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Se connecter confortablement au wi-fi dans le port comme à la maison et surfer sans limite de données ? L'Internet sans fil fait partie des services proposés dans de nombreuses marinas. La couverture et la bande passante sont toutefois rarement optimales, si bien que la stabilité de la connexion Internet et la fourniture de vitesses de transmission utilisables dépendent fortement de l'emplacement du bateau.
Souvent, même les prévisions de l'application météo ne se chargent pas de manière fluide, surtout sous le pont, sans parler des vidéos ou des mises à jour des cartes marines. Le problème réside dans les fréquences. Le W-Lan fonctionne à 2,4 et 5,8 gigahertz. Dans cette plage, les ondes radio se comportent presque comme de la lumière et sont masquées par des obstacles. C'est aussi ce que l'on connaît du routeur à la maison. Dans les grands appartements, il est parfois nécessaire de disposer de plusieurs stations d'émission en réseau pour couvrir toutes les pièces. Une connexion optimale ne peut être établie que si les antennes d'émission et de réception sont en contact visuel. Dans les ports, il suffit d'une forêt de mâts pour bloquer le signal radio. La solution pour augmenter la portée est donc pratiquement évidente : l'antenne doit sortir de l'ombre radio des bateaux. Pour consulter la météo ou recevoir et envoyer des e-mails, il suffit parfois de grimper dans le cockpit.
Si le signal reste faible, seul du matériel supplémentaire sous forme d'antenne externe peut aider. Les antennes d'ordinateurs portables et de smartphones doivent agir dans toutes les directions pour que le contact ne soit pas rompu en cas de mouvement. L'antenne externe fixe, en revanche, peut concentrer le signal à l'horizontale : même avec la même puissance, il en résulte une portée nettement plus grande. De plus, elle a une meilleure visibilité sur le hotspot du port. Le réseau terrestre émet en général avec plus de puissance, il est entendu par l'appareil mobile plus loin que celui-ci ne peut émettre. Si elle possède un amplificateur, l'antenne externe résout également ce problème.
Comme il n'est pas possible d'installer un tel dispositif sur un smartphone, un ordinateur portable ou un traceur de cartes, on choisit une variante avec son propre hotspot. Cela signifie que l'antenne est reliée à un routeur qui génère à son tour un W-Lan embarqué. Pour cela, il faut une antenne avec un modem radio et le routeur adéquat. La connexion entre l'antenne en haut du mât et le routeur dans le bateau se fait soit par câble USB, soit par Ethernet, selon le modèle.
Les solutions USB sont disponibles à partir de 180 euros. Des problèmes surviennent lorsqu'il y a plus de cinq mètres entre l'antenne et le routeur, des rallonges USB actives sont alors nécessaires. Ces difficultés n'existent pas avec une antenne dotée d'une connexion Ethernet. De tels câbles réseau permettent des longueurs allant jusqu'à 100 mètres, mais nécessitent plus d'efforts pour l'alimentation électrique. La solution la plus courante est un aiguillage qui injecte le courant d'alimentation dans le câble réseau via Power Over Ethernet (POE). Il est préférable d'acheter un tel système sous forme de paquet auprès d'un fournisseur que l'on peut également contacter pour des questions de configuration, car celle-ci n'est pas tout à fait triviale.
Ceux qui ont besoin d'un réseau fiable pour travailler sont rarement bien servis par le wifi du port. Même lorsque la connexion est stable, la bande passante est à peine suffisante pour des vidéoconférences fluides, car on partage la connexion avec trop d'utilisateurs.
Grâce à des réseaux LTE bien développés et parfois déjà 5G, une connexion mobile est plus rapide et plus stable que le service de la marina dans de nombreuses régions côtières. Du moins, si l'on dispose d'un contrat correspondant ou de la carte prépayée locale adéquate. Car même si les pénibles frais d'itinérance dans l'UE sont de l'histoire ancienne, une carte pour l'étranger peut être intéressante. Il existe en effet des tarifs nettement plus avantageux pour l'utilisation des données. Pour le Danemark, c'est par exemple le cas de Lebara ou de Telia et Telenor en Suède. Les portails de comparaison sur Internet aident à trouver le meilleur opérateur pour le voyage prévu.
