ÉquipementTraverser la passerelle en toute sécurité

Johannes Erdmann

 · 17.09.2024

Une image typique de la Méditerranée : le bateau se trouve à l'arrière du ponton et une passerelle est installée pour le franchir.
Photo : YACHT/M. Aamme
Ceux qui naviguent dans des régions méridionales et qui font souvent escale dans le catholicisme romain apprennent à apprécier une bonne passerelle. Elle offre sécurité et confort. Ce à quoi il faut veiller lors du choix et de l'utilisation

En cas de besoin, une planche de bois fait bien sûr l'affaire pour passer du bateau à la jetée. Après tout, elle le fait depuis des siècles. Mais au plus tard lorsque l'on veut passer sur le bateau avec des sacs de courses pleins à la main ou un petit enfant dans les bras, on apprend à apprécier une passerelle non seulement résistante et stable, mais aussi suffisamment large, antidérapante et offrant un appui latéral.

Mais la plupart du temps, le choix de la passerelle consiste à trouver un compromis quelconque entre une solution bon marché, qui n'engloutit pas immédiatement plusieurs milliers d'euros, et un système rapidement déployable, pliable mais pas encombrant et, dans le meilleur des cas, facile à ranger. En même temps, il doit permettre une traversée confortable, solide et sûre. Il semble difficile de combiner toutes ces caractéristiques en même temps. Il existe essentiellement quatre options.

Fréquent en Méditerranée : un modèle de passerelle en bois et fixe

En Méditerranée, on trouve souvent un modèle en bois et fixe, qui est non seulement bon marché à l'achat, mais qui peut aussi être utilisé en toute sécurité sans se coincer les doigts. Il peut en outre être utilisé comme planche de défense. On voit aussi souvent la passerelle sur les bateaux de location et elle est distribuée par Compass-Yachtubehör. "Nous avons développé notre propre produit", explique Matthias Unger de Compass, "les lattes sont collées individuellement et fixées par deux barres à vis. Le bois n'est pas traité, chacun peut l'affiner comme il le souhaite. Certains le laissent tel quel, d'autres utilisent un revêtement anti-dérapant, d'autres encore une lasure".

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Avec une longueur de 2,40 mètres, il est assez long pour tous les types de bateaux, mais un peu trop long pour les bateaux avec une plate-forme de bain rabattable, pour lesquels la distance n'est pas si grande. Par rapport à la longueur, la largeur de 0,27 mètre est un peu juste, car il n'y a aucune possibilité de se tenir sur le côté et il faut se balancer un peu pour passer. De plus, une telle passerelle simple ne possède pas de véritable fixation sur le pont, mais repose simplement à bord et sur la jetée en béton. Mais généralement pas pour longtemps, car lorsque la houle traverse le port, les mouvements du bateau suffisent souvent pour qu'elle atterrisse dans le bassin portuaire. C'est pourquoi elle devrait être attachée au moins d'un côté, et mieux encore des deux côtés. Mais même une bouée de sécurité n'empêche pas la planche de frotter sur le pont et sur le ponton. Sur un ponton en béton, le bois s'écorche avec le temps, tandis qu'à bord, il laisse rapidement des marques sur le gelcoat ou le teck. C'est pourquoi il est nécessaire de coller un tapis autour de la passerelle ou de l'attacher à bord pour qu'elle ne repose pas sur le pont. La seule possibilité d'arrimer une planche aussi longue et solide se trouve au niveau du bastingage, où elle est toutefois souvent gênante selon le type de bateau. Avec un prix de 189 euros, cette solution est néanmoins une vraie gagnante en termes de rapport qualité-prix.

Des solutions multifonctionnelles pour chaque type de navire

Les solutions multifonctionnelles et adaptables à tous les types de bateaux, comme celles de Swi-Tec, sont nettement plus confortables et plus sûres. Avec un support fixe ou enfichable, elles peuvent être franchies en toute sécurité grâce à un bastingage d'un seul côté, même lorsque l'eau est agitée et que la poupe tangue. Le modèle "léger", par exemple, a une longueur de 2,00 ou 2,50 mètres, une largeur de 32 centimètres et peut être plié une ou deux fois. Dans la version à double pliage, la passerelle prend des dimensions très compactes de 77 x 32 x 18 centimètres une fois pliée et se remarque donc à peine sur le panier arrière. Elle pèse douze kilogrammes et a une capacité de charge de 120 kilogrammes.

