MatelotÀ quoi sert un cliqueur ?

Lars Bolle

 · 17.08.2023

L'indicateur de vent le plus répandu en tête de mât - appelé familièrement cliquet - est le modèle Windex.
Photo : YACHT/N. Günter
Les éoliennes électroniques remplacent-elles le traditionnel cliqueur ? Comment celui-ci peut-il aider au mieux au pilotage et qu'en est-il des indicateurs souvent placés en dessous ?

Rares sont les navigateurs qui renoncent à l'indicateur de vent en tête de mât. En jetant un coup d'œil dans un port bondé, on ne trouve pratiquement aucun mât sans ce petit drapeau mobile. Il s'agit le plus souvent d'un Windex de la société suédoise du même nom. Lancé en 1964 et pratiquement inchangé depuis, il a été vendu à environ 1,5 million d'exemplaires.

Pour pouvoir fonctionner, un cliqueur doit répondre à certaines exigences. Peu importe qu'il s'agisse d'un Windex, d'une autre marque ou d'une construction maison. Il doit être léger afin de ne pas alourdir le mât, et ce d'autant plus que le bateau est sportif. Et il doit être facile à manœuvrer pour pouvoir indiquer avec précision les vents faibles. En outre, la fixation doit être fiable. De nombreuses girouettes ont déjà été perdues dans la mer ou se sont détachées de la barre lorsque le pataras a été brusquement relâché. Le mât lui-même, sur lequel trône la girouette, doit être placé un peu loin de l'arrêt du mât, afin que l'indicateur ne soit pas influencé par les vents descendants du mât ou des voiles.

Le cliquetis lors des manœuvres portuaires et en navigation Lire différemment

Un cliqueur est déjà très utile dans le port lors des manœuvres d'accostage et d'amarrage. Chaque membre de l'équipage peut le voir et déterminer immédiatement d'où vient le vent et en déduire la direction dans laquelle le yacht doit être déplacé. Il est ainsi facile d'enseigner des règles de base aux navigateurs inexpérimentés, par exemple lors de l'amarrage dans des boxes ou avec l'arrière du bateau face à la jetée. Du côté où la pointe du cliquet est dirigée, il faut d'abord poser les amarres ; du côté où se trouve le drapeau, les défenses sont les plus importantes. Cela évite au barreur de devoir poser des questions distrayantes, surtout dans les phases de manœuvres mouvementées.

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Mais une fois les voiles hissées, il faut comprendre un peu mieux ce qu'indique l'indicateur de vent et pourquoi, afin de pouvoir l'utiliser de manière optimale. En effet, lorsque le yacht est à l'arrêt ou se déplace très lentement, comme dans un port, l'indicateur de vent indique la direction du vent réel, c'est-à-dire la direction effective du vent. Mais si le yacht se déplace, cela change. Le vent perçu à bord est la résultante du vent de route et du vent vrai, appelé vent apparent. Ce dernier est indiqué par le Windex. Le vent apparent change toutefois fortement de direction et de force en fonction du cap, de la vitesse du vent et de la navigation du yacht et n'a souvent pas grand-chose à voir avec la direction du vent réel.

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Un yacht navigue avec le vent apparent. Celui-ci résulte de la direction et de la force du vent naturel vrai ainsi que de la force du vent de route venant du cap. Le vent apparent peut changer considérablement de direction et de force en fonction du cap et de la vitesse du yacht. Le graphique montre à gauche le vent apparent pour quatre angles d'incidence du vent vrai soufflant à dix nœuds, le yacht se déplaçant à chaque fois de cinq nœuds. A droite, la même situation est représentée avec le même vent réel, mais avec une vitesse de dix nœuds pour le yacht. Les écarts sont évidents.

Les indicateurs aident

Un outil important pour utiliser correctement le cliqueur est constitué par les petits indicateurs qui sont placés sous le drapeau sur de nombreux modèles et qui peuvent être réglés sur un angle précis en les pliant, comme pour le Windex. Lors du réglage, il est important que les deux indicateurs soient symétriques par rapport à la ligne médiane du bateau, c'est-à-dire qu'ils affichent le même angle par rapport à celle-ci. Le choix de l'angle dépend du type de bateau, et surtout de sa vitesse. L'objectif est de placer le drapeau du cliqueur le plus directement possible au-dessus de l'indicateur de vent arrière sur un parcours par vent arrière.

