Les messagers satellites sont utiles lorsque l'on est en mer ou dans des zones isolées où la téléphonie mobile n'offre pas de connexion fiable. Ils constituent un moyen économique de communiquer avec ses proches et de les tenir informés du déroulement de la croisière.
Alors qu'un téléphone satellite Iridium adapté à l'extérieur coûte environ 1 500 euros, un messenger satellite Iridium est disponible à partir de 250 euros. Et contrairement aux installations radio longue portée, il n'est pas nécessaire de procéder à des installations coûteuses ou d'obtenir un certificat radio pour l'utiliser. De plus, les tarifs mensuels sont raisonnables, à partir de 18 à 20 euros.
Il existe aujourd'hui un large choix de messagers de ce type pour les activités de plein air les plus diverses. Nous nous sommes concentrés sur les appareils qui utilisent le système de communication par satellite Iridium. Avec ses satellites en orbite polaire basse d'environ 780 kilomètres, ce système est prédestiné à de tels services.
D'une part, contrairement aux satellites de communication géostationnaires, qui se trouvent à une altitude d'environ 36 000 kilomètres au-dessus de l'équateur, il n'est pas nécessaire d'orienter l'antenne avec précision vers le satellite. L'expérience montre que cela est difficile avec un appareil de poche sur un bateau qui tangue. Des produits comme le Motorola Devy Satellite Link nous avons donc laissé de côté.
D'autre part, le réseau Iridium couvre l'ensemble du globe, y compris les régions polaires, ce qui le distingue également des autres systèmes à faible orbite comme Globalstar. C'est pourquoi nous avons également exclu les appareils du réseau Globalstar, qui présente des lacunes.
D'une manière générale, la communication par satellite suppose une vue aussi dégagée que possible dans le ciel. Dans un canyon étroit, on ne peut atteindre que les satellites qui se trouvent au zénith au-dessus de soi. Dans ce cas, il faut éventuellement attendre qu'un satellite s'y présente. En haute mer également, le contact peut être interrompu entre-temps dans le creux de la vague. Cela entraîne des retards dans l'échange de messages.
Il existe également des protections dans les canyons urbains et les espaces fermés. Le fait que tous les messagers satellites soient dotés d'un œillet permettant de les fixer à l'extérieur du sac à dos ou sur les vêtements lors de randonnées a une raison d'être - également dans l'optique d'un positionnement inaltéré via le système de navigation par satellite (GNSS) intégré. En mer, il est donc recommandé de l'utiliser sur le pont.
La condition préalable est une version étanche, ce que tous les appareils testés apportent. Pour le InReach Mini 2 il existe même un support de cockpit avec alimentation électrique de 12 volts (Marine-Bundle). Différents supports sont également disponibles pour le Bivy Stick, même s'il n'existe pas de solution explicite pour l'utilisation à bord. Un support automobile avec ventouse est disponible pour le Zoleo-Messenger.
En utilisation extérieure, l'envoi de messages par satellite n'a posé de problèmes notables à aucun des appareils testés. En voiture, sous le pare-brise, tous les candidats ont également bien fonctionné. Les différences ne sont apparues que dans des situations de réception difficiles avec une vue limitée du ciel.
Dans ce cas, Zoleo-Messenger a parfois dû passer son tour, tandis que le Bivy Stick a au moins réussi à faire passer des messages de temps en temps. Les appareils Garmin ne se sont pas non plus laissés faire aussi facilement. Mais ces nuances pourraient aussi être dues aux situations de test respectives.
Une fonctionnalité intéressante des appareils Garmin est la possibilité d'envoyer un message test après la mise en marche, auquel on répond par une confirmation si la transmission a réussi. Il est ainsi possible de vérifier à tout moment si la communication par satellite fonctionne sur place.
Afin de limiter la taille et le coût des appareils, ils utilisent le smartphone comme interface pour la rédaction et la lecture des messages ainsi que pour la configuration de l'appareil. Pour cela, il faut d'abord installer sur le smartphone l'application Android ou iOS correspondante, à laquelle le messager par satellite est couplé par Bluetooth.
Pour la communication, il existe trois moyens au choix : Les messages peuvent être envoyés à un numéro de téléphone portable (SMS) ou à une adresse e-mail. Il est également possible d'envoyer des messages directs à d'autres utilisateurs de l'application concernée (messages d'application à application). Si l'on autorise l'application à accéder aux contacts enregistrés dans le téléphone, ceux-ci peuvent être sélectionnés directement.