Pour ceux qui disposent d'encore moins de place à l'arrière, il existe la version "New Mini" qui, avec une longueur déployée de deux mètres et une largeur de 28 centimètres, possède des dimensions de rangement encore plus réduites de 74 x 28 x 16 centimètres et ne pèse que huit kilogrammes.

A prendre en compte lors de la mise en place de la passerellePhoto : YACHT/ N. Günter

Passerelles de GS Composite

Les passerelles de GS Composite en Slovénie sont tout aussi légères : avec une longueur de 2,20 mètres et une largeur confortable de 35 centimètres, elles ne pèsent que huit kilos, mais leur capacité de charge est presque trois fois supérieure, soit 350 kilos. Ils peuvent être entièrement personnalisés à la commande, avec un revêtement antidérapant choisi et le nom du bateau.

Grâce aux ferrures en aluminium, le fabricant promet une absence totale de corrosion. Le support sur le pont se présente sous la forme d'un pivot qui est introduit dans une douille encastrée dans le pont. Une solution courante pour tous les types de passerelles.

Côté terre, presque toutes les passerelles sont équipées en usine de rouleaux sur lesquels l'extrémité côté terre peut rouler d'avant en arrière au lieu de racler sur le ponton. Dans les ports maçonnés et souvent en mauvais état, comme en Grèce, cette solution n'est souvent pas optimale. Il est préférable que la passerelle ne soit pas reliée à la terre ferme, mais qu'elle soit suspendue à une drisse légèrement au-dessus. De cette manière, rien ne peut frotter ou s'écraser et la vermine ne peut pas non plus se frayer un chemin à bord pendant la nuit.

Toutefois, l'avantage de la rotation de la passerelle grâce au pivot est en même temps un inconvénient. Pour qu'elle soit maintenue en suspension au-dessus de la passerelle par une drisse, elle doit en outre être tendue latéralement vers le miroir, afin qu'elle ne se rabat pas d'elle-même sur le côté. Outre les manchons d'encastrement, Swi-Tec commercialise donc également des supports fixes qui permettent à la passerelle de se rabattre vers le haut et vers le bas, mais pas de pivoter.

Lorsqu'ils ne sont pas utilisés, les modèles de Swi-Tec peuvent être repliés une ou deux fois. Lorsque la passerelle est dépliée, l'extrémité côté terre est larguée par la drisse de grand-voile. Elle est fixée à un étrier d'écartement en tant que point d'attache, d'où partent deux cordes vers les anneaux de retenue à l'extrémité de la passerelle côté terre. Grâce à ce système, elle peut être maintenue à terre juste au-dessus du ponton. En montant sur la planche, la drisse s'étire légèrement et se pose à terre pour que l'équipage ait un appui solide lors de la traversée. Dès que celui-ci a quitté le dispositif de franchissement, les deux stroppers remontent la passerelle vers le haut.

Une décision de justice montre l'importance d'un chemin sûr à bord

Le jugement rendu par la Cour d'appel de Munich dans le cas d'un passager tombé à l'eau depuis le bastingage et qui a été blessé montre à quel point il est important que le trajet à bord soit sûr. Le skipper avait installé une passerelle dont les cordes d'amarrage à l'extrémité de la passerelle n'étaient pas guidées par un étrier d'écartement, mais par une manille à déclic, ce qui permettait à la corde de rester mobile. Lorsque le coéquipier est monté d'un côté de la passerelle, celle-ci a été sollicitée d'un côté et a basculé sur le côté. La ligne de retenue est passée à travers la manille d'arrêt et a tiré l'autre côté de la passerelle vers le haut, ce qui a augmenté le mouvement de basculement. Le pivot de retenue a alors été soulevé hors de la douille et la personne est tombée à l'eau.

Le tribunal a jugé qu'il résultait de la relation contractuelle pour le skipper affrété l'obligation accessoire "de ne pas porter atteinte aux biens juridiques d'autrui" et "de ne pas avoir fait preuve de la diligence requise en matière de circulation", car le câble de retenue de la passerelle était mobile. Il devait donc être tenu responsable des deux tiers du dommage.


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