Pour permettre à plus d'un appareil d'accéder au réseau via la carte de données, la fonction hotspot du smartphone ou de la tablette suffit en principe. Pour plus de confort, on peut utiliser un routeur mobile. Des modèles comme le DWR 932 de D-Link pour le réseau LTE sont disponibles à partir de 40 euros. Le prix est nettement plus élevé lorsqu'il faut prendre en charge la 5G. Le Nighthawk M5 de Netgear, par exemple, entre alors en ligne de compte pour environ 900 euros.
Grâce à la batterie intégrée et à la fonction de charge USB, il est facile d'alimenter les routeurs à partir du réseau de bord. Mais ils n'offrent pas en soi une plus grande portée qu'une tablette ou un smartphone. En effet, il faudrait pour cela, comme pour le wifi portuaire, une antenne externe en position surélevée. Ce qui est prévu sur très peu de modèles. Et ce n'est pas non plus facile à mettre en œuvre, car la longueur du câble d'antenne est un problème pour les fréquences utilisées dans la téléphonie mobile. Avec un câble standard, il y a une perte de trois décibels sur dix mètres. Cela signifie que seule la moitié de l'intensité du signal parvient au routeur. Les avantages de l'antenne externe sont donc réduits à néant par le câble. Des câbles de meilleure qualité permettent de réduire le problème, mais les longues lignes restent problématiques.
Le Webboat 4G de Glomex offre une solution. Le routeur et les antennes se trouvent dans un boîtier résistant aux intempéries et sont montés sur le mât. Cela résout les problèmes d'atténuation, mais il faut en contrepartie une alimentation électrique dans le mât et il faut prendre de l'altitude pour changer la carte Sim. "Nous ne recommandons ce type d'équipement que pour les bateaux à moteur", explique Niko Reisch de Nordwestfunk, l'importateur de Glomex.
Pour tous les autres, il conseille d'utiliser des systèmes séparés composés d'un routeur intégré et d'antennes. Avec les antennes fournies, de tels routeurs pour yachts ont déjà une portée supérieure à celle d'un téléphone. Avec des antennes extérieures de haute qualité et les câbles correspondants, la réception peut encore être nettement améliorée. Les fabricants promettent jusqu'à 30 miles nautiques de distance par rapport au mât radio le plus proche. Ce qui équivaut à une couverture complète pour la plupart des croisières en mer du Nord et en mer Baltique.
Pour maintenir l'atténuation dans le câble à un faible niveau, les antennes devraient être montées au maximum à hauteur de barre de flèche, selon Reisch. Il existe des packs correspondants composés de routeurs et d'antennes de Glomex, mais aussi de Locomarine, Scout, Digital Yacht, Raymarine, GMM et de divers autres fournisseurs.
Les fonctions de base, c'est-à-dire la réception du réseau mobile et la création d'un hotspot Wi-Fi, sont généralement similaires. Selon le fabricant et le modèle, les taux de transfert de données maximaux, les possibilités de configuration et les fonctions supplémentaires diffèrent. Certains systèmes offrent des possibilités de surveillance telles que des alarmes de mouillage et de vol, qui envoient la position du bateau sur le téléphone portable, ou l'intégration dans le réseau NMEA 2000 du bateau, y compris des fonctions de commutation.
Les appareils dotés de deux slots pour cartes Sim peuvent généralement regrouper les deux connexions et fournir ainsi des taux de transfert plus élevés ou utiliser des cartes différentes pour deux pays. Les solutions complètes les plus avantageuses avec prise en charge LTE, comme le kit 4G onBoard de Scout, démarrent à environ 530 euros. Ceux qui aiment bricoler et configurer eux-mêmes peuvent se tourner vers des routeurs industriels comme le Teltonika RUT241. De tels modèles ou des modèles similaires fonctionnent généralement aussi dans les boîtiers des systèmes Yacht. Selon la source d'approvisionnement, le routeur LTE de Teltonika coûte environ 160 euros. Pour une portée maximale, des antennes extérieures résistantes aux intempéries sont bien entendu nécessaires.