On lit souvent qu'il faut donc régler les indicateurs à 45 degrés, c'est-à-dire qu'ils doivent être à 90 degrés les uns des autres. Mais c'est faux et c'est un malentendu. En effet, la plupart des yachts naviguent certes à 45 degrés du vent réel, mais le cliqueur indique justement le vent apparent. Celui-ci est de plus en plus proche du vent réel au fur et à mesure que le bateau avance - plus la vitesse du bateau est élevée, plus l'angle est aigu. Une valeur entre 55 et 65 degrés est donc recommandée, le Windex fournit même un gabarit de courbure. Réglés de cette manière, les indicateurs constituent un point de repère visuel rapide et simple pour le cap à suivre. Sans eux, il manquerait un point de référence et il faudrait beaucoup plus d'expérience pour interpréter correctement l'angle de la girouette.

La signification du clic de verrouillage varie selon les conditions

En principe, il ne faut jamais piloter directement après le clicker. Il sert plutôt d'ajustement permanent et indépendant, de réassurance pour le barreur. Sur un parcours par vent arrière, les manches à air dans la voile et la gîte sont les points de repère les plus importants pour le bon cap. Par vent fort et mer agitée, le cliquet devient même en partie inutile, car il change constamment de direction en raison du freinage et de l'accélération permanents du yacht et du changement de vent qui en résulte. Cela peut aller jusqu'à faire tournoyer le drapeau. Toutefois, lorsque le vent est très faible, qu'il n'y a guère de sensations de pilotage dans le bateau ou qu'il pleut et que les manches à air collent à la voile, le Windex peut être le dernier outil restant. La règle est la suivante : si le drapeau est entre les indicateurs, on barre trop haut ; s'il est en dehors, on barre trop bas. Les barreurs très expérimentés qui connaissent bien leur bateau peuvent également barrer en fonction du degré de chevauchement du drapeau et de l'indicateur.

Le cliqueur est également un bon outil pour retrouver rapidement le bon cap après un virement de bord. Il suffit de descendre jusqu'à ce que le drapeau et l'indicateur de vent soient superposés.

Sur les parcours entre le vent arrière et le vent avant, le Windex sert avant tout à régler correctement les voiles, en particulier la grand-voile. En effet, contrairement au génois, la grand-voile n'est souvent pas équipée de manches à air. Il peut alors être difficile de savoir si elle est trop serrée ou trop gonflée. Un point de repère est le vrillage du guindant, signe d'un gonflage trop large. Selon la lourdeur de la toile, ce fléchissement n'apparaît que très tard ou pas du tout, surtout avec les voiles laminées. C'est alors qu'interviennent à nouveau le cliqueur et une règle générale : prendre la grand-voile de manière à ce que la bôme soit environ 20 à 30 degrés plus proche que le drapeau du cliqueur. Mais ce n'est qu'une valeur indicative approximative.

Éviter le talon du brevet avec le clicker

L'indicateur de vent et les indicateurs revêtent alors une plus grande importance pour les directions au vent. C'est justement dans des conditions plus difficiles, avec beaucoup de vent et de mer, qu'il peut être très difficile de naviguer bas et d'éviter un empannage, surtout si le vent a tourné et que la direction des vagues ne correspond plus à la direction du vent. La direction des vagues peut alors inciter à prendre un mauvais cap, dangereux. L'indicateur de vent donne cependant toujours des indications rapides et fiables sur l'angle d'incidence du vent. Si l'aiguille du Windex se trouve exactement entre les indicateurs, on navigue à plat devant le drap. Dans ce cas, le risque d'un empannage est déjà très élevé si le barreur s'écarte, même légèrement, sous le vent. Il vaut mieux choisir un cap où l'aiguille est au-dessus de l'indicateur de vent, et en tout cas plus proche de celui-ci que du milieu entre les deux. Le vent apparent vient alors un peu du vent, le yacht navigue plus calmement, et souvent un peu plus vite qu'à plat face au vent. Mais surtout, le risque d'un empannage breveté est écarté.

Si l'on doit effectivement empanner, l'indicateur de vent fournit également de bonnes informations. Lors de la préparation de la manœuvre, il faut alors barrer comme décrit ci-dessus. Les barreurs inexpérimentés ont tendance à aller très bas, jusqu'au vent, dès la préparation de l'empannage. Le risque d'empannage augmente alors. De plus, les mouvements de roulis du yacht s'intensifient généralement à cette allure, ce qui rend plus difficile pour l'équipage d'effectuer les manipulations nécessaires dans le cockpit. Et le barreur peut perdre pied et se mettre à barrer.

Aide dans la Halse

Après l'empannage, il peut arriver que l'orientation soit perdue en raison de l'agitation à bord et du changement de cap du barreur. Dans ce cas aussi, le déclic est utile : il suffit d'accoster jusqu'à ce que l'aiguille se trouve à nouveau au-dessus de l'indicateur de vent.