On ne peut pas téléphoner avec un messager par satellite. Il ne permet pas non plus d'envoyer des images, des messages vocaux ou même des fichiers joints. Les appareils ne supportent que les messages texte avec un nombre limité de caractères (voir tableau). L'InReach Messenger Plus constitue une exception, mais nous y reviendrons plus tard.
Une autre fonction consiste à partager la position actuelle. Lorsque la position est intégrée dans un message, un lien est envoyé qui ouvre une vue de la carte dans le navigateur. Des mises à jour automatisées de la localisation sont également possibles. Des frais supplémentaires peuvent toutefois être facturés pour le suivi (voir le tableau des tarifs). L'intervalle de suivi peut être réglé (voir tableau des produits).
Un message de localisation peut également être envoyé sous la forme d'un message d'enregistrement. Celui-ci contient en outre un bref message d'état, par exemple "I'm OK" (Zoleo). Les messages d'enregistrement peuvent être envoyés en nombre illimité dans tous les tarifs. Ils n'atteignent toutefois que les contacts dits d'enregistrement, qui doivent être définis au préalable.
Avec ACR et Zoleo, le nombre de contacts d'enregistrement est limité à cinq. Zoleo ne permet leur configuration que via le compte d'utilisateur en ligne, ce qui nécessite une connexion Internet mobile. Chez ACR et Garmin, cela se fait directement dans l'application. En outre, le texte du message d'état est prédéfini chez Zoleo. Chez ACR, il est possible de le personnaliser, chez Garmin de choisir entre plusieurs textes.
Les autres messages courts et les messages à d'autres destinataires peuvent être envoyés avec ou sans localisation. Ils sont à nouveau à la charge du budget.
Cela ne vaut toutefois que pour la transmission par satellite. Au sein du réseau mobile, les applications Messenger utilisent le matériel du smartphone. Là, l'envoi de messages courts et de messages de localisation a fonctionné pour toutes les apps, même sans connexion à Messenger.
En revanche, le destinataire ne peut pas savoir via quel réseau un message a été envoyé. L'identifiant de l'expéditeur est en principe le numéro de téléphone ou l'adresse e-mail de Messenger. Ainsi, il est garanti que l'on reçoit d'éventuelles réponses via Messenger même en dehors du réseau de téléphonie mobile.
Le numéro de téléphone et l'adresse e-mail spécifiques à l'appareil permettent de limiter le cercle des personnes qui peuvent vous envoyer des messages via Messenger. Enfin, les messages reçus dans le cadre du tarif satellite sont comptabilisés de la même manière que les messages envoyés.
En dehors du réseau mobile, la réception des messages n'est toujours vérifiée qu'à certains intervalles. Pour les messageries InReach, il est possible de choisir entre un mode performance et un mode économie d'énergie, pour l'appareil Zoleo entre des intervalles de 12, 24 et 60 minutes ainsi que "toujours allumé".
Seule l'application Bivy exige une connexion de Messenger pour la consultation des messages, même à l'intérieur du réseau de téléphonie mobile. C'est un peu agaçant, car il ne se couple pas automatiquement avec le smartphone à l'ouverture de l'application comme les autres candidats au test.
Pour les e-mails provenant d'une messagerie InReach, une adresse Noreply apparaît comme expéditeur si le destinataire utilise un client de messagerie standard comme Outlook par exemple. Pour répondre, il faut cliquer sur le lien envoyé, qui ouvre dans le navigateur la page Garmin Explore de l'expéditeur. On y trouve une fenêtre de saisie pour une réponse textuelle.
Cela peut paraître fastidieux, mais oblige le destinataire à tenir compte des restrictions de la communication par satellite, comme le nombre de caractères, dans sa réponse.
La durée de vie de la batterie du Messenger dépend entre autres de l'intervalle de consultation des messages et de l'intervalle de suivi. A cela s'ajoute la précision du calcul de la position, qui peut également être réglée sur les appareils d'ACR et de Garmin.
Lors du test, le Bivy Stick, avec son indicateur de batterie très simple, a été le premier à abandonner. Avec un intervalle de suivi de 10 minutes et une précision de position modérée, il a tenu en moyenne 40 heures, ce qui correspond à une baisse de capacité de 2,5 % par heure.
Messenger de Zoleo s'en est mieux sorti, puisque sa capacité n'a diminué en moyenne que de 1,5 % par heure lors du test avec des paramètres comparables (consultation des messages : toutes les 12 minutes). Il en résulte une durée de vie d'un peu plus de deux jours et demi.
