Souffle de soulagement chez Guyot Environnement - Team Europe. L'équipage mené par le skipper Ben Dutreux et le co-skipper Robert Stanjek de Berlin a atteint un port sûr environ quatre jours et demi après le choc du démâtage. Avec le navigateur Sébastien Simon, la Britannique Annie Lush et le reporter d'Anbord Gauthier Lebec, l'équipage s'est amarré samedi à quai dans le port canadien d'Halifax. Jens Kuphal, membre de l'équipe de gestion de Guyot, a annoncé avec bonheur : "Bien débarqué à Halifax" !
L'équipage a pu regagner le port de secours grâce à un gréement de fortune habilement conçu. Cela a montré que l'expérience de l'optimiste peut aussi compter en haute mer. Les restes de la grand-voile ont été transformés par l'équipage en une voile de spi carrée, semblable à celle d'un Opti, qui s'est avérée efficace. Une latte de grand-voile transformée faisait office de spriet. Le foc de tempête orange placé devant a été utilisé comme voile de secours supplémentaire. L'Imoca, dont le mât s'est brisé à environ 600 miles nautiques à l'est de Newport, a ainsi pu atteindre une vitesse moyenne de sept nœuds en faisant route vers Halifax.
L'équipe Guyot réfléchit encore intensément à la question de savoir si et comment elle peut réussir un nouveau come-back avec un budget serré après l'abandon de la deuxième étape consécutive. Jens Kuphal a déclaré : "Nous prendrons une décision lundi. En fait, il n'y a pratiquement aucune chance... en fait". Le suspense reste donc entier pour le week-end. L'idée d'un éventuel transport rapide par bateau vers l'Europe est pour le moins proche dans l'un des plus grands ports d'Amérique du Nord.
En 2020, 549 242 conteneurs ont été transbordés au Port d'Halifax. Entre avril et novembre, il y a un trafic intense de bateaux de croisière en plus du transbordement de marchandises. C'est également depuis le port d'Halifax que de nombreux navires se sont précipités en 1912 pour sauver les passagers du "Titanic" naufragé dans l'Atlantique Nord. Halifax peut-il devenir le port de départ de Team Guyot, l'équipe la plus éprouvée de cette 14e édition de l'Ocean Race, pour une nouvelle tentative de come-back ?
La cinquième étape débutera le 21 mai. On saura alors au moins si l'équipe Holcim-PRB de Kevin Escoffier a gagné la course contre la montre après son démâtage lors de la quatrième étape et pourra se présenter sur la ligne de départ avec un mât de rechange solide. Ce n'est pas une étape transatlantique tout à fait normale qui attend le quatuor de l'Ocean Race sur le tronçon de 3500 milles nautiques à travers l'Atlantique. Il ne s'agit pas, comme c'est souvent le cas, de se rendre en France, mais à Aarhus, la ville de la voile.
Pour ce faire, le peloton doit passer par le nord de la Grande-Bretagne, traverser la mer du Nord autour de Skagen et finalement rejoindre le port d'étape danois en passant par le Kattegat. Ce qui est sûr, c'est que les équipages seront accueillis à Aarhus par un public enthousiaste. L'importance de la voile à Aarhus a été démontrée de manière impressionnante par le fly-by danois lors de la dernière Ocean Race, par plusieurs régates SailGP et par le championnat du monde de voile de toutes les classes olympiques en 2018 au Danemark.