe fait état de tests très prometteurs, mais il faut attendre de voir à quel point les foils de remplacement fonctionnent vraiment. Il est donc difficile pour l'instant d'évaluer les performances par rapport à la concurrence. On attribue à "Malizia - Seaexplorer" des avantages dans le sud tempétueux, c'est pour cela que Boris l'a optimisée. Son potentiel par vent faible n'est pas encore clair. Le skipper et chef d'équipe Boris Herrmann a agi avec prudence lors de la Route du Rhum, mais s'est fixé des objectifs élevés pour l'Ocean Race. L'équipage est de haut niveau et réunit l'expertise de Figaro et d'Imoca. Un candidat au top 3.
Boris Herrmann, 41 ans
- Équipe : 9/10
- Skipper 8/10
- Bateau : 8/10
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