La plupart des appareils proposés pour les yachts relèvent de la catégorie LTE quatre, abrégée en Cat 4, ce qui signifie qu'ils peuvent transmettre au maximum 150 mégabits par seconde (Mbps). Même si le réseau et le tarif permettaient d'aller plus loin, il n'est pas possible de surfer plus vite. Les modèles plus sophistiqués relèvent de la catégorie six, ce qui correspond à un taux de transmission maximal de 300 mégabits par seconde. À titre de comparaison, les smartphones actuels relèvent de la catégorie 16 ou supérieure, ce qui signifie qu'ils peuvent transmettre un gigabit par seconde. Il s'agit toutefois d'une valeur théorique. Actuellement, même les réseaux LTE bien développés n'atteignent que 300 à 500 mégabits par seconde.
Dans les zones côtières isolées, la bande de fréquence utilisée devient un frein. Comme pour tous les systèmes radio, la fréquence a une influence sur la portée et sur la transmission maximale des données. Plus la fréquence est élevée, plus la transmission des données est rapide, mais la portée diminue. Dans les zones rurales, qui doivent être desservies par le moins d'antennes-relais possible, on utilise donc des fréquences basses.
Dans le cas du LTE, il s'agit de 800 mégahertz. Cela permet de couvrir un rayon d'environ dix kilomètres par pylône radio. Mais seulement avec un taux de transmission de 50 mégabits par seconde au maximum. C'est précisément cette couverture de surface qui promet la plus grande portée en mer et qui peut être pleinement utilisée avec un routeur de catégorie quatre.
Quelques exemples pour illustrer : le téléchargement des prévisions de vent à cinq jours du service météorologique suédois nécessite environ 28 mégaoctets. Avec 50 mégabits par seconde, il faut environ quatre secondes pour que la prévision soit entièrement transmise. Les vidéos Youtube en résolution HD fonctionnent sans pauses de chargement à partir d'environ 10 mégabits par seconde. Zoom recommande un taux de transfert d'au moins 3,8 mégabits par seconde pour les conférences HD.
Pour les smartphones, il est clair qu'un nouvel appareil doit être compatible avec la dernière norme radio 5G. La réponse est loin d'être aussi claire lorsqu'il s'agit de choisir un routeur de téléphonie mobile pour une utilisation à bord. En effet, les appareils 5G sont nettement plus chers, mais n'apportent pas forcément un débit de données plus élevé que le LTE.
Pour obtenir une bonne couverture, les opérateurs de réseau utilisent en de nombreux endroits les anciennes fréquences UMTS de 2,1 gigahertz ou le réseau LTE. Cela permet d'atteindre un maximum de 225 mégabits par seconde, c'est-à-dire à peu près ce que les réseaux LTE bien développés peuvent atteindre. Dans la pratique, des valeurs comprises entre 60 et 140 mégabits sont toutefois à l'ordre du jour.
Un gain de vitesse vraiment important n'est possible que sur le réseau 3,6 gigahertz. Il est alors théoriquement possible d'atteindre des taux de transmission de 1.500 mégabits par seconde. En dehors des métropoles, cette infrastructure est toutefois loin d'être disponible partout. Le réseau à haute fréquence nécessite un réseau beaucoup plus dense de pylônes radio en raison de la portée réduite.
Pour une portée maximale, la 5G peut également fonctionner sur 700 mégahertz, la fameuse bande basse. Comme pour le LTE, la couverture s'en trouve améliorée. D'un point de vue purement technique, le réseau 5G devrait alors pouvoir atteindre au moins 200 mégabits par seconde. Ce serait cinq fois plus rapide que la couverture de surface avec LTE. Il n'est pas possible de répondre de manière générale à la question de savoir combien il en restera dans la pratique, car cela dépend également de la qualité du réseau des antennes-relais elles-mêmes.
Selon les études d'Open Signal, le débit moyen de la LTE est de 46 mégabits, tandis que les utilisateurs de la 5G atteignent environ 140 mégabits. Il n'est toutefois pas clair dans quelle mesure ces statistiques établies sur la base des données des utilisateurs peuvent également être appliquées à la performance du réseau au large des côtes et en mer. En effet, les utilisateurs y sont très peu nombreux par rapport à la terre ferme, et la base de données est par conséquent très mince.
Ceux qui naviguent près des côtes dans les agglomérations, par exemple sur l'Øresund, pourront surfer beaucoup plus rapidement avec un routeur 5G qu'avec le LTE. Dans les mouillages isolés, l'avantage en termes de vitesse devrait être moindre, voire imperceptible.