Les deux appareils Garmin ont obtenu les meilleurs résultats. Avec l'InReach Messenger Plus, nous avons pu envoyer un message d'état même après quatre jours complets, malgré le multi-GNSS et l'optimisation de la performance de l'interrogation des messages (intervalle de suivi : 10 minutes). L'InReach Mini 2 s'est montré encore plus économe.
Dans la pratique, c'est plutôt la batterie du téléphone portable qui risque de devenir le goulet d'étranglement, l'application Messenger et la connexion Bluetooth suçant en permanence en arrière-plan. Une alternative consiste à utiliser Messenger de manière autonome. Tous les candidats permettent au moins d'envoyer des messages d'enregistrement directement sur l'appareil. Toutefois, sans l'application pour smartphone, tout doit être transmis par satellite.
L'état de l'appareil et la réussite de la transmission sont indiqués par des LED multicolores sur le Bivy Stick et le Zoleo-Messenger. Mais sur le Zoleo, les lumières qui clignotent frénétiquement les unes après les autres donnent un spectacle qui devient vite énervant - on ne veut pas de ça dans le cockpit la nuit.
Les deux appareils Garmin utilisent à la place un écran dont le rétroéclairage ne s'allume que lorsqu'on appuie sur un bouton. Il s'agit d'écrans monochromes transflectifs MIP, qui utilisent la lumière ambiante pour l'éclairage pendant la journée et ne commandent que les pixels qui changent.
Les deux affichages sont très lisibles. Les messages entrants sont directement affichés. Cependant, la saisie de texte via les quelques touches de commande s'avère laborieuse. D'autres fonctions standard, comme la consultation des messages, l'envoi de messages d'état et la configuration des paramètres, sont cependant très faciles à utiliser.
Tous les appareils testés présentent en outre une touche "SOS" pour les cas d'urgence. Chez ACR et Zoleo, les appels d'urgence Messenger sont traités par Global Rescue, une entreprise américaine fondée en 2004. Les appels d'urgence des messagers InReach sont transmis à l'International Emergency Response Coordination Center. L'IERCC a été repris par Garmin en 2020. Le fabricant propose même des assurances SAR par le biais de Garmin Insurance Services LLC.
Toutefois, une pression sur la touche "SOS" du Messenger ne remplace pas un appel de détresse maritime, d'autant plus que ce dernier est le seul à atteindre les navires à proximité. Et un messager satellite ne peut pas non plus remplacer un EPIRB (émetteur de détresse par satellite du système COSPAS/SARSAT enregistré pour chaque navire), qui est lui-même intégré dans le système mondial de détresse et de sécurité en mer GMDSS. L'appel d'urgence Messenger est également envoyé à des contacts d'urgence privés.
Les messagers offrent en outre la possibilité d'appeler des prévisions météorologiques en fonction de l'endroit où l'on se trouve - chez ACR uniquement pour l'endroit actuel, chez Garmin et Zoleo alternativement pour un autre endroit. Il ne s'agit toutefois pas d'un bulletin météo maritime. Seul Garmin permet de passer à la météo "marine", qui contient alors également des informations sur l'état de la mer et les courants.
L'utilité principale des messagers satellitaires en mer réside dans l'échange de messages courts et de données de localisation indépendamment du réseau de téléphonie mobile. A cet égard, tous les candidats se sont révélés être une solution fonctionnelle lors du test.
Zoleo séduit par sa structure de prix avantageuse, tandis que les produits des experts maritimes ACR et Garmin semblent davantage optimisés pour une utilisation à bord. Les appareils InReach se distinguent toutefois nettement par leur propre écran et leurs fonctionnalités étendues.
Ainsi, les messagers Garmin peuvent également être utilisés comme interface utilisateur avec les traceurs et les montres intelligentes compatibles du fabricant. Ils prennent également en charge la navigation autonome par waypoints et track-back, pour laquelle une boussole électronique a été intégrée. Des itinéraires terrestres peuvent être créés via l'application Garmin Explore. Avec le Garmin GPSMAP 86i, il existe également un traceur de cartes portable avec messagerie InReach intégrée.
InReach Messenger Plus permet même d'envoyer des photos et des messages vocaux par satellite. Mais cela n'est possible qu'avec un numéro de téléphone portable, et le destinataire doit installer l'application Garmin Messenger pour pouvoir l'écouter et la regarder. De plus, la version Plus coûte deux fois plus cher que la version normale d'InReach Messenger - il faut y réfléchir à deux fois.