Les régatiers utilisent également l'indicateur de vent comme un outil tactique. En effet, il indique également dans quelle direction il faut s'attendre à ce qu'un adversaire prenne du vent ou comment se positionner pour donner du vent à un adversaire et ainsi le ralentir. La règle suivante s'applique à la croix : si la flèche de mon windex pointe vers un adversaire au vent, je reçois ses vents portants. Si mon drapeau Windex pointe vers un adversaire sous le vent, je lui donne des vents portants.

Le cône de couverture des voiles est un instrument tactique important pour les régatiers. Sous le vent des voiles, le vent est affaibli et tourbillonne. Ces vents permettent de ralentir les adversaires, mais il est préférable de les éviter. Le cône de couverture s'étend approximativement dans la direction du vent apparent. Le clic indique de quel côté il s'agit.Le cône de couverture des voiles est un instrument tactique important pour les régatiers. Sous le vent des voiles, le vent est affaibli et tourbillonne. Ces vents permettent de ralentir les adversaires, mais il est préférable de les éviter. Le cône de couverture s'étend approximativement dans la direction du vent apparent. Le clic indique de quel côté il s'agit.

Cela devient plus difficile sur les parcours plus bas, et encore plus avec des bateaux très rapides. La Coupe de l'America en est un exemple extrême. Les bateaux qui pratiquent le foil sont si rapides et génèrent ainsi tellement de vent de route que même sur les parcours bas, le vent vient de l'avant, environ cinq degrés plus loin que sur le parcours au vent. Le cône de couverture des voiles se trouve donc sous le vent, à l'arrière. Pour influencer l'adversaire, il faut déjà être passé devant lui. Ce cas se produit également sur les bateaux sous gennaker, même s'il est moins prononcé. Le graphique de la page 86 montre ce cas à droite pour un angle d'incidence du vent vrai de 130 degrés (vert), le vent apparent vient de 65 degrés pour dix nœuds de vent vrai et dix nœuds de vitesse.

La commande électronique a besoin de données précises

Boris Herrmann fait partie des très rares navigateurs qui renoncent à un cliqueur. Il se fie entièrement à l'électronique de son Imoca. Il doit le faire, car son bateau est presque tout le temps piloté par un pilote automatique. Celui-ci a besoin de données précises sur le vent. Si un composant venait à tomber en panne, il n'aurait aucune chance avec la commande manuelle, car il doit bien dormir un jour ou l'autre. Il n'y aurait pas non plus de déclic.

Tous les autres navigateurs ne devraient toutefois pas se fier uniquement à ce que l'on appelle la girouette. Il est certes possible de barrer en fonction de celle-ci, mais cela suppose un système qui fonctionne. En effet, la girouette dans le mât mesure la direction du vent apparent, comme pour le cliquetis, et l'éolienne sa force. A cela s'ajoutent les données de l'enregistreur de données pour calculer la force du vent de route et donc la direction et la force du vent réel. Si le capteur de vent n'est pas exactement centré ou si la girouette ou la sonde mesurent de manière imprécise, les valeurs affichées sont inutiles.

Cela s'observe souvent sur les yachts de location mal entretenus, lorsque les valeurs affichées sur les différentes bouées divergent fortement. Pour s'assurer que l'affichage est à peu près exact, il est possible de naviguer sous la machine exactement face au vent. Si l'affichage est alors exactement à zéro, la direction du vent est au moins correcte pour la sonde ; on ne sait toutefois pas si elle mesure aussi exactement sa force. En outre, les capteurs dans le mât sont également influencés par les turbulences. Celui-ci est très fort, surtout devant le vent, et peut entraîner des divergences d'affichage importantes lors des manœuvres. Se fier uniquement à l'électronique peut être dangereux. Enfin, il est également possible que l'électronique tombe tout simplement en panne.

Le cliqueur, un complément utile à l'électronique

Mais si l'électronique est précise, il n'y a pas de raison de ne pas piloter en fonction de celle-ci. L'affichage de l'écran peut alors être réglé sur le vent réel. La direction du vent apparent peut ainsi être lue directement et indépendamment sur le cliqueur, sans devoir d'abord appuyer sur des boutons.

Une girouette n'est donc en aucun cas un rudiment de l'époque pré-électronique, mais un complément judicieux de l'électronique. La girouette est en outre le seul outil fiable qui permette de déterminer immédiatement la direction du vent apparent ou, au port, du vent vrai. Certes, chaque barreur devrait barrer en fonction des fils du vent et de son intuition. Mais cela implique de jeter régulièrement un coup d'œil dans le mât.


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